Chapitre 2 - Doute

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N : Aleksy, enlève ton pantalon !

A cheval sur mon corps presque entièrement dénudé, Aleksy défait la ceinture de son jean, le déboutonne en un rien de temps, le baisse jusqu’aux chevilles et le pousse avec ses pieds jusqu’à le faire tomber du lit.

Il ne nous reste chacun plus qu’une seule pièce de vêtements, le dernier rempart, celui protégeant le fruit interdit. Aleksy se rallonge sur moi, sa peau lisse comme du velours fusionnant avec la mienne, dont le frisson parcourt mon corps de part et d’autre tel un choc électrique et provoque une chair de poule incontrôlable.

Ses lèvres rejoignent les miennes et nos langues se mettent à danser un ballet endiablé. Nos mains essayent de s’agripper où elles le peuvent, mais la frénésie de nos mouvements font qu’elles ne peuvent qu’effleurer nos épidermes. Chacun essaye de prendre l’avantage sur l’autre, en vain. Le rapport de force est équivalent, et chacun notre tour nous nous échangeons le sommet avec un rythme de plus en plus fou. Nos corps suants, nos soupirs s’accélérant, nos regards arrivent de moins à moins à discerner de formes. Tous nos sens veulent prendre le dessus, mais ils deviennent de plus en plus confus.

Epuisé par ce manège sensoriel, je m’abandonne à lui, je lui laisse le contrôle. Sa bouche quitte la mienne, et tel un animal sauvage, il plonge instinctivement en direction de mon cou. Mais ce n’est pas pour y planter ses crocs, mais pour y déposer des baisers fougueux. Aucun centimètre carré n’y échappe. Et après en avoir fait entièrement le tour, sa bouche descend le long de mon corps.

Il passe par mes épaules, mon buste dont le chatouillis de sa langue sur mes tétons me fait plonger dans la folie, le long de ma ligne de poil jusqu’au nombril dont il en fait le tour. Jusqu’à atteindre la ligne d’arrivée, l’élastique de mon caleçon. Aleksy lève les yeux comme pour me demander muettement mon accord, avec un regard à la fois innocent et follement aguicheur dont lui seul a le secret. Je lui donne en temps que réponse une douce caresse le long de la joue.

Il agrippe mon caleçon, le baisse avec une lenteur presque insoutenable que je subis comme une torture. Lorsque celui-ci est enfin retiré, la proximité de son visage me permet même de ressentir son souffle qui me fait déjà chavirer. Ma tête penche toute seule en arrière, ne supportant plus le poids de tout ce plaisir. Alors qu’il est tout prêt de passer à l'acte, je ne peux m’empêcher de sortir ces mots entre deux soupirs.

N : Aleksy… je t’aim…

Une alarme stridente me fait sursauter d’un coup sec, mon corps se décolle violemment de mon lit. C’est le réveil qui indique 7h45, l’heure maudite. Mon cœur cogne si fort que mon corps tressaillit à chaque battement. J’ai comme la respiration coupée, chaque inspiration demande un effort presque surhumain.

De quoi ai-je donc rêvé pour être si bouleversé ? Je n’avais jamais été aussi secoué de toute ma vie. Tout ce que je sais, c’est que la première chose qui m’est venu en tête à mon réveil, c’est le visage d’Aleksy. Quel était donc son rôle dans mon rêve, ou bien mon cauchemar ?

Etouffant sous ma couette, je la jette au pied du lit pour libérer mon corps de cette fournaise. Mais c’est de cette façon que je découvre mon bas de pyjama trempé, avec une grosse tâche au centre. J’ai eu si peur que je m’en suis pissé dessus ?

Pris de panique, je me lève brusquement pour voir l’ampleur des dégâts. Mais le drap n’est que légèrement humide, sûrement à cause de ma transpiration. Donc c’était seulement une petite fuite ? Pourtant il n’y a aucune odeur d’urine… Pour vérifier, je dépose mon doigt sur la zone sinistrée. Mais ce n’est pas seulement mouillé, c’est un peu… comment dire… gluant ? Si c’est mon urine qui est gluante, c’est pas au lycée que je devrais aller aujourd’hui mais plutôt à l’hosto. Je porte mon doigt à mon nez pour analyser l’échantillon. Mais… c'est pas ce que je pense, si !?

Et là, mon cerveau tourne à toute vitesse. Visage d’Aleksy… pollution nocturne… j’ai super chaud… j’ai la gaule matinale… Après un long calcul, mon cerveau trouve un seul résultat possible, mais celui-ci ne me plait guère. Je secoue ma tête dans tous les sens et je me tape les joues avec les paumes de mes mains.

C’est sûrement une coïncidence, ça ne peut qu’être une coïncidence, c’est une coïncidence. Allez, exercice de respiration. Je tends les bras à la perpendiculaire façon Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, j’inspire profondément, puis j’expire lentement en rejoignant mes bras et en courbant légèrement le dos en avant. Petite série de cinq, histoire d’extirper toutes les ondes négatives et toutes les pensées impures de ma caboche.

Ok ça y est, la crise est passée. Je me prépare comme d’habitude, chantant à tue-tête afin de distraire mon cerveau. A peine sorti dehors, le vent glacial vient me fouetter le crâne. Mon cerveau passe en mode survie. Plus le temps de penser à quoi que ce soit, il doit augmenter à fond le rythme sanguin sinon je finis en mode cryogénisation. Pour une fois, je suis content qu’il fasse aussi froid.

Mais même si mon cerveau n’y pense plus, mon cœur lui continue de s’interroger.

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