Chapitre 3 - Intimité

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Fenêtre ? Fermée. Kleenex ? Prêt. Main ? Elle est encore là. Bite ? Oh ça oui elle est prête ! Je suis allongé sur mon lit, les lumières sont éteintes, tous mes vêtements sont à cheval sur le dossier de mon canapé. Une bonne branlette, ça se fait pas à l’improviste, ça se prépare !

Aujourd’hui au menu, et comme à l’accoutumée ces dernières semaines, mes pensées iront tout droit vers Laurène. Ça fait maintenant deux semaines que nous sortons ensemble. On s’est d’abord énormément rapproché pendant les TP de chimie, puis on a commencé à se parler de plus en plus après les cours par SMS.

Un jour elle m’a invité à venir chez elle un mercredi aprèm, prétextant avoir besoin d’aide pour comprendre le chapitre de maths en cours. Finalement changement de programme, on a préféré s'embrasser.

Les premiers jours, on a évité de rendre publique notre relation. Enfin c'était surtout pour moi, ça aurait fait jaser et je n'ai surtout pas envie que l'on bave sur mon dos. Mais nous voyant proches pendant les cours où l’on était à côté, des rumeurs se propageaient comme quoi nous sortions ensemble, ce qui n’était pas totalement faux. Pour mettre ça au clair devant tout le monde, Laurène est venue m’embrasser au beau milieu de la cour.

Au début surpris par sa démarche, je n'ai pas eu le choix que de me prêter au jeu quand j’ai remarqué que tout le monde nous regardait. Puisque la majorité des yeux étaient rivés sur nous, j'ai eu un excès de zèle. Je me suis même permis de poser mes mains sur ses fesses. C’était quitte ou double, heureusement pour moi ça a été triple.

On pouvait entendre des gens crier, d’autres siffler ou même rire. En regardant autour de moi, j’ai pu ressentir ce que je ressentais quand je voyais un couple s’embrasser : de la jalousie. Des groupes de filles marmonnaient entre elles, préparant déjà leurs plus beaux ragots et certains garçons qui tournaient autour d’elle auraient vendu leur famille pour être à ma place à cet instant précis.

Je l'avoue, j'éprouvais une certaine satisfaction devant tous ces regards, ce qui devrait me valoir un aller simple pour l’enfer. Mais bon, l’être humain est comme ça je suppose...

Depuis, tout le monde sait que nous sortons ensemble. Et aujourd’hui, mon excitation est à son paroxysme, puisque j’ai proposé à Laurène de passer le week-end avec moi, la maison étant totalement libre.

Mon père, travaillant à l’Ambassade du Danemark en France, n’est pas très souvent à la maison. Et ma mère est en mission dans le Sud dans le cadre de son métier de formatrice spécialisée. Vous voyez très bien où je veux en venir, il est possible que nous ayons la maison rien que pour nous deux, du samedi jusqu'au dimanche... Bon, je vais pas vous faire un dessin quand même !

Et si je suis aussi excité, là maintenant tout de suite, c’est parce qu’aujourd’hui on est vendredi ! Demain matin, je serai rejoint par ma belle pour un week-end en amoureux qui s'annonce des plus palpitants !

Bref, revenons-en à la branlette. Pendant que je m'applique à la tâche avec l'une, je parcours les différents points érogènes de mon corps pour intensifier les sensations avec l'autre. D’un mouvement délicat, comme un frôlement, je passe par la nuque, le buste, l’aine, le bas du ventre, le pubis couvert d’une légère toison, les testicules et même l’intérieur des cuisses. Ce dernier, c’est ma kryptonite. Si je m’y attarde trop, je n'arrive pas à tenir bien longtemps. Faudrait surtout pas qu'elle découvre mon point faible, sinon c'est la honte assurée. Ça existe, des protège-cuisses ? Faudrait que je cherche ça sur Internet.

Mais puisque j’en suis déjà à ma quatrième masturbation ce soir, je n’hésite pas à m’aventurer plus souvent sur cette partie. Alternant les rythmes lents et rapides pendant une séance intense d’un quart d’heure, je pousse mon dernier râle de plaisir et un unique jet vient s’écraser sur le bas de mon ventre. Je vais avoir besoin de refaire le plein cette nuit, car là c’est rupture de stock.

Je m’essuie avec le Kleenex que j’avais préalablement préparé, je le roule en boule et j’essaye de viser la poubelle depuis mon lit. Et… c’est à côté. La flemme de me lever, je la ramasserai demain. Je m’emmitoufle dans ma couette, mon pyjama est trop loin et je n’ai vraiment pas envie d’aller le chercher. Ce soir, c’est à poil !

Perdu dans mes pensées, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je pense à Laurène, à la tenue qu’elle portera demain quand elle me rejoindra, aux vacances de Noël qui arrivent dans une semaine, puis pas mal d’autres choses aussi… notamment mon rêve et Aleksy.

Je suis allongé sur le dos, les deux mains derrière la tête. J’ai pu prendre du recul ces dernières semaines et j’y ai pas mal réfléchi. Avec le bonheur d’avoir pu le retrouver cette année, les hormones chamboulées, et peut-être aussi l’inquiétude que je ressens à son égard, mon cerveau a sûrement dû retranscrire tout ça de cette manière.

Des fois, il faut interpréter les rêves et non pas les prendre au pied de la lettre. Quand on rêve qu’on est en train de tomber en chute libre, c’est pas pour autant que ça va nous arriver, ou du moins normalement non. Je pense juste qu’au fond, j’ai envie de repasser des moments complices avec lui comme quand nous étions gosses, et le réconforter pour le revoir à nouveau joyeux comme avant.

Aujourd’hui, j’en suis persuadé, c’est de Laurène dont je suis amoureux.

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