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Les enchères durèrent longtemps. Le présentateur profita de la tension qu’avait provoquée Ozanne, pour faire monter la pression et les prix. En attendant, les deux esclaves déguisés en vendeurs attendaient impatiemment. Cyrille semblait attentive au moindre de détail. Sur un carnet, elle noté l’avancement des ventes. Son masque cachait ses émotions, mais pour l’avoir beaucoup observé, Ozanne se visualiser son visage inexpressif et hautain. Elle n’osait parler, mais la jeune femme fulminait d’avoir suivi Peio. À ses côtés, il tremblait de peur et cachait difficilement sa nervosité.

Au bout de quelques heures, leur acheteuse se leva et les invita à la suivre jusqu’à une petite pièce. Elle y alluma des bougies et retira son masque. Peio et Ozanne en firent de même. Cyrille commença à nettoyer l’endroit empoussiéré et à retirer les denrées pourries qui occupé les tiroirs.

- Que faisons-nous, maintenant ? demanda impatiemment Ozanne.

- Attendre, répondit Cyrille sans pour autant la regarder.

- Attendre quoi ? La mort ? Qu’on nous ramène au navire d’Holi-Hop ? S’il faut qu’on en finisse maintenant, on est deux contre toi.

- Attendons… souffla Peio en s’écroulant sur un vieux sofa.

Ozanne le fusilla du regard. Cyrille finit son tri et s’assit sur une chaise. Ses yeux bleus parcoururent la salle jusqu’à s’arrêter sur les deux esclaves.

- Donc des baroudeurs… dit-elle d’un ton sarcastique.

Ozanne enserra son poing autours du croc. Le sang y était séché. À moitié endormie, Peio tenta de calmer l’atmosphère :

- Nous ne savons même pas où nous sommes…

- C’est la vie d’esclaves, continua Cyrille. Que faisiez-vous avant que Holi-Hop ne vous repère ?

Le jeune homme n’avait plus assez d’énergie pour mentir. Cela lui rappelait ses conversations avec Léontine. Son cœur se serra.

- Pourquoi le général Ana nous poursuivrais ? demanda Peio, perplexe.

Cyrille garda une expression passive :

- Répondez à mes questions et je répondrez au votre !

Ozanne se retenait de la menacer pour obtenir les réponses tant attendu depuis six mois de navigation. Peio ne sut quoi répondre. Cyrille reprit, las :

- Comment vous appelez vous ? Començons par des questions simples...

- Vous comptez nous dénoncer ? la menaça Ozanne.

Ligna haussa les épaules.

- Je suppose que je l'aurais fait avant !

Peio avoua qu'elle n'avait pas tort. Il se contenta de répondre :

- Je suis Peio et voila...

Il s'arreta net en voyant le regard menaçant d'Ozanne. Celle-ci reprit la suite de la phrase :

- Si je le garde secret pour eviter que vous n'ayez la gorge tranchée, vous comprenez ?

Cyrille ne présenta aucune émotion face à la menace de la jeune femme. Elle maintint les secrets avec force :

- Je ne sais pas pourquoi le général Ana vous poursuit.

Prise d'une soudaine colère, Ozanne se leva brusquement. L'acheteuse reprit :

- Mais je peux vous parler de l'homme que vous avez poignardé. Le duc Meristone est le cousin de notre Prince et fut l'un des prétendants du général Ana. Il aurait assassiné plusieurs homme, dont ses frères. C'est pourquoi, il s'est retrouvé dans les îles pirates. Qu'il vous ait approché, puis menacé, n'est pas anodin. Il ferait tout pour sauver son honneur et retourner à la capitale.

- Qui est le général Ana ? demanda Ozanne.

Cyrille fit comprendre d'un faible sourire que son quotas de réponse était a bout. Ce petit jeu ne plaisait pas du tout à l'aventurière.

- Vous avez interet à nous donner davantage d'information, sinon vous pouvez dire adieu a vos rêves de fortunes.

- Ozanne ! l'interrompit Peio. Elle nous a sauvé la vie.

Cyrille en profita pour s'eclipser. Avant, elle leur dit simplement :

- Je pourrais avoir besoin de vous. Nous partons demain matin aux premières heures.

Elle disparut derrière une porte. Peio passa ses mains devant ses yeux comme s'il voulait se reveiller d'un long rêve.

- Cette soirée est un cauchemar, marmonna-t-il.

- Pour qui se prend cette femme ? s’énerva Ozanne.

- Je n’y comprends rien. Le général Ana veut notre mort. Le duc Meristone aussi. Ces enchères ressemblent à l'identique à celle de Biloaï. J'aimerais y voir plus clair...

- Baltazar y est forcement pour quelque chose… Tout ce qui est semblable entre deux dimensions ne peut qu’être de sa personne, affirma Ozanne.

- Et à Liosan par extension. Donc à Léontine…

- Je pense que plus nous serons proches du danger, plus nous en saurons.

- Ça n’a pas toujours été le cas ? fit Peio, las. Si Cyrille tient à nous faire sortir de la jungle, elle pourrait nous sauver du navire d'Holi-Hop.

- Je me mefie de cet enchérisseuse. Elle se prends de haut et nous cache trop de chose.

-Peut-être, s'exaspera Peio. Mais nous n'avons plus qu'elle !

Le silence remplaça leurs discussions. La fuite les avait épuisés. Ozanne resta vigilente, sommeillant sur une seule oreille. Peio sentit ses yeux se fermer et finit par s'endomir sur le sofa.

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