Chapitre 8 Soleil et cendres

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Détendue, Elerrina savoure pleinement les rayons tièdes du matin. La magie l’épuise toujours plus que le combat : elle puise dans une énergie vitale plus profonde, plus intime. Heureuse mais vidée, elle laisse Katarina avec son nouveau-né posé contre elle, et s’éloigne sans attendre de remerciements.

Le soleil levant dore l’horizon de teintes pastel. Un oiseau chante. Puis un autre. Un grillon, en retard, se joint au concert. Tout semble sourire. Elle se sent plus proche de la nature, de cette vie qui n’attend rien qu’un brin de lumière et une goutte de rosée.

Elle sourit.

Puis rejoint son camp, près de la rivière. Un bain lui ferait du bien.

Elle retire bottes, ceinture, tunique, et défait ses cheveux. Le lien rejoint la pile. L’eau est glacée, mais revigorante. Munie de son savon elfique au parfum de pin, elle se lave, fait sa lessive, puis étend le tout au soleil.

Assise, les pieds dans l’eau, elle laisse ses cheveux sécher au vent.

Ses sens aiguisés perçoivent bientôt des présences discrètes. Les enfants du village, curieux mais respectueux, l’observent de loin.

Elle se lève, sèche ses pieds, puis se dirige vers un bosquet de châtaigniers qu’elle a repéré. De retour avec une brassée de branches, elle taille des arcs et flèches rudimentaires.

Les enfants se rapprochent peu à peu. L’un d’eux s’avance.

  • Tu sais tirer à l’arc ?

Signe de tête.

  • Non ? Et ton papa ?

Signe de tête.

  • Oui ? Tu veux apprendre à chasser comme lui ?
  • Tu peux nous apprendre ?
  • Pourquoi pas.

Encouragés, les autres forment un cercle. Elerrina leur explique les bases : posture, souffle, concentration. Ils écoutent, fascinés.

  • Pêche au poisson ?
  • Ouuui !

Elle leur montre comment se placer sans que leur ombre ne touche l’eau. Les flèches fusent. Certaines atteignent leur cible.

Assez pour un repas.

Feu. Cuisson dans des feuilles, avec des herbes aromatiques. Puis atelier paniers : roseaux tressés, herbes odorantes, gestes précis. Un art de patience. Bientôt, chacun a son poisson et son panier.

Elle partage équitablement, y ajoute le fruit de sa propre pêche.

  • Allez manger. Et lavez-vous les mains !

Ils obéissent en riant. Elle sourit, heureuse, mais fatiguée.

Il est temps de reprendre contact avec les adultes. Elle a besoin de têtes de flèches. Le forgeron sera la première étape.

Elle agit aussitôt. La forge se trouve au centre de la bourgade. L’odeur de cuir, de métal, de charbon l’accueille comme un vieux compagnon. L’homme, concentré, martèle un fer rouge qu’il plonge dans un tonneau d’eau.

  • Puis-je vous aider ?

Grand, massif, les bras durs comme le roc, il parle avec calme.

  • Oui, Maître.

Il ne réagit pas au titre. Elle tire une flèche à l’empennage blanc.

  • Têtes de flèches. Cette forme précise.
  • Vous êtes pressée ?
  • Deux jours.
  • D’accord.

Elle reste. Un silence dense s’installe. Puis il parle.

  • D’où venez-vous, voyageuse ?
  • Mes flèches…
  • Viennent du Royaume des Elfes. Je reconnais l’art.
  • J’ai été formée à l’académie de Lord Celeborn.

Il hoche la tête. Martellement. Silences. Réflexion. Puis enfin :

  • Avez-vous… été celle qui a sauvé Katarina et l’enfant ?

Il le dit. Il en avait besoin.

Elerrina prend le temps de répondre.

  • Oui. Probablement.

Il se tourne vers elle, intensément.

  • Alors, merci.

Des mots simples. Mais remplis de vérité. Et de gratitude.

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