Doigts de fée
Je suis délicat, je suis dandy, j'ai la main portée vers le cœur.
Je suis la nuit, debout dans un corps d’homme.
Les pleines lunes me recousent les nerfs.
Leurs poèmes sont risibles, moi, je fais du sang.
Je tisse de la lumière avec des fils d'ombres.
Goethe Moderne, Danse Macabre de Camille Saint-Saëns.
J'ai les sens dévergondés, débordants d'autres côtés d'autres réalités.
J'irai sur le port, suicider mon désespoir et vrombir d'estime pour le large et les dockers.
Je grave ce que ton esprit bifurque à l'occasion de saisir.
J'ai les doigts de fée de Senghor.
Je suis chaud comme Acapulco en juillet.
J'ai l'esprit parfumé aux Monet, aux Kandinsky.
Je peins la Joconde chaque jour avec des synonymes, des allusions et du symbolisme jungien.
J'écrirai jusqu'à ce que ma lumière
enfile toute mon obscurité.
J'irai fumer sur la tombe de Valère,
j'irai prier la statue D’Isis voilée,
j'irai verser du vin sur la tombe de Charles,
j'irai tirer le tarot à Satan, aux princes du soufre, en écoutant "J'en parlerai au diable" de Johnny Hallyday.
J'ai commencé à écrire que le sang ne connaissait encore les veines.
Il voyageait dans l'air.
Je suis l'écrivain aux doigts fraîcheur de vague,
à voix fillette,
au tempérament Martial.
Je ne veux plus plaire, j'ai seulement besoin de mon père, le soleil.
Je vendrai mon sang aux maisons d'éditions et aux maisons de disques.
Je dédicace mon imagination à Tolkien
Pourquoi, après avoir écrit, je ne vois plus le midi ?
Pourquoi les arbres soupirent ?
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