Ils me trouveront soul, sur une plage du Malé.
La nuit passée,
des textes m’ont poussé dans l’âme.
Écorchant vif mon sentiment d’infériorité.
Je suis un jeu de jambes d’Ali
dans son combat contre Cleveland Williams.
J’ai le teint noir, doré au beurre de karité.
À l’école, mes amis m’appelaient Nietzsche,
dans la rue, on m’appelle Delon,
mais moi, je préfère crayon.
J’irai danser sur la tombe de Césaire,
mais aussi sur celle de Basquiat.
Je m’habillerai de pourpre,
et j’arpenterai seul les plages de Santorini,
un Cohiba à la bouche.
Mon écriture est sombre,
illimitée,
elle donne naissance aux soleils virils.
J’ai le talent usé,
je suis un travailleur acharné.
Je voulais que mes textes
ressemblent à des épopées,
à des marées hautes.
J’écris, je vacille
en dilemmes cornéliens,
entre tandems efféminés.
Je suis sartré,
camouflé.
Dans l’ombre,
la nuit,
je passe seul,
un roman en mains,
le cœur serré,
la mine vide
et le crayon pointu.
Parfois, la vie d’Henry Djikongué
me traverse l’esprit,
mais je suis occupé à cracher du feu,
à aligner des rimes moroses.
Ma séité est libérée.
Alors j’infuse le papier
d’un thé au saké,
de dires barrés.
Je trouverai un moyen
d’espacer les week-ends
sans jours ouvrables.
Ils pensent me connaître.
Mais ils ne savent pas que je suis varié,
que je bourgeonne loin
des opinions flétries, avariées.
Je connais Eshu.
Il vit dans l’un de mes tiroirs.
Mon caractère,
c’est « Tard dans la nuit. »
Mes mots sont vastes
et nés de la vie…
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