Sang Moulu

2 minutes de lecture

Je suis l'ami véritable des livres mystiques,
le numéro que le vent compose quand il perd le nord.

Je suis la strophe du néant indicible,
le baptême des choses invisibles,
le mari de Vénus.

Berné, bercé, émerveillé par les aquariums
et les temples d’Oshun,
je dormirai volontiers dans les abysses.

Je suis des vieillards.
Comme Odin, j’ai jeté un œil dans le puits au bas d’Ymir.

Je ne suis rien...

L’univers danse les notes d’une symphonie
forgée dans la voûte céleste
par les grands architectes eux-mêmes.

Des soleils gravitent par milliers
autour de l’Axis Mundi.

Les temps foisonnent le long de l’éternité,
cherchant sans cesse où se reposer.
C’est ainsi.

Le temple des rêves, c’est le sommeil.

Sur ma tombe, qu’on écrive en perse
un poème de Rûmî,
ou les lamentations de Thot l’Atlante.

Avant de mourir,
je devrai remettre Nietzsche et Jung à leur place.

Alors, j’écrirai jusqu’à ce que la pierre d’angle saigne,
et qu’elle révèle la pierre philosophale.

Les desseins des majestueuses cathédrales
viennent d’étoiles lointaines,
pensés par le grand architecte de l’univers.

Au lieu de dire bonjour,
j’aurais voulu jouer de ma bouche partout où je passe —
requiem de Mozart.

J’ai un plan, Dieu a des plans,
mais moi, je n’en ai plus. Comprends.

Je n’écris pas assez bien ce qui me parvient,
que les étoiles me pardonnent.

L’univers a un ancien nom,
et émet un vieux son que j’entends :

une oraison, une fleuraison d’octaves,
à la minutie,
avec des liaisons inavouées
entre le béant et l’occupé,
l’espace et le creux.

J’ai la maladie d’amour,
qu’on ne guérit qu’avec plus d’amour.

J’ai aimé tant de femmes,
connu tant de gens,
fait tant de détours au cours de nombreuses vies.

Mes mots viennent d’antres,
m’entrant par l’esprit,
dictés sur le mont Sinaï.

J’ai fait un pacte avec les fleurs du pré,
je pleure à la fleuraison des cerisiers.

Mes mots viennent d’enceintes,
peuplées de fées, d’elfes, de dragons,
de panthères roses,
de dieux oubliés.

Sur les murs de mon âme,
j’ai accroché quelques poèmes
arrachés au Livre de l’intranquillité de Pessoa,
et j’y ai laissé pousser l’iroko.

Si tu connais la peur, ne me lis pas.
Si tu cherches à plaire, ne me lis pas.
Si tu n’écoutes que l’argent, ne me lis pas.
Si tu suis des dieux qui ne sont pas les tiens, ne me lis pas.

Mais si tu aimes le vin et la vie,
viens, je serai en haut avec Zarathoustra.

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