Projet

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 Le voilà dans une sorte de petit débarras, éclairé par une barre de néon mal fixée, de travers. Toujours nu, il se lance à la recherche de quelque chose pour se couvrir. Il tombe sur une sorte de couverture en coton, épaisse, marron ; une sorte de polaire. Il trouve aussi des outils sur une étagère en fer, dont un cutter. Il se sèche alors le corps et les cheveux, puis il se taille une sorte de tunique sur mesure, sans manches, avec un col en V. Il trouve une bobine de corde derrière lui. Il en tire une longueur, cisaille de bas en haut sa tenue qui s'apparente à une jupe et perce des petits trous le long des lambeaux, avant de les relier avec la corde, pour former des manches de pantalon. Une tenue plutôt originale, moderne, qui lui plaît. Il n'aura pas mis tant de temps que cela pour la réaliser, ce qui nourrit sa fierté.

 Mais ce moment de répit est vite interrompu par des bruits de pas de course. Les robots le cherchent. Il brise le néon et recule lentement, évitant les débris de verre qui risqueraient de blesser ses pieds nus. En reculant, il pousse une nouvelle porte. Il entre dans cette autre pièce en prenant soin de ne pas la faire claquer. Le contraste entre cette pièce et celle dans laquelle il était à l'instant est flagrant.

 Elle est bien plus grande, bien plus moderne et bien plus entretenue. Une grande pièce blanche, illuminée d'un éclairage LED qui parcourt tout le plafond. C'est une immense pièce vide. Il n'y a absolument rien. Pas une table, pas un meuble, pas même une toute petite poussière au sol. Il se déplace, traverse la pièce en l’examinant de toutes parts, les yeux écarquillés. Le vide autour de lui l'étonne : hormis ces deux portes qui se font face, il n'y a que du blanc, partout. Rien ? Peut-être pas.

  Il remarque un petit relief sur l'un des murs qui n'a pas de porte. Un relief en forme de carré, en plein milieu du mur, tout petit. Il s'approche, passe ses doigts sur le pourtour de cette forme parfaite, mais rien. Puis il remarque que le centre du carré est quelque peu incurvé. Il pose alors son pouce dans le creux, puis son index. Soudain, une petite tonalité surgit du mur, comme un son d'activation. Puis toutes les lumières s'éteignent et le mur s'illumine de grandes lignes et cercles blancs ; des motifs semblables à ceux du hangar. Mais il y a aussi du texte. Cela ressemble au menu d'un logiciel ou d'une page internet. Parmi les propositions, il y a « système », « structure », « circonstances et plans d'action »... Il pense alors à un serveur de stockage des protocoles d'actions de ces robots. Il y a aussi l'option « Reset ». Comme une illumination, il décide de taper dessus, la main contre le mur. Un message d'alerte s'affiche : « Vous n'êtes pas autorisé à effectuer cette manœuvre ». Il soupire, déçu. Puis il remarque, dans un coin, un logo : « Vivari-Homme ». Curieux, il tape sur ce dernier, puis un nouvel onglet s'affiche. Un article composé de milliers de pages, compilant textes, schémas, croquis, photos et ce slogan : « Un paradis recréé pour vous ».

 À cet instant, il se rappelle la traque, il se rappelle le cube. Quel paradis ? Il quitte tout. Il veut fuir. Il s’échappe de cette salle, en empruntant l'autre porte, traverse un long couloir en courant, pousse les portes une à une sans penser à quoi que ce soit. Il veut juste échapper à ces choses qui sont très certainement à sa poursuite. Il en passe une ultime avant de déboucher sur une passerelle. Une passerelle longue, suspendue, fixée le long de ce mur. Un mur extérieur.

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