EXORDE 2.

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Comme il est écrit dans l’exorde 1, la terre était dans un bien triste état.

Cela avait commencé par le retrait progressif du Haut Magistroum des instances militaires et économiques terriennes. En effet la guerre de l’Armageddon, (car telle était son nom), était loin d’être terminée et bien que le plus gros des combats se déroula hors du système solaire, l’Impérium Solaris ne voulait plus payer les couts faramineux de la purification et de la reconstruction d’une Terre si durement touchée, d’autant que les autres planètes appartenant à l’Impérium Solaris, rechignaient à de telles dépenses pour une population jugée sans valeur.

C’était déjà bien beau que l’UDI cesse ses bombardements et ses offensives de techno-drones sur ce monde.

Et même si les Nietzschéens étaient gens de parole, c’est-à-dire que quoiqu’il leur en couta ils respecteraient les termes du traité de Gédéon City, allant même jusqu’à livrer des tours de terraformation, identiques à celles qu’ils utilisaient sur diverses planètes pour les rendre vivables. La résurrection de la Terre serait longue, (trop) et couteuse, (trop).

La Terre, fut donc livrée à elle-même, c’est-à-dire que peu à peu elle sombrait dans l’anarchie, qu'elle retournait aux âges sombres de la barbarie.

En effet comment redresser une économie exsangue, comment faire entendre raison à une population de gueux aussi belliqueux que désespérés, comment faire ?

Encore une fois la famille Von Grugger, fut à la manœuvre, car selon elle, tout n’était pas à jeter en ce bas monde… D’abord il y avait sur Terre de vastes étendues préservées, comme on l’a dit plus haut.

La planète bénéficiait des tours Nietzschéennes, qui marchaient à plein régime. Les bombardements d’astéroïdes avaient apporté leur lots de nouveaux minerais rares. Et c'était sans compter le fait que la pression humaine avait considérablement diminuée. Il n’en fallait pas plus pour que la nature reprenne lentement ses droits. l’Impérium Solaris, la SCECT, le Haut Magistroum, savaient que L’UDI et les Nietzschéens respecteraient leur parole, pour peu que l’on ne réarme pas cette planète. Cela voulait dire qu’une paix durable et que la possibilité de vivre autre part que dans un espace confiné pouvait être envisagé. De plus parmi tous les Terriens, je veux dire, parmi ceux qui n’avaient pas pu embarquer pour ailleurs, il n’y avait pas qu’une plèbe ignare.

Il fallait dans un premier temps désarmer cette plèbe.

La priver du savoir et du peu de culture qui lui restait.

La maintenir dans certains lieux prédéfinis pour mieux la surveiller.

Alors quoi de mieux pour y parvenir que le sabre et le goupillon ?

Il n’en fallut pas plus pour qu’émerge un pouvoir autoritaire. Il était évidemment détenu par les Néo-Capitalistes, qui était le faux nez de la SCECT. Ce gouvernement se voulait mondial. Il avait le visage des Écolobobos et du clergé de l’Ecclésiaste.

Tous deux étaient à la botte des multinationales, de ces géants de la technologie, de l’agroalimentaire et du complexe militaro-industriel, qui profitaient de la guerre de l’Armageddon.

C’était donc sous couvert d’une transition énergétique et écologique, qu’ils avaient acquis le contrôle absolu de l’économie et des communautés. Ainsi grâce aux énormes fortunes amassés dues à la spéculation, et aux prix exorbitants de toutes les ressources essentielles, les Néo-Capitalistes qui avaient pris pour acronyme SCECT, acquirent le monopole de la gestion de l’air et de l’eau.

Cela tombait bien, car l’étendue des zones contaminées, nécessitaient la construction d’énormes centrales d’épuration de l’eau, de fermes énergétiques et de tours de filtrations de l’air, car celles fournies par les Nietzschéens ne suffisaient pas. Ce cout ahurissant entraina l’assujettissement de la population qui en échange de ses moyens de défenses et de ses libertés pourraient boire et respirer. Cela tenait lieu d’impôts et de taxes.

Dans un premier temps, la SCECT mit sur le devant de la scène les Écolobobos et la religion de l’Ecclésiaste.

Le but affiché de cette étrange troïka était de prévenir les guerres, les famines, et surtout car il bon de le répéter, d’encadrer le progrès. Toutefois sa finalité réelle était à terme de ne plus assister la plus grande partie de l’humanité, mais de l’exploiter comme une ressource.

Il s’en suivit que la population, perdit tous ses privilèges. Cette plèbe qu’on appela bien vite les « sans droits » puis les « SD », fut forcée de se « vendre » comme « asservis », mais en pratique ils furent assimilés à des esclaves, devenant ainsi la propriété des grandes entreprises. En outre, un grand nombre de dissidents, d’hérétiques et de non-conformistes furent privés de tous leurs droits (ainsi que leurs familles), ajoutant un nombre croissant de serfs et d’esclaves.

Le plan de cette troïka était aussi simple qu’implacable.

Faire une première sélection par les gènes, l’intelligence sur les quelques milliards de Terriens restant.

Monopoliser l’Australie, en faire leur fief exclusif et découper le reste du monde en 12 zones d’exploitation.

Ainsi cette iles continent fut transformée pour des milliers d’années en paradis pour nantis, en enfer pour leurs esclaves.

Pour arriver à ce résultat, il fallut réorganiser les classes sociales sur un modèle strictes de castes de type Indouiste. C’était ce que le philosophe Nayaka Sapa*, appelait « Une société en forme de cloche. »

On était revenu à une vision plus que simplifiée de la Société.

Tout au sommet, il y avait le Cartel Suprême, plus connu sous le nom de Haut Magistroum, fort de 1000 individus, qui nommait parmi les siens, les Administrateurs de Zones, ou AZ.

En dessous, mais toujours au sommet, il y avait les Citoyens Alpha, tous actionnaires des Multinationales ou CA. Ils représentaient environ 1/100000-ème de la population mondiale. Ils étaient riches et disposaient de la technologie moderne. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, sous réserve de ne pas déplaire à un membre du Cartel et de payer l’impôt.

Puis, il y avait les Status Centralis, ou SC. Ils n’avaient presqu’aucuns rapports avec le Cartel, mais servaient de personnel d’encadrement au service des Alphas.

Il fallait compter en moyenne 100 SC pour 1 CA.

Plus bas, il y avait les Lambdas, ou L, Au nombre de 15 millions.

Et en bas et jusqu’à la base, il y avait les esclaves. Ils servaient aussi bien chez les Alpha que chez les Status Centralis ou les Lambdas. C’étaient des condamnés parmi les SC ou des droits communs pour des faits bénins chez les L : dettes, vol, avoir déplu à un citoyen Alpha.

C’étaient aussi les descendants d’esclaves de la première sélection qui suivit les événements du traité de Gédéon City, ou le résultat de rapts ou d’opérations de police dans l’une des 12 zones.

Les condamnés pour des faits graves servaient aux expériences génétiques.

Dépendant du Cartel et des Citoyens Alpha, il y avait les gens d’armes : militaires, policiers, gardes privés, généticiens, informaticiens, ils faisaient partie des Status Centralis.

Depuis, très longtemps, il n’y avait plus de carte d’identité, de passeport, de permis de conduire, de cartes de crédit. Tous les membres du Cartel, tous les Citoyens Alpha, les Status Centralis ainsi que les Lambda avaient une minuscule puce dans leur organisme, où tous les renseignements les concernant étaient consignés. Il était impossible d’extraire cette puce.

Pour ce qui était du reste du monde, il fut comme on l’a dit, découpé en 12 zones qui étaient peuplées par le reste de l’humanité.

Avec le temps, Ils oublièrent même l’existence du Cartel, des Citoyens Alpha et de l’Australie. Ils vivaient comme au Moyen-Age, sans aucune technologie, ce qui était pour le Cartel un gage de paix ou de conflits limités.

Néanmoins, il existait des centres de surveillances tenus par des AZ. Ils étaient dissimulés, car ils se situaient sous des dômes au centre des zones les plus contaminées.

***

Le décor étant planté, nous pouvons commencer cette épopée, cette saga, cette histoire, bref ce truc infame, qui nous mènera bien loin du système solaire.

Alors lectrice, lecteur, je te le demande une dernière fois barre toi d’ici !

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