Chute silencieuse

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Enfin, nous sommes libres ! Le soleil tape sur mon visage, une sensation que j'avais presque oubliée. L'air frais emplit mes poumons, chassant l'odeur âcre de la mort et de la souffrance. Je sens les larmes couler sur mes joues, un mélange de joie et de soulagement. Mes compagnons d'infortune sont là, autour de moi, leurs visages illuminés par le même espoir.

Mais cette fin... Cette fin serait trop belle. Trop facile. La vie n'est pas un conte où l'on peut dire "tout est bien qui finit bien". La réalité est cruelle, implacable. Et la réalité, c'est que la machine... La machine n'a jamais vraiment cédé.

Malgré tous les coups, toute la rage, toute la détermination que j'ai déployés, la vis a tenu bon. Elle a résisté, inflexible, à mon assaut désespéré. Et alors que je me croyais vainqueur, alors que je goûtais déjà à la liberté, la machine s'est mise en mouvement.

Lentement, inexorablement, elle a tourné. Pas pour me libérer, mais pour me détruire. Un arc de cercle mortel, une promesse de mort. La lame, froide et tranchante, se rapproche de ma gorge. Je vois son reflet métallique, une image inversée de mon propre visage, déformé par la peur et l'incompréhension.

Je veux crier, me débattre, mais mes forces m'abandonnent. La lame me touche. D'abord, une simple pression, puis une douleur vive, lancinante, qui irradie dans tout mon corps. Je sens la chaleur envahir mon cou, une chaleur étrange, paradoxale, qui contraste avec le froid glacial de la lame.

C'est mon sang. Mon sang qui coule, qui s'échappe de ma gorge, qui macule ma peau. Il ruisselle sur ma poitrine, sur mes mains, sur le sol. Une rivière écarlate qui emporte avec elle ma vie, mes espoirs, mes rêves.

Mes jambes fléchissent. Je tombe à genoux, incapable de me relever. Mes mains se crispent sur ma gorge, tentant désespérément d'arrêter le flot incessant de sang. Mais c'est inutile. La lame a fait son œuvre.

Je sens mes forces m'abandonner peu à peu. Ma vision se trouble. Les visages de mes compagnons d'infortune s'estompent, se fondent dans un flou indistinct. J'entends leurs cris, leurs supplications, mais leurs voix me parviennent comme à travers un voile.

Je ferme les yeux. Une dernière pensée pour ma famille, pour ma mère, pour ceux que j'ai aimés. Un dernier souffle, un dernier soupir. Et puis, plus rien.

L'obscurité. Le silence. Le néant.

Je suis mort.

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