Natacha

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J’ai le souvenir de m’être endormie auprès d’Akim et c’est à côté de Nathan que j’ouvre les yeux. Je prends le temps de le regarder : il a l’air tellement innocent ! Ses cheveux retombent en bataille sur son front et sa bouche est légèrement entrouverte. Sa respiration est calme. À l’observer ainsi, il ne paraît pas avoir dix-neuf ans…

Ni une réclusion criminelle de trente ans.

J’ai tellement de choses à faire ! Si le côté personnel est plus ou moins réglé, le côté professionnel en a beaucoup pâti ! Je sais que Stev et Nathan ont des infos que je n’ai pas. Il va falloir tout mettre en commun. Et vite.

Après avoir pris un solide petit déjeuner, je dédie ma matinée à Akim. C’est le moins que je puisse faire. J’ai déjà appelé Patrick : nous avons programmé une réunion cette après-midi au bureau où nous pourrons tout mettre en commun. De ce fait, je veux passer le plus de temps possible avec mon bébé, surtout que je ne sais pas si je vais retourner au lycée ou pas.

Chaque chose en son temps.

Il est prévu que Joshua récupère Akim aux environs de midi. Il va aussi falloir dire la vérité à Marie. Ça attendra demain ! Il n’était de toute façon pas prévu que Joshua la voit ce week-end. Lorsque ce dernier vient chercher Akim, mon bébé n’a aucune envie de partir : il faut dire que nous n’avons fait que jouer pendant des heures ! Lorsque je lui explique que c’est pour mon travail d’agent secret, il fronce les sourcils d’un air sérieux et hoche la tête plusieurs fois en marmonnant des “je comprends, je comprends.” C’était à mourir de rire !

14h30. Nous sommes dans les locaux de l’agence. Sont présents : Loïc, Patrick, Steven, Jonathan et moi. Steven a eu un aperçu de l’affaire. Patrick nous redonne les documents qu’il m’avait confiés dans cette fameuse enveloppe kraft. Je prends de quoi noter. Il se lance :

  • Nathan, Steven, qu’avez-vous découvert ?
  • Un trafic de marijuana assez vaste, annonce Nathan. Pour ma part, je ne pense pas qu’il soit celui sur lequel on planche… Il me paraît trop… trop infantile pour être dans le collimateur de Varas ou de Varaud… Bien que Marais y soit mêlé… non c’est quelque chose de plus gros…
  • Marais ? questionnai-je. Comment ?
  • Il semble être au courant… En tout cas, c’est ce que m'avait avoué Vincent, maintenant dans quelle mesure, je n’en sais rien.

Marais me paraît impliqué dans beaucoup de choses en effet. Entre les photos des surveillantes, son penchant certain pour les sites pornographiques… Je leur raconte à mon tour la conversation que j’ai surprise entre Van Der Bund et le CPE. Lorsque je mentionne le registre et le code couleur, Nathan et Stev se regardent d’un air complice.

  • Je suis partiellement d’accord avec tes conclusions Natacha, ajoute Nathan. En fait, il ne possède plus le code : apparemment, il se l’est fait volé.

À son tour, il nous raconte l’appel téléphonique. Je sursaute lorsque j'apprends qu’il cherche à avoir des informations sur moi. Nathan a gardé en mémoire le numéro que Marais avait appelé : bizarrement, il me rappelle quelque chose mais je n’arrive pas à définir quoi.

En additionnant nos informations, nous n’avançons guère. Un registre, un code couleur, des entrepôts, des conteneurs de marchandises… Soudain, j’ai un souvenir qui me revient en mémoire : les gommettes dans le tiroir de Marais ! Et sous les différents paquets se trouvait un agenda en cuir marron. Se pourrait-il que ce soit le fameux registre ?

Je fais part de mon idée à Steven qui acquiesce à mon idée. La question de savoir si je retourne ou pas au lycée vient d’être résolue : il va falloir que je trouve le moyen de récupérer ce carnet.

Dois-je leur parler de mon intuition ?

  • Mmmmhh… Steve, Nathan… et les filles du nightclub… vous ne pensez pas à… je ne sais pas… de la protistution de mineures ?

À leurs yeux, je sais qu’ils ont eu le même préssentiment mais nous ne pouvons rien avancer sans preuves tangibles : c’est un sujet vraiment épineux…

  • Autre chose, Nat, déclare Steven. J’ai aussi gardé en mémoire l’adresse mail de celui qui ferait disons des menaces à Marais, si cela peut-être utile. J’ai bien essayé de remonter jusqu'à lui mais avec les ordinateurs du lycée, c'était impossible.
  • Donne, réclame Loïc. Une petite course ?

Stev se change en prédateur. Ils s’installent chacun à un ordinateur et commencent à taper frénétiquement.

  • Jordan Vingadanessalom, crie-t-il en chœur.

Mon cœur s’est arrêté de battre. Jordan Vingadanessalom ? Impossible. Je hoche la tête à moi-même et prend mon portable. Je tremble… De peur ? D'excitation ? Je ne sais pas exactement. Cela fait longtemps que je ne les ai pas vu ni contacté. Est-ce qu’ils répondront présent ?

Tu te poses sérieusement la question ?

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