Chapitre 43
Tout le monde au lit
Philippe
Heureusement qu’elle est sortie, parce que j’étais à deux doigts d’oublier tous mes principes et de la déshabiller séance tenante pour m’occuper de ce corps qui me fait tant rêver et me donne si chaud. Je dégrafe un peu ma chemise et essaie de reprendre mes esprits. Mais qu’est-ce que c’est compliqué. L’odeur de Rose est encore bien présente dans la pièce et ses paroles tournent en boucle dans ma tête. Ou plutôt dans mon entrejambe. Je n’en reviens pas de ce qu’elle a pu me dire il y a quelques minutes. Comment une jeune femme élevée par cette tante puritaine et un peu coincée peut avoir de tels propos ? Et il faut que j’arrête de l’imaginer nue dans son lit en train de se caresser en pensant à moi, sinon je vais devenir fou.
Lorsque je retrouve les enfants en présence d’Aimée dans la chambre de Jeanne, celle-ci m’adresse un regard noir et je pense qu’il va falloir que je m’y habitue. La nouvelle de ma demande en mariage a semble-t-il refroidi ses ardeurs et elle quitte la pièce sans m’adresser un mot. J’espère que son attention envers mes enfants n’en pâtira pas, mais je laisse ce problème de côté le temps de m’occuper de ma progéniture à qui je lis une histoire. Lorsque je repose le livre, ma fille me sourit et je lui fais un baiser sur le front.
— Je suis surpris, pas de manigances aujourd’hui. Vous êtes sûrs que vous allez bien ? m’amusé-je à les embêter.
— Nul besoin de manigances puisque vous vous êtes lancé et que nous allons rester ici, sourit Jeanne.
— Ah oui, tout ça, c’était pour rester ici, petite coquine ! Bonne nuit, ma Belle. A demain. Marcus, saluez donc votre sœur et allez vous coucher.
— J’aurais bien écouté encore une histoire, souffle-t-il avant de déposer un baiser sur la joue de sa sœur. Bonne nuit, Jeanne.
Qu’ils sont mignons, tous les deux. Mon cœur fond à chaque fois et, depuis quelque temps, je parviens à ne plus les associer à leur mère qui occupe toujours une place dans mes pensées mais plus du tout centrale. Cette place est maintenant occupée par une jeune femme à qui j’ai demandé sa main. Le monde change et je ne suis pas mécontent des dernières évolutions.
Une fois de retour dans ma chambre après avoir couché mon fils, je me déshabille et enfile ma chemise de nuit. Je souffle les différentes bougies présentes dans la pièce, à l’exception de celle qui est près de mon lit, puis m’installe sous l’édredon, mon manuel sur l’agriculture entre les mains. Je ne parviens pourtant pas à lire, le visage de Rose dansant devant mes yeux et m’empêchant totalement de me concentrer. Je suis sorti de mes rêveries par un coup porté sur ma porte et j’ai à peine levé les yeux que celle-ci s’ouvre. Je constate avec surprise que l’objet de toutes mes rêveries s’introduit rapidement dans ma chambre avant de refermer derrière elle. Son sourire mutin est à la fois excitant et effrayant. La jeune femme a des idées derrière la tête, c’est évident.
— Rose ? Mais que fais-tu ici à cette heure ? Quelqu’un t’a vue entrer ?
— Ne commence pas à paniquer, personne ne m’a vue entrer… Je n’arrivais pas à dormir, soupire-t-elle en approchant. Tu m’accueilles un moment ?
Comment lui refuser quoi que ce soit ? Je crois qu’elle apprécie la façon dont je l’observe d’ailleurs car elle s’arrête un instant. Elle aussi a revêtu une petite chemise de nuit, du même ton blanc crème que la mienne. Elle a noué ses cheveux et me laisse contempler ce décolleté extraordinaire qu’elle a mis en valeur en ne laçant pas son vêtement. Immédiatement, ma virilité se réveille et je bouge un peu pour la dissimuler autant que je peux.
— Si tu veux, Rose. Un petit câlin ne fera de mal à personne. Et si ça peut t’aider à t’endormir ensuite, je ne vois pas pourquoi je refuserais.
— Merci, Monsieur, sourit-elle en grimpant à genoux sur le lit.
Elle se mordille la lèvre inférieure en m’observant avant de tirer sur le bas de sa chemise et de la remonter délicatement sur ses cuisses. Rose ne lâche pas mon regard tandis que je peine à le soutenir, attiré par ses gestes que je ne peux plus éviter lorsqu’elle passe le tissu par-dessus sa tête et se présente, nue, sous mes yeux.
— Wow… Tu es… superbe !
Je devrais lui dire que ce n’est pas convenable, qu’elle fait n’importe quoi, mais j’en suis bien incapable tant je suis subjugué par cette pureté sensuelle qui s’offre à mes yeux. Je pense qu’elle était un peu gênée d’avoir ainsi osé se déshabiller devant moi, mais l’expression de mon désir et de mon admiration semble la conforter dans le choix qu’elle fait de me défier.
— Rose… Est-ce une bonne idée ? Je… je ne suis qu’un homme sans volonté quand je suis à côté de la plus jolie des femmes, nue qui plus est… et bientôt mienne.
— Eh bien, c’est le moment de tester ta résistance, non ?
Je crois que c’est tout vu, je n’en ai aucune et la laisse se lover contre moi. Elle repousse l’édredon et, un peu tremblant, je pose mes mains sur ses hanches alors que ses lèvres retrouvent les miennes. Je ne sais pas ce qui me prend – ou je ne le sais que trop bien – mais mes doigts se mettent à parcourir sa peau nue que je trouve brûlante et frissonnante à la fois. Je m’aventure sur la cambrure de son dos puis descends sur ses fesses rondes et fermes. Elle ronronne presque contre moi alors que je ne peux cacher mon érection sur laquelle elle se frotte avec langueur. Elle s’offre à moi avec une grâce incroyable et lorsqu’elle se redresse un peu, j’en profite pour venir happer son mamelon. C’est fou comme elle a l’air excitée et comme cela attise mon désir. Elle semble surprise par la force des sensations car elle pousse un gémissement lorsque ma langue vient titiller la pointe de son téton. Je n’ai pas le temps de pousser plus loin mon exploration que la coquine se redresse et se saisit des pans de ma chemise qu’elle fait passer au-dessus de ma tête. Je crois qu’elle a décidé de céder à la tentation et de ne me laisser aucune chance d’y résister.
— Rose, ce n’est vraiment pas sérieux, râlé-je alors qu’elle reste interdite à la vue de mon membre dressé.
Je ne peux malheureusement pas cacher l’état dans lequel elle me met. Surtout à quelques centimètres de sa toison brune à travers laquelle je devine ses lèvres intimes qui semblent déjà perler de cette douce moiteur prête à m’accueillir. Un mouvement de reins de ma part et sa virginité ne sera plus qu’un souvenir. L’excitation est à son comble et je dois me faire violence pour ne pas me jeter sur elle et la faire mienne dans l’instant.
— Rose, arrête de me regarder comme ça… Je ne te fais pas peur, au moins ?
— Peur ? glousse-t-elle en s’empourprant. Non, bien sûr que non. Peut-être suis-je un peu intimidée, j’en conviens, mais il ne s’agit certainement pas de peur, j’ai confiance en toi.
Je réalise alors que je suis sûrement le premier homme qu’elle voit nu et excité. Vu son ton et sa façon d’être, j’en oublie parfois qu’elle reste jeune et son innocence exacerbe mon désir. Mais comme elle le dit, elle me fait confiance et je ne dois pas la trahir, il faut que je prenne mon temps.
— Imagine le jour où je vais me glisser en toi et que tu me sentiras au plus profond de ton être, soufflé-je en profitant de son émerveillement pour la repousser sur le lit et la surplomber de toute ma taille. Laisse-moi m’occuper de toi ce soir, je veux te montrer à quel point j’avais raison sur la supériorité de se faire plaisir à deux.
Alors que je la crois trop impressionnée pour faire quoi que ce soit, elle m’étonne une nouvelle fois en se saisissant de mon sexe entre ses doigts fins qu’elle referme doucement, comme si elle avait peur de me casser. Je grogne à ce contact et décide de prendre le taureau par les cornes. Ou plutôt de m’occuper de la jolie créature qui s’offre à moi en total abandon. J’empaume ses seins que je masse avec fougue tandis que je la fais gémir en déposant de multiples baisers dans son cou. Je crois qu’elle est en train de découvrir un tout nouvel univers de sensations et d’émotions car son souffle s’accélère et qu’elle ferme les yeux pour s’immerger encore plus dans le monde de plaisir que je suis en train de lui offrir. Je sens sa prise sur mon membre se raffermir, mais me dégage afin de continuer à parcourir son corps qui vibre sous l’effet de ma langue gourmande et de mes mains baladeuses. Elle se raidit et me regarde, un peu effrayée.
— Que se passe-t-il, Rose ? Tu n’aimes pas ce que je suis en train de te faire ?
— Bien sûr que si, mais… ce que je te fais ne te convient pas ?
Je la fais taire d’un nouveau baiser possessif pour la rassurer avant de lui souffler tout bas :
— Si, ça me plaît un peu trop pour que je puisse rester sage et raisonnable. Ce soir, c’est moi qui m’occupe de toi, laisse-toi aller au plaisir, charmante Rose.
Elle semble se détendre à mes propos. Ou alors, c’est parce que j’ai passé ma main entre ses jambes et que mes caresses se font plus entreprenantes. Je m’attaque à nouveau à ses seins que je caresse et suce avec avidité tandis que j’enrobe son mont de Vénus de ma grande main. Lorsque mon doigt se pose sur son petit bouton d’amour, elle pousse un petit cri que j’étouffe en l’embrassant à nouveau, et je nous entraine dans un baiser passionné que je ponctue de caresses appuyées sur cette partie si sensible de son corps qui semble l’animer d’une folle énergie. Sous ce traitement, elle ne résiste pas longtemps et je la sens tressaillir sous moi. Elle m’enfonce la tête sur sa poitrine et tout son corps se raidit alors qu’elle connaît un orgasme dont la puissance me surprend. Je ne m’arrête pas de la caresser ou de l’embrasser jusqu’à ce qu’enfin elle s’apaise un peu et c’est elle qui finit par me repousser doucement.
— Tu es si belle, Rose, soufflé-je en m’installant à ses côtés.
Elle pose sa tête sur mon torse et se love contre moi. Je referme mes bras autour d’elle et je la laisse doucement redescendre de la jouissance qu’elle vient d’expérimenter. Elle semble être incapable d’exprimer la moindre des choses et se contente de m’offrir un léger baiser avant de se caler contre moi et de fermer les yeux. Je n’en reviens pas de ne pas l’entendre me faire une remarque ou me lancer une de ces piques dont elle est coutumière et l’observe un instant, endormie dans mes bras. J’ai l’impression qu’on brûle toutes les étapes depuis que je l’ai demandée en mariage mais c’est impossible de lui résister. Je suis finalement soulagé qu’elle se soit ainsi endormie, sinon c’est évident, vu mon excitation, j’aurais été incapable de ne pas continuer cette étreinte jusqu’au point de non retour. Franchement, il faut que le mariage arrive vite parce que là, la torture est immense.
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