Chapitre 18 : Un peu de repos.

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Samedi 8 décembre, 18h, Roumanie

La nuit tombe lentement sur les plaines enneigées transylvaniennes. Lisa est emmitouflée dans son manteau en vison, la maintenant au chaud. Alors que le couple suit la femme roumaine et un jeune garçon dans la neige et la pénombre, Guidrish la sert contre lui, lui encerclant fermement les épaules de son bras, sans doute par instinct de protection. Elle ne sait pas ce qu’il s’est passé lors de sa longue sieste dans l’avion. Encore plus étrange, il n’y avait plus qu’eux deux dans l’appareil à son réveil. Son accompagnateur lui a fait brièvement comprendre qu’il y a eu un incident et que l’avion a dû atterrir en catastrophe. Les autres passagers et les pilotes ont pu partir sans encombre. Un pieu mensonge de plus, que Guidrish se réserve à expliquer plus tard. Pour l’instant, le plus urgent est de trouver un endroit où se reposer et se soigner le cas échéant. Même si ses blessures superficielles ont complètement disparu, le coup de poignard que le démon lui avait infligé dans le dos est plus lente à se remettre en place. Heureusement, ses organes vitaux ont repris leur fonction normale. Guidrish peut à nouveau respirer sans trop de difficulté. Mais le trou qu’il a dans le dos le gêne encore, l’empêchant de porter tous les sacs de voyage. La dame roumaine, observant ses difficultés, a appelé son fils en renfort, qui s’est porté volontaire pour apporter leurs bagages vers une vieille ferme, sans doute leur domicile. En outre, cette bonne dame généreuse, ayant compris, après divers échanges que le monsieur était hongrois, elle a pu lui expliquer, non sans un grand soulagement, qu’elle les invitait dans sa modeste demeure. C’est une langue qu’elle parle moyennement, mais suffisamment pour expliquer à l’élégant monsieur les conditions d’hébergement : la ferme est assez grande pour les accueillir pour la nuit. En plus, une de ses filles vient de se marier et a laissé sa chambre vacante qui sert maintenant pour les invités. Comme sa fille souffrait d’obésité morbide, elle s’était procuré un grand lit à une place, mais suffisamment large pour un duo d’humains normalement constitués, comme eux. La dame roumaine est certainement persuadée qu’elle a à faire à un couple marié. Guidrish, trop épuisé par le voyage et ses circonstances, l’a juste remercié pour son hospitalité, sans chercher à expliquer quoique ce soit. Il verra bien au moment venu comment ils s’organiseront, Lisa et lui, pour le couchage. S’il n'y a pas de fauteuil dans la pièce, il prendra une couverture au sol et laissera Lisa dormir confortablement dans le lit. Il a connu bien pire comme lieu de repos.

Arrivés à la ferme, une grande bâtisse vétuste mais confortable et suffisamment isolée pour retenir la chaleur des différents systèmes de chauffage installés dans la maison, tout le monde s’installe autour d’une grande table en bois se trouvant au centre d’une pièce équipée de différents fourneaux. La cuisine sans doute… A ce moment-là, la maitresse de maison apporte de grandes assiettes creuses remplies d’une soupe épaisse comprenant des pommes de terre, du lard et des morceaux de bœuf. C’est rustique mais délicieux, surtout après un presque crash d’avion. Lisa, qui avait été très enthousiaste sur la carte des desserts dans le jet privé, n’arrive pas à finir son assiette. Egon Guidrish en profite pour discuter avec la dame roumaine, en hongrois. Lisa ne comprend rien et a l’impression d’être sur une autre planète. La seule chose qui la rassure est que Guidrish est là, à côté d’elle. Il y a quelques jours à peine, elle n’aurait jamais imaginé être si proche de lui. Alors qu’il est complètement pris dans une conversation qui semble fort intéressante avec la maitresse des lieux, le coude sur la table, le menton appuyé sur sa main, elle le contemple, tente d’enregistrer chaque détail de son visage : ses lèvres fines, son nez droit, les pattes d’oie qui se dessinent sur ses tempes lorsqu’il sourit, ses joues bardées de légères stries rosâtres qu’on devine à peine, la texture de ses cheveux châtains, légèrement ondulés, parsemés de gris argentés sur le dessus et d’un blanc immaculé sur les côtés. Elle s’imagine passer la main dans ses cheveux et embrasser ce visage sur tous les angles…

- « Nem Tetszik, Asszonyom? Nem ettél semmit.” (Vous n’aimez pas, Madame ? Vous n’avez rien mangé.)

Lisa sort brusquement de sa rêverie. La dame roumaine lui parle et a l’air légèrement contrariée.

- « Qu… Pardon ? » Dit-elle en rougissant et regarde tour à tour Egon et la dame, l’air complètement perdu.

- Excusez-moi… je ne comprends pas.

- Ionela est inquiète parce que vous n’avez pratiquement pas touché à votre repas, Lisa. » Lui chuchote Egon dans le creux de l’oreille.

- « Ah mais si ! C’est très bon ! » Lisa enfourne dans sa bouche une bonne cuillère de potage avec un gros morceau de bœuf. Ses joues pleines la font ressembler à un hamster. Elle lève son pouce et hoche la tête pour exprimer son contentement mais ne peut plus communiquer quoique ce soit d’autre, tentant de macher et d’avaler les aliments au mieux. Elle a la sensation que son estomac va exploser.

- « Aaah ! Frrançais ! Vous madame frrançais ! » S’exclame joyeusement Ionela. « Oncle moi trravaille Frrance. Borrdeaux ! Si ! Si ! » Puis, d’un signe de tête, elle lui désigne son bol de soupe : « Ciolba est trrès bon pourr frroid. » Puis avec un sourire malicieux, en regardant du coin de l’œil Guidrish, elle lui glisse comme une confidence : « Rrecette Ciolba spéciale à moi… ingrrédient secrret pourr homme plou forrt et femme fairre bébé… ». Elle lève son poing subrepticement pour suggérer ce que sa soupe spéciale peut créer comme effet à la gent masculine, lance un regard furtif vers Guidrish et fait à Lisa un rapide clin d’œil accompagné d’un grand sourire. « Beaucoup beaux bébés ! ». Lisa reste pantoise, les joues cramoisies, tenant sa cuillère d’une main sans bouger et avale d’un coup le dernier morceau de viande qui restait dans sa bouche. Elle tourne la tête doucement vers Guidrish, pour s’assurer qu’il n’a rien entendu. Il termine tranquillement son plat et coupe un morceau de pain au-dessus de son assiette. Sentant qu’il est observé, il se tourne vers Lisa et lui en tend un morceau :

- « Vous en voulez ?

- Non, non. Merci. » Elle regarde Guidrish avec de grands yeux effarés, faisant mine d’appeler au secours.

- « Ça va, Lisa ?

- Oui, oui ! Super ! »

Guidrish parle à Ionela dans sa langue. Il doit certainement les remercier pour leur hospitalité. Cette dernière lui répond avec un grand sourire et des hochements de tête. Il se lève de table et tend la main à Lisa pour l’inviter à faire de même.

- « Venez Lisa. Il est temps d’aller se coucher. Nous n’allons pas profiter de la générosité de nos hôtes plus longtemps. »

Ionela leur fait signe de la suivre. Elle se dirige vers l’escalier en bois et monte d’un étage. Son mari, un homme à l’air sympathique avec un certain embonpoint ferme la marche en portant leurs sacs. Elle leur indique une porte au fond du couloir. Une fois que le couple pénètre dans la chambre, Ionela, d’un geste fait signe à Guidrish d’attendre, elle sort rapidement et revient avec un panier contenant divers linges propres et une bouteille :

- « Palinka ! Pourr digestion. Aide dorrmirr bien.

- Köszönöm szépen ! (Merci beaucoup) » Guidrish prend la bouteille et la pose à côté du lit.

- « Salle de bain à coté chambrre. »

Puis après moultes remerciements et salutations pour la nuit, Ionela ferme finalement la porte les laissant seuls. La chambre n’est pas très grande, encombrée par plusieurs grandes armoires en bois ciré. Le lit, considéré par Ionela comme un lit à une place est très grand, permettant à un couple d’y dormir à l’aise. Guidrish, tournant le dos à Lisa, retire finalement son manteau de laine noir. Lisa pousse un petit cri d’effarement. Sa veste de costume est littéralement lacérée d’un énorme trou dans le dos. De grosses tâches rouges parsèment le vêtement.

- « Oh mon dieu ! Mais… vous êtes blessé ! Qu’est-ce qu’il s’est passé Egon ? »

Lisa se précipite sur Guidrish pour l’aider à retirer sa veste et sa chemise tâchée de grosses traces de sangs séchés. Elle voit dans son dos, déjà couvert de vieilles cicatrices, une plaie béante au milieu des omoplates. Cependant, assez étrangement la blessure a l’air propre et pas très profonde. On dirait qu’elle est en train de se refermer doucement d’elle-même. Guidrish s’assoit sur le bord du lit et montre à Lisa le panier de linge.

- « Prenez un linge propre et la bouteille de pálinka. Le taux d’alcool y est suffisamment fort pour servir de désinfectant. »

Ce que fait Lisa sans discuter. Elle se place alors à genoux sur le lit derrière Guidrish et commence à imbiber une serviette blanche d’alcool. Ce dernier a une odeur sucrée de poire. Elle place le linge humide et commence à nettoyer la blessure. De légers spasmes se font sentir lorsqu’elle touche la plaie avec l’alcool. Guidrish tend son bras vers la bouteille, la prend et en boit une bonne gorgée d’un coup sec. Il repose la bouteille sur le lit.

« Continuez, s’il vous plait. » Dit-il d’une voix érayée par l’alcool.

« Pourriez-vous me dire ce qu’il s’est passé ? » Retorque Lisa, relativement agacée tout en lui nettoyant la plaie.

- Des démons.

- Pardon ?

- Les stewards n’en étaient pas. C’étaient des démons. Ainsi que le co-pilote. Ils ont pris la place des stewards et du co-pilote pour détourner l’avion et nous emmener vers une destination inconnue. Ils vous ont droguée et tenté de vous tuer. Encore. L’un d’eux m’a poignardé dans le dos. L’autre, la femme, a tenté de vous faire fondre le cerveau. J’ai finalement réussi à les neutraliser. Le pilote a été mortellement blessé par le faux co-pilote. C’est pour ça qu’on a dû atterrir en urgence au milieu de nulle part. »

Lisa essaie d’assimiler ces informations qui sortent littéralement du réel.

« Egon, je ne comprends pas de quoi vous parlez. Comment ça des démons ? » Elle rit dans un sarcasme et lui répond :

- Ça n’existe pas les démons ! C’est du délire !

- L’homme qui vous a attaqué chez vous, il vous a agrippé la tête et a lancé des espèces de faisceaux rouges dans vos yeux n’est-ce pas ?

- Euh… oui. Mais je ne voyais que du rouge. Je ne sentais rien. Ce qui me faisait le plus mal, c’est lorsqu’il me tapait la tête contre le mur et me la serrait comme pour la faire exploser. » le rappel de cet incident noue la gorge de Lisa, qui se retient de pleurer.

- Pendant combien de temps avez-vous vu les faisceaux rouges ?

- Je ne sais pas… Quelques minutes, tout au plus.

- Vous auriez dû mourir en quelques secondes, Lisa, d’une rupture d’anévrisme. Puis votre cerveau aurait dû finir en compote. »

La jeune femme ne dit plus rien. Elle tente d’assimiler les informations, de rassembler les quelques pièces d’un puzzle qui parait gigantesque. Elle caresse machinalement la blessure avec le tissus alcoolisé, le regard perdu dans le vide.

- Pourquoi je ne suis pas morte alors ?

- C’est pour ça que je vous ai fait venir ici. Je ne sais pas non plus. C’est la première fois que je vois une ench… quelqu’un être immunisé aux flammes des démons. »

Guidrish se garde bien de lui donner plus d’informations sur ce nouveau monde dont elle ignore tout. Cela fera un peu trop en une soirée. Cependant, il rajoute :

- Demain, nous devons nous rendre au nord, au monastère de Bélapàtfalva dans le parc Bükki. Il y a là-bas un ami qui pourra vous aider et nous apporter des réponses.

- Vous savez où nous sommes ?

- Oui, on est en Roumanie, pas très loin de Diosig. C’est une petite ville proche de la frontière hongroise. Il faudra compter deux à trois heures de route pour nous rendre à la réserve. On devra trouver un véhicule avant de partir.

- D’accord. J’espère que le voyage sera plus calme.

- Moi aussi… C’est pour ça qu’on doit se reposer maintenant. »

Lisa regarde son travail d’apprentie infermière et est plutôt satisfaite du résultat. La plaie s’est presque refermée, ce qui la surprend tout de même.

- J’ai terminé. Votre blessure va mieux. Vous cicatrisez vachement vite dites-moi !

- Patrimoine génétique. J’ai beaucoup de chance. »

Lisa toujours à genoux sur le lit derrière Guidrish, regarde le dos nu du guerrier et, du bout de ses doigts, effleure à peine les cicatrices, tentant de voler une caresse tant désirée à défaut d’un baiser. Soudain, Guidrish tourne sa tête de côté et observe Lisa du coin de l’œil, l’air sérieux :

- Qu’est-ce que vous faites, Lisa ?

- Pardon… Je… Ce sont vos cicatrices… elles m’intriguaient.

- Allongez-vous dans les draps et dormez. Je prendrais une couverture et je dormirais au sol.

- D’acc… Quoi ? Non ! Hors de question. Vous êtes blessé. Vous dormez dans le lit et moi je dors au sol ! »

Guidrish éclate de rire.

- Ce ne serait pas correcte de laisser une dame dormir sur le tapis comme un vulgaire animal ! Voyons, Lisa… Offrez-moi le privilège de me conduire en gentleman.

- Alors dans ce cas, vous dormez avec moi. Vous n’avez jamais dormi avec votre petite sœur ou petite cousine quand vous étiez petit ? Moi oui. Avec mon cousin. Et on a fait que dormir !

- Certes… Mais vous aviez quel âge ?

- Euh… trois ans ?

- Lisa, je n’ai plus trois ans depuis une éternité. Et vous non plus. »

Guidrish se retourne alors pour faire face à la jeune femme. Elle est tellement belle et désarmante, là, à genoux sur les draps, les yeux implorant pour un peu de tendresse. L’homme la regarde, aucun mot ne sort de sa bouche. Il contemple ce doux visage et ces grands yeux noisette en amande encadrés par quelques boucles folles qui lui tombe délicatement sur les joues. Ses lèvres roses, comme un pétale de fleur en forme de cœur, appellent pour un baiser. Il peut deviner le bout de ses seins ronds et pleins pointant au travers de son chemisier blanc. Sa taille fine et ses larges hanches si féminines n’attendent que ses mains à lui pour être caressées. Il baisse la tête, se frotte le front et soupire. Il la regarde implorant : « Lisa, vous… Je n’ai pas le droit. Je vais vous briser le cœur… »

Lisa s’avance alors brusquement vers lui, lui prend le visage entre ses mains et l’embrasse fougueusement sur les lèvres d’un long baiser profond. Guidrish ne bouge plus. Il savoure juste cet instant. Se faire embrasser par une jolie femme est un de ces plaisirs de la vie auquel il est tellement difficile de résister. Mais bientôt, au fur et à mesure que le baiser se prolonge, sa respiration s’accélère, son cœur se met à tambouriner dans sa cage thoracique, le désir monte en lui tel un geyser en effusion et lui fait perdre le contrôle. Il pousse doucement son corps à elle sur le lit, continuant à l’embrasser, et se place entre ses cuisses. Une de ses mains se glissent sous son chemisier et prend un de ses seins qui déborde de sa paume. De l’autre, il déboutonne le chemisier et dégrafe le soutien-gorge d’une main experte. Bientôt, le chemisier, le soutien-gorge, la jupe et la culotte de Lisa se retrouvent au sol, éparpillés un peu partout dans la pièce. Lisa se retrouve entièrement nue sous le corps du guerrier qui la caresse passionnément sur toutes les courbes de son corps, tout en lui embrassant goulument le cou, le torse et les seins. Des gémissements de plaisir sortent de la gorge de la jeune femme qui ne font qu’encourager les gestes de Guidrish. Elle descend sa main vers la ceinture du pantalon, l’ouvre et le glisse, en même temps que le caleçon, le long des jambes de l’homme, qui se retrouve lui aussi complètement nu. Toujours sur elle, ses hanches entre ses cuisses, Guidrish interrompt ses baisers et la regarde, légèrement essoufflé, puis lui susurre à l’oreille :

- Lisa… on est en train de faire une énorme connerie…

- Trop tard. »

Elle prend brusquement, à pleine main, son membre dur, gorgé de sang, et le dirige en elle. D’un coup de rein énergique, il s’enfonce entièrement jusqu’à la garde et touche le fond du fourreau brulant et humide, ce qui le fait gémir d’extase et Lisa pousser un cri surpris de plaisir. Alors, dans une danse folle et fougueuse, les amants s’étreignent passionnément.

Pendant ce temps, à un étage en dessous, Ionela et Omar, son mari, sont tranquillement installés au salon, dans leur fauteuil respectif. Monsieur regarde le dernier match de foot et Madame tricote une écharpe de laine rouge. Mais leur tranquillité routinière se trouve subitement interrompue par un plafond qui se met à bondir, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, accentués de bruits de coups qu’on donnerait contre un mur qui vibre au rythme du mouvement. De la poussière tombe doucement du haut. On peut entendre, depuis le premier étage des gémissements, puis des cris féminins de plus en plus appuyés et de plus en plus fort, toujours en cadence avec les soubresauts du plafond.

Omar, exaspéré, se tourne alors vers sa femme :

- Ionela, qu’est-ce que t’as mis dans la soupe ? Pourquoi ça ne me fait rien à moi ?

- Je n’ai rien mis dans la soupe. Heureusement, d’ailleurs ! Je voulais tricoter tranquillement ce soir. Et dormir ! Pour une fois…

- Mais pourquoi tu as dit à la dame française que tu avais mis un truc ? Un ingrédient secret, là ?

- Effet placebo. C’était pour les aider un peu. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’ils se pâmaient pour l’un et pour l’autre !

- Mais, ils ne sont pas mariés ?

- Bien sûr que non ! Depuis quand un mari vouvoie sa femme ? »

Les cris de la femme couvrent à présent les clameurs des supporters à la télé. Le plafond commence à trembler dangereusement, la poussière tombe maintenant telle une tempête de neige.

- « Mais ils vont réveiller les enfants ! » se plaint Omar.

- Ne t’inquiète pas, c’est bientôt fini. Et puis les enfants se font dans les cris de toute façon. Au départ comme à l’arrivé ! Ça leur rappellera des souvenirs. »

Effectivement, les supporters du match commencent à crier de plus en plus fort, l’équipe roumaine vient de faire une percée vers les buts adverses, ce qui rend la foule hystérique. Tout comme Omar qui se lève brusquement de son siège, les yeux rivés sur l’écran. Il n’entend plus les cris stridents de la jeune femme du premier, ni ne voit la poussière qui tombe, recouvrant bientôt tout le sol du salon, ni le plafond qui manque de s’effondrer à tout moment. Et tout à coup…

- « GOOOOOAAAAAAL !!!!! » hurle Omar devant son écran, extatique.

Au même moment, couvert par les hurlements de Monsieur, on peut entendre un râle masculin long et puissant venant du premier. Et juste après, le calme. Le plafond ne bouge plus, les cris ont cessés. Il n’y a que Omar qui saute de joie partout dans son salon. Son équipe préférée vient de marquer le but qui leur permettra de passer en quart de final. Madame continue son tricot, joyeusement. Elle se fiche pas mal de savoir si l’équipe roumaine se qualifie ou non pour le prochain championnat. Elle pense à l’enfant qui viendra peut-être d’ici neuf mois et elle sourit.

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