Chapitre 33 : Salomé

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Mardi, six heures du matin.

Le radio réveil s'enclenche avec les informations du jour. L'homme ouvre les yeux mais ne bouge pas, allongé sur le ventre et la tête enfouie dans ses oreillers. Il passe en revue les différentes étapes de la journée et le trajet qu'il va devoir faire avec Ho-Jin, puis revoir sa petite Salomé qui a dû bien changer. Cela lui fait mal à chaque fois qu'il voit ses enfants, naturels ou adoptés, qui ne ressemblent plus à de jeunes gens mais à ses aïeuls. Car Salomé est une grand-mère maintenant qui a dépassé les soixante-dix ans. Heureusement, pour son âge, elle se porte bien et a toute sa tête, d'après ce qu'il a appris sur elle par des tierces, puisqu'il ne l'a pas revue depuis les premières années de Cassandre. La vie est trop courte, ce qui est terriblement cruel et le regret ne tarde pas à envahir son cœur. S'il avait pu, il serait allé la voir plus souvent et ne serait pas maintenant terrorisé à revoir sa petite princesse, aujourd'hui plus proche de la mort que jamais. Prenant une bonne expiration afin de chasser toute idée sombre de sa tête, Egon finit par se lever. Après une douche chaude, s'être habillé et un café bien serré, il reprend le sac de voyage qu'il avait laissé à l'entrée et quitte son appartement. Dans sa voiture, il envoie un rapide message à Ho-Jin pour le prévenir de son arrivée et démarre.

Une bonne heure plus tard, Egon arrive au lieu de rendez-vous où l'attend Ho-Jin, avec un sac à dos, de gros écouteurs dernier cri sur les oreilles, les yeux rivés sur un écran de smartphone à tapoter du pouce quelques messages mystérieux. La Maserati grise s'arrête à côté de lui, ce qui le sort de son écran. Ho-Jin ouvre la portière de droite et monte dans le véhicule, qui démarre à toute bombe dès qu'il a fermé la porte. Dès la sortie du périphérique parisien, le coupé sport file à toute allure sur l'autoroute, se permettant quelques excès de vitesse et réduisant ainsi le temps de trajet de deux bonnes heures. Il est environ dix heures lorsqu'ils arrivent à Perros-Guirec. Grâce aux indications de Ho-Jin, Egon trouve la maison de Salomé assez facilement. Il se gare non loin du lieu de résidence, proche du petit chemin qui mène à la demeure de la vieille femme. Les deux hommes sortent du véhicule sous un ciel chargé et noir qui est fendu par un éclair. Quelques gouttes commencent à tomber, puis un bruit de tonnerre assourdissant ouvre la voie à une trombe d'eau qui leur tombe dessus, les obligeant à courir vers la maisonnette pour se mettre à l'abris sous le porche de l'entrée. Un deuxième éclair zèbre le ciel gris, puis un coup de tonnerre gronde férocement. Egon frappe deux coups fort à la porte pour être sûr d'être entendu et pouvoir entrer au plus vite. Ho-Jin est collé derrière lui, tentant d'éviter la pluie froide. Deux bonnes minutes se passent avant que quelqu'un daigne ouvrir la porte. Une femme coiffée d'un chignon approximatif, laissant tomber quelques mèches éparses sur son visage rose, se trouve devant eux. Elle fixe Egon de ses grands yeux bleus et semble paralysée à la vue des deux hommes. Egon la reconnait aussitôt :

- « Bonjour Salomé.

- TOI ??

- Euh... oui. Bleda est avec moi. On peut rentrer ? »

Mais au lieu d'être invité prestement à rentrer pour aller au chaud, une gifle magistrale claque et retourne la tête d'Egon sur le côté. Salomé fulmine de colère. Elle se retient de ne pas hurler mais des années de frustrations et d'incompréhensions explosent d'un seul coup et elle ne peut que cracher ses mots sur le visage de son ancien protecteur :

- « Comment oses-tu revenir ici, après tant d'années de silence ? Tu me prends pour qui ? Je ne suis pas une de tes conquêtes que l'on peut jeter comme une vieille chaussette. Tu me considérais comme ta fille ! Comment un père peut-il disparaitre ainsi alors que... alors que... »

Elle fond en larme devant lui. Egon, qui se tient la joue encore endolorie par la gifle, a son cœur gonflé de remords. Il lui tient les épaules avec le plus de douceur qu'il peut lui donner et l'amène contre lui pour finalement la serrer dans ses bras. Il embrasse ses cheveux et tente de la consoler comme il peut, en lui chuchotant à l'oreille :

- « Je te demande pardon, ma puce. Je n'ai pas d'excuses. Je n'aurais pas dû disparaître ainsi, si longtemps mais... Je ne pouvais pas faire autrement.

- Ou étais-tu ? » Lui demande-t-elle entre deux sanglots.

Ho-Jin aurait bien voulu défendre son ami mais il pense qu'il est plus judicieux qu'il se taise. Il ne veut pas prendre le risque de se récolter une baffe, lui aussi. Salomé s'écarte soudain de l'étreinte de son protecteur. Avec le regard rougi par les larmes mais rempli de colère elle lui balance à la figure :

- « Où est Lisa ? »

Egon est surpris. Comment est-elle au courant que sa petite-fille a disparue ? Il ne sait pas quoi répondre, il bafouille et tourne son regard suppliant vers Ho-Jin, espérant quelques soutiens de sa part, ou au pire, une idée brillante. Mais son ami est dans le même état de stupéfaction. Il se racle la gorge, pour se donner du courage, et lui répond :

- « On peut rentrer s'il te plait ? On a fait un long voyage, on est crevé et il fait froid. Ce serait fâcheux que l'un de nous tombe malade ! »

Salomé se tient à l'encadrement de la porte, le regard froid, le visage fermé. Elle hausse les épaules et rétorque :

- « Mmpf... Fais-moi rire. Depuis quand un guerrier de la lumière choppe la crève ? Les hommes. Vous êtes bien tous les mêmes, quelque-soit vos origines ou votre âge.

- Je vais tout t'expliquer. Mais s'il te plait, fais-nous rentrer. »

Salomé leur tourne le dos, sans fermer la porte, et se rend vers la cuisine qui est attenante à l'entrée. Egon et Ho-Jin se risquent à la suivre. Elle remplit une bouilloire d'eau pour la mettre à chauffer sur le feu de la gazinière. Elle leur indique le salon avec un geste brusque et les invite à s'y rendre.

- « Je vous prépare du thé pour vous réchauffer.

- Merci Salomé » Répond Egon.

- « Mais je vous préviens, j'ai des visiteurs. » Dit-elle sèchement.

Pendant ce temps, Garcia et Mandrin ont entendu la conversation et se demandent bien qui peut être ce père ingrat qui a abandonné sa fille. Lorsqu'ils voient entrer Egon et Ho-Jin dans la pièce, déjà abasourdis par le peu de révélations que leur a fait leur hôtesse, ils se retrouvent dans l'incompréhension totale. Cependant, Egon est tout aussi surpris qu'eux et s'immobilise dès qu'il pénètre dans le salon. Seul Ho-Jin, qui lui ne connait personne, se permet un « Bonjour ! » chaleureux et souriant. Il avance et tend sa main vers les policiers :

- « Je m'appelle Ho-Jin Williams. Je suis un ami proche d'Egon Guidrish ici présent. »

Seul Mandrin se lève, tout aussi enthousiaste, trop heureux de rencontrer des présumés voyageurs du temps et prend la main d'Ho-Jin qu'il sert joyeusement, comme s'il saluait une de ses stars de cinéma préférée.

- « Lieutenant Grégory Mandrin. Enchanté Monsieur Williams ! »

Le capitaine se lève à son tour, plus froid et distant, et tend sa main pour se présenter :

- Capitaine Garcia, de la Criminelle à Paris.

- Ah ! Enchanté Capitaine. » Répond hésitant Ho-Jin à Garcia tout en lui serrant la main. Puis il rajoute :

- « J'imagine que vous connaissez déjà M. Guidrish dans ce cas... »

- Oui. On se connait. » C'est Egon qui vient de répondre.

Il prend une chaise qui se trouve à côté d'une grande table en bois, placée derrière un des fauteuils attenant au canapé, et s'y assoie. Puis, le silence. Plus personne ne pipe un mot. Garcia et Egon se fixent du regard comme s'ils allaient dégainer quelques revolvers et terminer leur confrontation par un duel en règle. Ho-Jin et Mandrin contemplent tour à tour le plafond, les poutres, leurs pieds et n'osent pas dire grand-chose à vrai dire, tant le malaise est palpable. On entend juste Salomé dans sa cuisine qui est en train de manipuler de la vaisselle. Mais Mandrin ne supporte pas ce genre d'ambiance. Prenant son courage à deux mains, il décide de briser la glace. Il est surtout tellement intrigué par le fait d'être, peut-être, en face d'un authentique guerrier de la Horde Hunnique toujours en vie, qu'il ne peut s'empêcher de poser la question qui le turlupine depuis qu'Egon a franchi la porte du salon :

- « Monsieur Guidrish, est-ce que vous avez connu Attila ? »

L'incongruité de la question sort au moins Egon de sa confrontation silencieuse avec le capitaine de la police. Il regarde Mandrin, interloqué par cette étrange requête. Garcia se tourne vers Mandrin, prêt à lui casser la gueule. Ho-Jin, surpris, regarde Egon et Mandrin tour à tour, attendant quelle réponse va bien pouvoir donner son ami. Le guerrier, décontenancé, rétorque :

- « Euh... ça dépend ? Lequel ? Kovács ? Nagy ? Attila Nagy ? Si c'est lui, et bien aux dernières nouvelles il va bien. C'est mon dentiste à Budapest. »

Ho-Jin mord son poing pour ne pas éclater de rire, Garcia est au bout de sa vie et Mandrin s'exclame, les yeux remplis d'admiration et mêlés de surprise :

- « Oh ! Woaw ! Il est devenu dentiste ! Mais... Pourquoi ? Je n'aurais jamais imaginé qu'un tel conquérant choisisse ce métier ! »

Ho-Jin s'effondre dans le canapé, la tête enfouie dans un coussin, pris dans un fou rire incontrôlable. Egon, commençant à s'inquiéter de la véritable teneur de la question, se penche vers Mandrin, le regard inquisiteur et s'exclame :

- « Ok. De quoi vous parlez exactement Lieutenant ? Je ne comprends pas ce que vous essayez de me faire dire. Si j'ai connu Le Attila ? Ce type est mort depuis longtemps. Ensuite, le prénom « Attila » est courant en Hongrie. C'est comme Jean ou Michel en France. Il y en a énormément !

- Egon ! Arrête de jouer à l'innocent. Ils savent. »

C'est la voix de Salomé qui vient, tel un couteau tranchant, couper toute ambiguïté. Elle arrive dans le salon, tenant entre les mains une pille d'assiettes et de couverts placés dessus qu'elle pose brutalement sur la table, derrière Egon, faisant valdinguer couteaux et fourchettes sur la nappe blanche.

" Bon, Messieurs, il est bientôt midi. Comme vous avez plein de choses à vous dire, je vous propose que l'on s'installe à la salle à manger. J'ai fait réchauffer un rôti de porc aux pommes de terre. Si vous voulez bien vous lever et mettre le couvert pendant que j'apporte le reste, ce serait très aimable de votre part. »

Egon attrape brusquement le poignet de Salomé. Ses yeux sont exorbités et sa mâchoire serrée, il fulmine intérieurement.

« Qu'est-ce que tu leur as dit, exactement, Salomé ? » rumine-t-il entre ses dents, en appuyant bien chaque mot, pour ne pas exploser de colère.

Les rancœurs de Salomé et son insolence envers son pseudo-père se sont soudainement évaporées. On dirait une adolescente qui fait tourner en bourrique ses parents jusqu'au point de non-retour où ces derniers, n'en pouvant plus, en arrivent à la calmer avec une bonne correction. Mais l'ado en question est du troisième âge alors que le père a entre vingt et trente ans de moins. C'est ainsi que le capitaine Garcia voit la scène, et pour lui, c'est complètement lunaire. Salomé regarde Egon, terrifiée, et ce dernier tourne lentement son visage vers elle et la fusille du regard, attendant une réponse. Craignant qu'Egon prenne son rôle paternel un peu trop à cœur sur une vieille dame atteinte certainement d'ostéoporose, il déclare :

« Elle ne nous a rien dit. Nous l'avons découvert grâce à des recherches que nous avons effectué sur vous, Egon. Et puis votre ADN n'a fait que confirmer nos doutes, même si cela paraissait complètement incroyable. »

Sur ce dernier point, le policier ment effrontément. Il tente juste d'éviter une catastrophe domestique. Egon lâche le poignet de sa protégée et fixe le capitaine :

« Détruisez ces tests. Ayant été déclaré innocent, je ne vous autorise pas à conserver ces pièces. Et si vous ne le faites pas, je vous attaque pour harcèlement et je vous colle un procès au cul avec tous les meilleurs avocats de la capitale. Et croyez-moi, Capitaine, j'en ai les moyens. »

Garcia ne relève pas et reste calme :

« Je comprends. Je demanderais que ces pièces à conviction sortent du dossier et soient détruites. Cependant, je prends votre réaction comme un aveu. Vous êtes un très vieil homme de plus de 1500 ans. Vous avez connu cet Attila, le Fléau de Dieu, la chute de l'Empire Romain et vous avez traversé plus d'épreuves, de guerres et évènements historiques que n'importe qui d'autre dans cette pièce, à part peut-être votre ami asiatique, comme en témoignent ses scarifications sur ses joues et son crâne un peu plus allongé que la moyenne des jeunes hommes de son âge. » Puis il regarde Ho-Jin et lui demande : « N'est-pas, Monsieur Williams ? »

Ce dernier regarde Egon, ne sachant que dire mais, il reste silencieux. Il regarde fixement Garcia et attend que son adversaire, si tenté qu'il en soit véritablement un, baisse la garde ou montre un point de faiblesse qui puisse être exploité et attaqué.

Le capitaine reprend son discours :

- Écoutez-moi bien Egon. En quelques jours, j'ai vu plus de choses inexplicables que sur toute une vie. Nous savons que les meurtres de la rue Demarquay ont été commis par un groupe de démons qui font fondre le cerveau de leurs victimes avec des espèces de faisceaux ou lasers rouges qui leur sortent par les yeux. Nous savons que les victimes sont toutes des femmes ayant des talents occultes. Ou alors, ce sont leurs filles ou petites filles. Comme Lisa Mauragnier qui n'a aucun talent particulier mais, est la petite fille de Salomé, qui fait partie de ce groupe de sorcières. Elles ont toutes une marque en forme de cercle ou de spirale blanche sur la cuisse droite, qui s'avère être une marque de naissance. Sauf la toute dernière victime en date.

- Quoi ? Qui ? »

Egon, qui écoutait attentivement Garcia, se lève presque de sa chaise.

« Ma femme. »

Le guerrier, choqué par cette information, se rassoit et appuie lentement son dos contre le dossier. Il assimile tout ce que le capitaine Garcia vient de lui révéler. Il continue à fixer le capitaine mais plus par défit. La compassion et l'inquiétude ont pris le dessus. « Toutes mes condoléances, Capitaine. » C'est tout ce que peut dire Egon à cet instant.

- Oh elle n'est pas morte ! Elle est juste dans le coma, à l'hôpital, dans un état végétatif. Les parties du cerveau qui gèrent les fonctions vitales du corps n'ont pas été touchées.

- Quand ?

- Il y a deux jours. Dans la nuit de dimanche à lundi.

- Ils étaient combien ?

- Il était seul.

- Est-ce qu'il vous a dit quelque-chose ?

- Oui, qu'ils arrêtaient leur massacre car ils avaient trouvé le maillon manquant.

- Et merde... »

Egon se prend la tête entre les mains. Il ne bouge plus. Il ne dit plus rien. Il a juste envie de casser quelque-chose. La colère, le regret, le dépit, tout cela se mélange et le submerge. Ils ont échoué. Le guerrier comprend mieux l'accueil que Salomé lui avait réservé. S'il avait été elle, il se serait ouvert le ventre avec un couteau rouillé pour compenser son échec.

Garcia ose alors demander sans aucune retenue :

- Qui est le maillon manquant, Egon ?

- Lisa. » Répond-il. Puis il rajoute, en levant la tête vers Garcia :

« Vous aviez raison Capitaine. Tout ce que vous avez découvert est vrai. Sauf un point : Lisa a un pouvoir. Un pouvoir énorme qu'elle ne pouvait pas soupçonner à moins d'être confrontée à ces monstres où à l'un de nous. Elle est immunisée à tous les pouvoirs des démons, ainsi que les notre. Et c'est aussi la cause de notre perte. Elle a la marque des sorcières comme vous dites. Nous les appelons enchanteresses. Lisa a une particularité : sa marque est noire. Je veux comprendre pourquoi et ce que cela veut dire. D'où elle vient exactement. »

Puis Egon se tait et tourne ses yeux vers Salomé. « C'est pour cela que je ne viens que maintenant. Je devais te protéger de ces attaques. Je ne pouvais pas donner de nouvelles pour des tas de raisons. Mon pays a été en proie à la dictature pendant des années. Nous étions piégés. Même si j'ai réussi à être en France pendant une bonne partie de la guerre froide, j'ai été soupçonné d'espionnage pour le compte de Moscou. J'ai dû quitter le pays pour ne pas finir dans une prison ou exécuté. Je suis vieux mais pas immortel. Si les balles visent juste, nous pouvons mourir sur le coup. C'est ce qui est arrivé à l'un de nous. Mais surtout, Salomé, je suis venu comprendre les origines de Lisa. Oui, nous avons échoué à la protéger et les démons l'ont capturée. Je n'ai aucune idée où elle peut être, mais je crois savoir qui la détient.

- Qui ? » Demande-t-elle, tout de go.

- Un roi démon qui se fait appeler François. »

Salomé parait une fraction de seconde soulagée. Egon remarque cela, ainsi que Garcia. Le guerrier, sur un ton cinglant, lui pose la question :

- Comment est-ce que tu le connais ?

- Je ne sais pas qui c'est.

- Tu mens.

- Non, je t'assure Egon, je ne l'ai jamais vu !

- Ah oui ? Pourtant tu me gifles car tu as compris notre échec et que Lisa était entre leur main. Mais si je prononce son nom, te voilà soulagée. Pourquoi ? »

Salomé est aux bords des larmes. Elle bafouille, se tord les mains, hésite et finalement avoue :

- C'est... C'était Cassandra qui le connaissait. Elle avait prononcé son nom plusieurs fois.

- Nous y voilà ! » S'exclame Egon, exaspéré. Salomé lève les yeux vers Egon, morte de peur. Egon la contemple d'un air sévère et lui dit :

- Salomé, mens à qui tu veux mais pas à moi ou à nous. Jamais ! C'est de la haute trahison envers la Confrérie et tu le sais. Maintenant, tu vas arrêter ta comédie, car tes mensonges ont aussi contribué à la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Tu as voulu protéger Lisa, avec des bobards dégueulasses. Tu lui as fait croire que sa mère était morte alors que nous savons tous les deux que c'est faux. Lisa est une bombe à retardement qui vient d'un monde dont elle ignore tout. Son ignorance, que tu as scrupuleusement entretenu et cultivé, l'ont conduite à sa perte. Si elle avait eu connaissance de ce qu'elle est vraiment et de ce que nous sommes, nous aurions pu la protéger correctement et elle aurait pu apprendre à maitriser ses pouvoir. Mais au lieu de ça, tu l'as faite passer pour une paria.

- NON, C'EST FAUX ! JE LUI AI SAUVÉ LA VIE ! »

Salomé est à bout. N'en pouvant plus d'entendre les accusations d'Egon, les mots sont sortis tout droit de son cœur. Et elle s'effondre dans son fauteuil, en larme.

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