Chapitre 1. Aile.

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Décembre, enfin. Encore un dimanche que je passe dans cette immense complexe sportif accessible aux étudiants toute la semaine. Mais ce dimance à un goût différent, parce qu'il fait débuter ce mois qui promet d'être intense. Je me fiche des cadeaux, de Noël, la fin de l'année civile, les repas de famille chaotiques. Décembre, c'est mon premier combat de boxe officiel. Le hic c'est que si je perds, je dois gagner le suivant, mais si je gagne, je dois aller lui parler. Oui, tout ça pour un pari a propos d'un garçon. Mes amies n'ont rien trouvé de mieux que de mettre un enjeu supplémentaire sur cet évènement sportif qui me tient déjà trop à coeur. Je ne leur en veux pas et je sais que je ne peux pas me permettre de perdre exprès pour ne pas avoir à lui parler, c'est beaucoup plus complexe que ça.

Les jets d'eau de la douche font disparaître mon stress quant à cette histoire de garçon. Je ne suis pas aussi relaxée que ça car traîner dans les vestiaires n'est jamais une bonne idée. Je m'enroule dans ma serviette et part m'asseoir sur le banc pour me rhabiller. Heureusement il n'y a personne, je n'aime pas être nue au milieu de gens que je ne connais pas. Aujourd'hui l'entraînement pluridisciplines m'a épuisée. J'ai enchaîné yoga, gymnastique, natation, musculation et boxe ; enfin juste un échauffement, je ne suis pas montée sur le ring. J'accroche mon badge "Cam" avant de pousser la porte. Je salue Carole à l'accueil avant de partir. Passant devant le club masculin juste en face, je fais un signe de la main aux garçons qui jouent au batminton, certains me répondent mais je suis surtout surprise de ne pas voir mon frère parmis eux.

Malgré ma fatigue, je me fais un footing léger jusqu'a mon appartement sur le campus. Je fais attention aux passages piéton et finis les derniers mètres en sprint. Si mes meilleures amies avaient été là, elles m'auraient lancé un regard et peut-être même enfoncé un coude dans les côtes. Je l'ai croisé, de loin car il était sur le trottoir d'en face, j'espère qu'il ne m'a pas vue. Après tout ce sport et la fatigue de la semaine, je suis loin d'être présentable et si on devait se parler je n'ai aucune idée de ce que je pourrais bien lui dire, on ne s'est jamais parlés.

Arrivée dans le hall de l'immeuble, je choisis finalement de prendre l'ascenceur. En voyant les flyers pour des aides humanitaires sur le meuble à chaussures dans l'entrée, je repense à ce que disaient mes parents "Camille, tu es si altruiste que tu ne devrais pas faire de boxe, c'est trop violent pour toi." Oui, je sais que je prends les gens sous mon aile, expression que reprennent mes amies, mais c'est pas la seule chose que je sais faire. Je fais ce que je veux et ce que je veux c'est boxer. Il est vrai que c'est un monde dangereux et même mortel mais c'est comme ça. En tout cas ils ne peuvent pas dire que je ne les écoute pas car j'ai intégré cette fac de lettres.

Je pousse la porte de la chambre de mon frère qui n'était pas fermée et je l'appelle sans obtenir de réponse ; il n'est pas ici non plus. Tant mieux, je vais pouvoir avoir un peu de calme et ne pas l'avoir sur le dos pour voir si je travaille et tout rapporter aux parents. Je l'envie un peu, d'être né homme et de suivre la voie qu'il veut contrairement à moi. SUAPS, j'aurais aimé faire ça aussi...

Je mange des fruits secs pour garder la forme pour mes devoirs mais, en attendant, je me vautre sur mon lit pour discuter avec mes cinq amies par message. Alors que ça fait moins d'une demie-heure qu'on papotte j'entends la porte d'entrée qui claque et mon frère qui me dit qu'il est rentré du cours qu'il donne à un élève qui a raté son année. J'avais oublié et c'est pour ça qu'il n'était pas au sport, mais je profite qu'il soit occupé à ranger ses affaires pour me relever et jeter négligement un cahier sur mon bureau pour un semblant d'étude. Je sors de ma chambre pour aller boire et jeter l'emballage des fruits secs que j'ai terminés. Je m'apprête à retourner dans ma chambre quand Niels m'informe qu'il ressort, car il n'a fait que de la théorie de matin et donné un cours cet aprèm et qu'il a envie de sortir alors je lui réplique que s'il se dépêche il pourra rejoindre ses amis au badmiton. Il me rit au nez avant de sortir son portable pour m'indiquer qu'ils sont déjà au courant et qu'ils l'attendent. Je lui fait une grimace et tire la langue en retour, puis tourne les talons pour m'avachir sur ma chaise de bureau. Je reste cinq minutes à faire des petits étirements des bras avant de me lancer dans la traductions de phrases en latin qu'il y a a faire pour demain puis je fiche le vocabulaire de la semaine en grec que j'accroche au tableau en liège qui est au dessus de mon bureau. Puis, au milieu d'un exercice d'anglais que je trouve très simple mon téléphone vibre et je ne perds pas une seconde pour l'allumer ; il s'agit de Cindy qui me charrie sur Stanislas, alors que je ne leur ai même pas dit que je l'ai croisé aujourd'hui. Je soupire en me disant que si elle s'y met, je suis foutue, car d'habiture c'est Héloïse qui en parle vu qu'elle est dans sa classe et à décidé de me rapporter ses faits et gestes.

J'abandonne l'anglais pour essayer de défendre ma cause dans notre conversation groupée, même si je sais que ça ne sert à rien. On ne s'est jamais parlés, mais depuis que j'ai demandé son nom à Héloïse, toutes mes amies sont convaincues que c'est l'amour fou entre nous deux. Ce gars ne paye pas de mine comme ça, mais il a retenu mon attention. J'aimerais croire que c'est réciproque, mais à chaque fois que je croise son visage, je suis incapable de savoir ce qu'il pense. Je me dit que ce pari autour du combat peut être plus utile que je ne le crois, et quelque en soit l'issue, les filles ne vont pas me lâcher avec ça pendant longtemps...

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