Chapitre 3. Aile.
Le lundi matin est toujours rude pour moi, déjà parce que j'ai toujours des courbatures qui traînent de la veille et parce que j'ai latin dès 8 heures jusqu'à 10 heures. Mais il s'est plutôt bien passé, on a corrigé les exercices, et malgré quelques erreurs que j'ai commises je crois avoir bien compris la leçon et les points de grammaire. Je me débrouille pas trop mal pendant les exercices en autonomie mais je vois bien mes deux amies Leslie et Maya chuchoter pour s'entraider, déjà rendue verso du polycopié. J'essaie de me concentrer pour rattraper mon retard par rapport aux autres et le temps me paraît super long. Je vois que le professeur s'impatiente d'attendre les retardataire pour corriger et passer au prochain point qu'il veut aborder alors avec une pointe d'insatifaction envers moi-même, je copie grossièrement sur Leslie à ma gauche. J'aurais au moins fait ce que je peux et si on m'interroge je ne serais pas là à bafouiller bêtement. Heureusement j'arrive à lever la main dès le début pour corriger les premières questions que j'ai fait toute seule, puis je prends soin de bien noter tout le reste. A la fin du cours, je souhaite bon courage à mes deux amies qui vont dans un cours d'iconographie religieuse pendant que je me dépêche de rejoindre Servane pour aller en cours d'archéologie. Cette fille est incroyable, j'aimerais dire que je n'ai pas de préférée dans notre groupe, mais elle est tellement fabuleuse que la vie ne serait pas la même sans elle. Non seulement c'est une mine d'information en toutes sortes, mais on peut aussi bien débattre pendand des heures que discuter calmement où avoir de gros fous-rires et autres gamineries. Et malgré toute sa personnalité géniale, elle m'a dit qu'elle m'enviait parfois pour mon physique. Alors qu'on s'assoit côte à côte sur les bancs de l'amphithéâtre, je lui jette un coup d'oeil discret, oui elle a plus de formes et de rondeurs mais c'est tout à fait normal pour son âge et sa taille, elle n'a rien à se reprocher. Elle a un beau visage, de beaux cheveux courts et est super cultivée, il ne lui manque rien pour plaire si c'est ça qui l'inquiète. La prof arrive et commence son cours sur les bateaux échoués en mer Méditérannée dans l'antiquité et qui nous permettent de retracer les échanges commerciaux qui existaient entre les différentes civilisations autour du bassin qu'ils concidéraient comme le centre du monde. Quand la prof lâche l'aspect historique et la découverte en elle-même pour lister en détail tous les matériaux et ce qu'on a pu retrouver dans différentes épaves, il y a un petit relâchement d'attention dans l'ensemble de la salle. Servane me glisse en riant qu'on pourrait faire fortune en essayant de retrouver les épaves de galions qui auraient récupéré de l'or chez les peuples mayas et aztèques et qui avaient été maudits. On commence à chuchoter pour débattre de la présence de l'or dans les civilisations précolombiennes mais je dois avouer que je n'y connais pas grand-chose. C'est là que mon regard ce dirige vers un éclat bref de lumière deux rangées devant nous. Ce n'est rien qu'une gourde métallique. Je m'apprête à me reconcentrer sur ma discussion avec Servane qui m'explique que ces civilisations n'ont pas découvert le fer mais qu'ils ont bel et bien travaillé l'or et d'autres métaux qu'ils ont alliés dans un rendu doré et qu'on s'est parfois fait avoir. Je lui donne discètement un coup de coude et pointe du doigt devant moi. Elle rigole doucement :
— Les filles ont raison, t'es à fond sur ce type !
— Non mais je rêve pas alors ! Depuis septembre qu'on suit ce cours on l'a jamais vu.
Je n'ai pas le temps de dire autre chose que je la vois sortir rapidement son portable et envoyer un message ainsi qu'une photo de lui dans notre groupe.
— Pitié Servane, tu vas pas t'y mettre aussi... T'étais la seule à pas trop m'embêter avec ça...
Je lui fais une sorte de grimace pour l'amadouer mais ça l'amuse. Je sors mon téléphone pour savoir ce qu'elle a bien pu dire et je tombe sur ça : "Hey les girls devinez pourquoi au lieu découter la prof ou moi Camille est restée bouche ouverte à regarder dans le vide ? Elle en aurait presque bavé XD ". Je lui donne une petite tape sur le bras avant d'écrire à mon tour : "Non mais quelle menteuse, je l'ai vu une seconde à cause de l'éclat de sa gourde, t'exagère !". La prof a fini par nous voir et nous dit de nous taire et de ranger nos téléphones. Quelques têtes se retournent vers nous et notamment Stanislas qui rangeait sa gourde dans son sac, ses yeux noirs accrochent le vert des miens et il finit par se détourner et se redresser car son voisin lui a tapoté l'épaule. Le blond à sa droite me lance un regard quelques minutes plus tard avant de lui faire des messes basses. Je baisse les yeux sur mon cahier et essaye de suivre ce que dit la prof qui a arrêté ses interminables listes pour parler d'un nouveau site. Mon téléphone vibre dans ma poche et je sais que les autres sont en train de se moquer de moi.
Mais cette fois j'en suis sûre, il n'est pas indifférent. Quand le cours prends fin, Servane prend bien son temps pour ranger ses affaires, uniquement parce que Stanislas est aussi bloqué dans sa rangée par des gens plus lents et qu'elle espère réussir a nous faire croiser à la sortie. Les mains sur les hanches je l'attends en ayant l'air un peu saoulée pour ne pas être tentée de le regarder les bras ballants. Et elle réussit bien son coup, on se retrouve presque à la porte et elle se faufile pour passer sans moi, avec l'ami de Stanislas à côté de moi et lui juste derrière. Son ami s'arrête et me fait signe de passer, alors je passe et une fois qu'ils sont tous les deux sortis je lance un merci plein d'entrain avec un clin d'oeil et fonce sur ma meilleure amie qui n'en perd pas une miette. C'est la pause de midi et on rejoint Leslie et Cindy qui ont fini en même temps alors que Maya a encore un cours et Héloïse mange chez elle à cause d'allergies alimentaires. Je vois déjà les deux concernée avec de grands sourires qui me sont adressés.
— Alors ça fait quoi de lui parler pour la première fois Cam ? demande Cindy que je n'avais pas encore vue de la journée.
— Bonjour à toi aussi, et ça fait rien du tout, techniquement j'ai juste dit "merci" à son pote qui m'a laissée passer.
— En parlant de son pote, je pense qu'ils parlaient de toi, renchérit Servane.
Je lève les yeux au ciel comme si je m'en fichais, mais ça me conforte dans l'idée que j'avais. Après avoir mangé rapidement, je laisse les filles avec leur plus grande pause dej et part pour mon seul cours de l'après-midi, informatique avec Héloïse et malheureusement sans Stanislas dans notre groupe. Pourtant, en plein milieu du hall, sur les première marches du grand escalier il est là avec ses deux amis et je ne sais pas ce qui me prend mais en passant je leur souhaite bon appétit et avant d'entendre leur réponse je monte les marches en courant, pour me faire accueillir par une Héloïse au sourire malicieux. Pitié, qu'elle n'ait rien vu...
— Tu leur a dit quoi ?
Raté. C'est pas ma journée, décidément...
— Euh, juste bon appétit...
—Mmh, répond-elle.
Je pensais qu'elle ne m'écoutait pas vraiment quand mon portable vibre et que je vois qu'elle a déjà annoncé ça a tout le monde.
— Mais t'es pas sérieuse là ?!
Je m'exclame un peu fort avant de me retourner et m'accouder à la rembarde du premier étage où nous sommes comme pour bouder mes amies. En bas des marches il y a trois visages tournés vers moi, je rougis avant de me relever et rentrer dans la salle, suivie par le rire de mon amie. Héloïse est la plus pot-de-colle de nous six, mais ça fait d'elle la plus rassurante et une bonne confidente, mais il y a des fois, j'aimerais qu'elle se mêle de ses affaires. Le cours se passe bien et puis après un câlin à mon amie, chacune rentre chez soi. Je fais mes devoirs de grec puis je mange avec mon frère et avant de dormir, je repense à la journée que je viens de passer.
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