Chapitre 13

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 Leïla prit son temps dans son bain. Elle était encore percluse de courbatures après la nuit fiévreuse qu'elle venait de passer. Elle se laissa flotter à la surface, profitant du silence environnant. Elle fixait le plafond formé d'arabesques de couleur crème. Les clapotis de l'eau avaient sur elle un effet apaisant tel des caresses sur son corps endolori. Elle savoura la sensation encore quelques minutes avant de se décider enfin à sortir du bassin. Elle s'étira de toute sa longueur, cherchant à se réveiller.

 Elle enfila la robe qu'elle avait sélectionnée et se plaça derrière sa coiffeuse pour démêler ses cheveux et les tresser en une couronne qu'elle agrémenta de petite fleurs en diamant. Elle choisit ensuite une rivière de lapis-lazuli et d'argent. Elle se maquilla avec du khôl, dessinant un trait fin sur sa paupière. Elle peint ses lèvres de rouge. Elle observa son reflet dans son miroir et fut ravie du résultat. Elle devait se mettre dans la peau d'une reine pour la suite de son programme et son allure y correspondait parfaitement. Elle se releva, attrapa la boîte de thé empoisonné que Jamal avait laissé sur le lit après qu'on en ait analysé un échantillon, et partit affronter les dindes qu'elle savait trouver au cœur du sérail.

 Elle les trouva toutes attablées autour d'une petite collation près de la fontaine à la mosaïque paon. Elles étaient assises sur des coussins, Émilira en leur centre qui trônait sur une espèce de trône d'or, les dominant de sa hauteur. Un tapis blanc était étalé sous leur pied et une multitude de victuailles étaient disposés un peu partout dessus. Son adversaire la regardait moqueuse, vêtue de l'une de ses robes presque transparente qui en dévoilait plus qu'elle n'en cachait.

 « Et bien, il semble que tu sois en forme, comme je le pensais, les gueux peuvent résister à ce genre de poison avec toute les saletés qu'ils attrapent dans la rue »

 Sa répartie la fit rire ce qui provoqua l'hilarité de ses compagnes. À cet instant précis, Leïla trouva frappante leur ressemblance avec des dindes, le son qu'elles produisaient était très similaire à leur cri. Elle ne se laissa pas démonter par leur moquerie et se campa droite devant elles, les bras croisés sur son torse, la boîte de thé dans sa main droite, prête à les affronter dans un duel verbal acharné.

 « Ainsi donc, c'était vous, princesse Émilira. »

 Elle décroisa ses bras et ouvrit la boîte contenant le thé empoisonné.

 « Alors tenez, je vous le rends ! »

 Elle lui lança, d'un mouvement souple du poignet, la totalité du contenu en plein dans sa figure.

 « Que ... Que fais-tu, insolente ! »

 Émilira se redressa d'un bon, s'époussetant le corps avec des gestes brusques, sautillant sur ses pieds afin de se débarrasser du poison. Elle lui adressa un regard noir, scandalisée par sa réaction. Elle serra ses poings et s'apprêta à déverser son dégoût quand Leïla lui coupa la parole pour les gronder.

 « Cessez de vous comporter de façon immature ! »

 Elles la regardèrent surprises et choquées par ses propos. Elles fulminaient. Émilira se positionna devant elle, les bras croisés, le menton relevé dans une attitude hautaine.

 « Je suis la princesse héritière du royaume de Cheim ! Alors reste à ta place. Comment oses-tu t'adresser à moi de la sorte. Tu dois faire preuve de respect envers ma personne.

 — Dans ce cas, que dites-vous de ce que vous avez fait ? Le roi prend le thé avec moi tous les soirs. Et hier ne faisait pas exception. Ce n'était que par un heureux hasard si j'ai bu ma tasse avant lui. Sans cela, il serait mort aujourd'hui ! »

 Leïla grondait de colère au souvenir de la peur qu'elle avait ressentie à ce moment-là. Ses yeux lançaient des éclairs et elle rêvait de l'étrangler. Sa rivale faisait remonter tout ce qu'il y avait de plus mauvais en elle. Elle ne se considérait pas comme une personne violente mais face à cette péronnelle imbue d'elle-même, elle se surprenait à vouloir lui refaire son portrait de la manière la plus violente et douloureuse qu'il soit.

 « Tu ... Tu ... De quel droit me fais-tu la morale ? »

 Sa colère explosa et elle s'avança d'un pas devant elle.

 « Le droit !? Protéger le roi est le devoir de chacune des personnes vivant dans ce sérail ! Si vous n'avez même pas encore compris cela, sortez et partez d'ici, tout de suite ! »

 Elle accompagna ses paroles d'un geste du doigt pointant vers la sortie.

 « Comment oses-tu !? »

 Émilira avait les joues rouges écarlates et l'on pouvait presque voir de la fumée sortir de son nez et de ses oreilles tant elle fulminait. Leïla se recula d'un pas, remettant de la distance entre elles. Elle croisa à nouveau ses bras contre son torse et la dévisagea avec condescendance pour lui faire comprendre à quel point sa réaction était stupide.

 « Que tu ne comprennes pas quel est le rôle d'une reine, Émilira est un fait. Mais aller jusqu'à mettre la vie du roi en danger, est un crime puni de la peine de mort !

 — Je serai la reine ! »

 Elle avait hurlé ses dernières paroles de toutes ses forces.

 « Non ! Tu ne le seras jamais ! Comment peux-tu espérer le devenir alors que tu ignores tout des devoirs qui incombent à cette position.

 — C'est faux !

 — Alors, dis-moi ! Dis-moi ce qu'être une reine signifie pout toi? »

 Elle se redressa de toute sa hauteur, elle afficha un air supérieur, persuadée de la pertinence de sa réponse.

 « Une reine se doit d'être belle et élégante en toute circonstance. Elle doit tout mettre en œuvre pour soigner son image car elle représente son royaume. Elle doit savoir se faire respecter, quitte à user de cruauté pour se faire obéir. Une reine est en tout point supérieur au peuple et ne doit jamais hésiter à le lui rappeler. Une reine doit savoir montrer ses atouts afin de toujours séduire le roi à qui elle doit donner des héritiers. Une reine ne doit jamais se mêler de la politique car ce sont les affaires des hommes. Une reine se doit d'être une bonne hôtesse et capable de réaliser des réceptions somptueuses. Une reine ... »

 Leïla la regardait la bouche ouverte, choquée par les propos qu'elle tenait. Elle avait cessé d'écouter le flot d'inepties qu'elle proférait. Elle observa les autres femmes présentes et les vit l'écouter avec révérence, acquiesçant à ses propos. Elle reporta son attention sur l'oratrice qui déclamait encore son discours et fut sidérée par l'assurance qu'elle affichait. Comment pouvait-on être aussi égoïste et imbue de soi-même ? Elle la coupa dans son élan et se positionna à nouveau sous son nez. Elle maudissait en cet instant sa petite taille qui l'obligeait à lever les yeux vers elle.

 « Une reine se doit de faire passer le bonheur de son peuple avant toute chose. Une reine se doit de veiller sur ses sujets comme si chacun d'eux étaient aussi précieux que son propre enfant. Une reine se doit de soutenir le roi en tout temps, de ne jamais lui faire d'ombre. Une reine doit être prête à mourir pour chaque habitant de son royaume. Es-tu prête à cela, Émilira ? Mesures-tu l'ampleur du sacrifice qui accompagne la couronne ? Je n'en suis pas si sûre ... »

 Elle laissa sa phrase volontairement en suspens et s'adressa ensuite à l'assemblée figée à ses côtés.

 « Et cela vaut pour chacune d'entre vous. »

 Elle les désigna une par une du doigt.

 « Être reine ne veut pas dire luxe, privilège et reconnaissance. C'est synonyme de devoir, droiture et altruisme. Alors réfléchissez bien à la suite. Posez-vous la question de savoir si vous êtes réellement prête à sacrifier votre vie au nom d'un royaume ou si vous préférez choisir de vivre choyées dans un foyer fortuné. »

 Leïla les quitta à la fin de son discours les laissant méditer sur ses paroles. Elle partit rejoindre Jamal qui se trouvait à l'intérieur de son bureau. Elle avait besoin de réconfort, tremblant de tous ses membres tant à cause de la rage que de la pression accumulée durant cette confrontation houleuse. Et elle avait désespérément besoin de le voir. Elle attendit à peine d'être annoncée pour pénétrer dans son antre sacré.

 « Leïla ? Ça ne va pas ? »

 Il s'était levé d'un bond en la voyant arriver, surpris de la voir ici. Elle s'effondra en larmes devant lui et secoua la tête en négation.

 « Leïla ! »

 Il se précipita vers elle et la serra contre lui. Il la porta jusqu'à son fauteuil où il s'y assit avec son précieux fardeau qui sanglotait contre son torse. Il la berça le temps qu'elle se calme et lui releva doucement le visage pour qu'elle lui fasse face.

 « Que se passe-t-il ? Vous avez mal quelque part ? »

 Il était inquiet de la voir ainsi, redoutant une nouvelle rechute.

 « Non ... Je ... Je ... Je suis désolée. Je ne voulais pas craquer, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je ... »

 Elle reniflait et hoquetait à chaque mot prononcé.

 « Doucement, Leïla, il y a moins de vingt-quatre heures, vous étiez à l'article de la mort, prenez votre temps, vous êtes encore faible. Respirez un bon coup. Voilà, maintenant expliquez-moi ce qu'il se passe. »

 Elle obéit à ses ordres et se calma.

 « J'ai eu une petite discussion avec les princesses ...

 — Je vois ...

 — Non vous ne voyez pas ! Comme je me suis fourvoyée sur leur compte, elles sont tellement .... Tellement égoïstes ! »

 Elle s'était relevée d'un bond et serrait les poings de frustration. Il la rattrapa par la taille et la força à se rasseoir sur ses genoux. Il lui plaqua sa tête contre sa poitrine et lui caressa doucement les cheveux.

 « Non Leïla, vous voyez simplement le bien chez les autres avant d'y voir le mal. C'est une qualité qui vous honore, eazizati. »

 Elle se décala et ancra son regard dans le sien, les sourcils froncés.

 « Pourquoi, m'appelez-vous ainsi ?

 — Parce que ... J'en ai envie ! Voilà tout. »

 Il se voulait volontairement évasif ne souhaitant pas encore lui ouvrir son cœur sur ce point-ci.

 « Mais racontez-moi plutôt les détails de votre entrevue »

Elle se mit debout et commença à arpenter la pièce de long en large, lui rapportant tous les détails avec de grands gestes pour appuyer son discours. À la fin, elle se laissa tomber sur le grand siège royal pendant que lui s'était assis sur son bureau.

 « Et bien, vous avez eu le mérite d'être claire. Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il y ait des départs. »

 Il rayonnait, satisfait de son action.

 « Cela permettra de faire le tri plus rapidement ... »

 Elle baissa la tête, penaude, se sentant coupable d'avoir interféré sur le bon déroulement de la sélection.

 « Je suis désolée... »

 Il lui prit son visage à deux mains l'obligeant à relever les yeux.

 « Ne le soyez pas ! Ce que vous avez fait était admirable et nécessaire. Ne vous blâmez surtout pas !

 — Mais cela vous causera des problèmes. »

 Elle maudissait sa spontanéité et espérait sincèrement que ça ne lui portera pas préjudice.

 « Que je suis largement capable de gérer. Maintenant retournez vous coucher vous êtes encore trop faible pour rester trop longtemps éveillée. »

 Elle se leva et se lova contre lui dans une rapide étreinte avant de regagner ses appartements, reconnaissante de ne croiser personne au milieu des couloirs enfin déserts du sérail. Elle se déshabilla et se glissa sous les draps de son lit, soupirant de bien-être. Alors qu'elle pensait que le sommeil ne viendrait pas, elle dormit deux jours durant.

 Jamal, inquiet pour elle, allait régulièrement vérifier son état. Et pour la Xième fois, durant ces dernières quarante-huit heures, il la trouva dormant à poings fermés. Il écouta sa respiration paisible et remarqua qu'elle semblait aller mieux. Épuisé émotionnellement et physiquement par l'horrible journée qu'il venait de passer, il s'allongea à ses côtés, soupirant d'aise, ayant l'impression d'être enfin chez lui.

 Elle se réveilla à l'aube, comme à son habitude, et se sentit remarquablement bien. Elle chercha à se relever mais un bras se resserra sur son ventre. Elle se retourna précipitamment et découvrir Jamal allongé à ses côtés.

 « Est-ce une de vos nouvelles habitudes, Votre majesté ? »

 Elle était heureuse de le voir ici et le sachant réveillé, elle entreprit de lui caresser ses doux cheveux qu'elle adorait.

 « Votre présence m'apaise. »

 Il lui avait répondu d'une voix rauque, encore ensommeillée, et enfonça sa tête sous son oreiller cherchant à fuir la lumière du soleil qui l'avait réveillé. Elle rougit de sa réponse et son sourire s'agrandit.

 « Et pourquoi aviez-vous besoin d'être apaisé ? »

 Elle lui avait murmuré ces mots d'une voix douce et sensuelle mais il se retourna d'un bond pour la fusiller du regard.

 « Vraiment, eazizati !? Vous souhaitez déjà parler d'affaire d'État au saut du lit ? »

 Elle se renfrogna et lui rendit son regard.

 « Voyons, Jamal ! Que se passe-t-il ? Je n'ai quand même pas dormi autant de temps pour qu'une chose terrible se soit produite ?

 — Vous avez dormi deux jours durant ...

 — Autant !?

 — Oui votre corps avait besoin de reprendre des forces après ce qu'il avait subi. Le médecin a dit que c'était normal. »

 Elle était scandalisée d'apprendre cela et la panique la gagna. Elle le secoua, le pressant de lui expliquer ce qu'elle avait manqué.

 « Jamal, que s'est-il donc passé !?

 — Les princesses sont rentrées chez elle ... Félicitations, vous êtes officiellement ma future reine, elles ont toutes déclaré forfait. »

 Elle fronça les sourcils. Il devrait être content c'était ce qu'il voulait depuis le début ! Pourquoi arborait-il une expression si sombre ? Elle lui posa la question et sa réponse accentua son inquiétude.

 « Émiliria ... »

 Il avait lâché ce prénom dans un soupir las. Elle le regarda inquiet, l'incitant à poursuivre son récit.

 « J'ignore ce qu'elle va faire ensuite. Cela me paraît incroyable qu'elle ait abandonné aussi vite ... Et j'en suis très inquiet. »

 Il se tut un instant. Il attrapa ses deux mains au creux des siennes et commença à tracer de petits cercles avec ses pouces sur le dessus. Il ancra ses yeux dans les siens, une émotion intense visible à l'intérieur.

 « J'aimerais faire de vous mon épouse au plus vite ! Le souhaitez-vous également Leïla Ibn Salim Khazar ? »

 Les yeux de Leïla s'embuèrent de larmes. Elle ne savait pas quoi dire. Elle l'aimait tellement qu'elle voulait l'épouser sur le champ, mais dans son cœur, une douleur lancinante la faisait hésiter, car il voulait l'épouser pour le bien de son peuple, pas par amour. Elle reporta son attention sur le drap de son lit se mordillant la lèvre. Jamal jura dans sa barbe et attrapa son visage en coupe.

 « Leïla, regardez-moi ! »

 Elle releva ses yeux vers lui.

 « Que se passe-t-il dans votre petite tête mon amie ? »

 Il était inquiet et laissait transpercer son anxiété dans sa voix. Elle le regarda avec des yeux emplis d'incertitude. Elle hésitait à lui faire part de ses états d'âmes. Elle se sentait ridicule, alors que des problèmes bien plus graves risquaient d'arriver, elle se comportait comme une gamine stupide. Il lui caressa la joue afin d'attirer à nouveau son attention vers lui.

 « Vous pouvez tout me dire, eazizati.

 — C'est idiot ... Ne vous en inquiétez pas, je vous épouserai ! »

 Elle lui offrit un sourire triste et compléta tout bas « pour le bien de notre peuple ». Il l'entendit et jura dans barbe.

 « Par le tout puissant, Leïla ! »

 Il venait de comprendre ce qui la minait.

 « Vous ne pensiez tout de même pas que je souhaitais vous épouser uniquement par devoir !?

 — Et bien, c'est en effet ce qu'il m'est venu à l'esprit... N'est-ce pas le cas ? »

 Elle était soudainement devenue incertaine et il la serra contre son torse lui caressant doucement ses cheveux.

 « Je suis désolé, eazizati, je ... Je me suis mal exprimé. »

 Il la repoussa et lui fit maintenant face ses deux mains posées sur ses épaules. Elle le regardait avec de gros yeux, refusant de croire ce qu'elle avait entendu.

 « Leïla, souhaitez-vous m'épouser ? Non pas uniquement par devoir mais également pour faire de moi l'homme le plus heureux et le plus comblé de la terre ?

 — Alors ... Ça veut dire que ... Que vous m'aimez ?

 — Évidemment que je vous aime ! Je suis fou de vous ! Alors ? Voulez-vous m'épouser ?

 — Oh, Jamal ! Oui, oui, oui ! Bien sûr que je le veux »

 Elle se jeta dans ses bras.

 « Est-ce que cela veut dire que vous m'aimez aussi ?

 — En douteriez-vous ? »

 Elle le regarda amoureusement avant de l'embrasser avec fougue. Lorsqu'ils se séparèrent enfin, elle avait les lèvres gonflées et les joues rougies par le désir. Elle le regarda timidement, posant ses yeux sur son torse nu avant de lui offrir une petite grimace.

 « Je pense que nous devrions nous habiller.

 — Je crois aussi. Je ne voudrais pas qu'un scandale éclate au-dessus de votre nom. Mais j'ai hâte de faire de vous ma femme ... Dans tous les sens du terme. »

 Il lui offrit un clin d'œil malicieux, ce qui la fit rougir encore plus. Il se leva et l'embrassa une dernière fois avant de s'en aller.

 « Je vous vois tout à l'heure ! Nous devons discuter de la suite. Rejoignez-moi dans mon bureau quand vous serez prête. »

 Elle acquiesça et commença à se préparer dès que la porte se referma derrière lui. Il avait raison, leur mariage devait être célébré rapidement afin de couper court à d'éventuels problèmes. Une fois mariés, rien de fâcheux ne devrait arriver, du moins c'est ce qu'elle espérait.

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