Chapitre 8

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 Elle passa outre leur dédain et soutint le regard de chacune d'entre elles, réussissant même parfois à faire baisser les yeux de certaines. Elle avait acquis la légitimité de sa présence ici et savait qu'elle n'avait aucune raison d'avoir honte de sa condition. Elle avait beau être de basse extraction, Aïla avait raison, elle portait les espoirs et les attentes du peuples sur ses épaules.

 Elle détailla leur tenue et dût fournir un effort pour ne rien laisser paraître du dégoût qu'elles lui inspirèrent. Elles étaient certes magnifiquement apprêtées, mais elle comprit alors ce que Jamal avait voulu dire quand il avait insinué qu'elle aurait pu profiter de la situation dans l'objectif de le séduire. La plupart auraient pu venir nues, cela n'aurait pas changé grand-chose. Leur robe était si transparente et si décolletée qu'elle se demandait si ce petit bout de tissu pouvait être considéré comme un vêtement. Elles étaient outrageusement maquillées et leur parfum était si fort qu'elle maîtrisa à grande peine son haut-le-cœur.

 Après l'avoir prise de haut, aucune ne voulut lui adresser la parole. Mais elle s'en fichait, ne souhaitant pas non plus apprendre à les connaître. Elles étaient de toute façon bien trop différentes pour qu'elle espère trouver ne serait-ce qu'un sujet de conversation sur lequel elles seraient susceptibles de converser. Elle resta donc assise sur sa chaise, le dos droit, observant ce qui l'entourait, écoutant d'une oreille discrète les discussions des unes et des autres, dont elle était le sujet principal, se retenant de rire face aux remarques quelque peu surprenantes qu'elle entendait.

 Elles désespéraient de comprendre ce qu'elle faisait là, alors qu'elle n'était qu'une pouilleuse sans prestigieuse ascendance. Elles s'interrogeaient aussi sur la raison de son absence de la veille. La première hypothèse était qu'elle était malade, ce qui provoqua une réaction immédiate chez ses voisines les plus proches qui se décalèrent prestement d'elle afin d'éviter un contact éventuel avec elle. La seconde qu'elle avait été obligée de venir à pied, ce qui, venant de leurs bouches, sortait comme une insulte. Une multitude de théories, toutes plus farfelues les unes que les autres, commencèrent à éclore autour d'elle.

 Elle n'avait qu'une envie leur signaler qu'elle avait beau ne pas être noble, elle n'était ni sourde ni stupide et qu'elle les entendait parfaitement. Et si leur curiosité était si grande, qu'elles lui posent directement la question. Elle abandonna son espionnage quand elle entendit que si elle avait réussi à venir ici, c'était sans doute parce qu'elle était une sorcière et qu'elle avait dû donner un philtre d'amour au roi afin qu'il tombe sous son charme. Arrivée à ce stade, elle ignorait si elle devait rire de leur imagination ou pleurer face à leur naïveté. Elle souffla à cause de leur stupidité car décidément, le pedigree ne faisait pas l'intelligence.

 Quand Jamal fut annoncé, le silence se fit instantanément et vingt-quatre paires d'yeux féminins se braquèrent sur lui. Elles se levèrent comme une seule femme et s'inclinèrent respectueusement devant lui. Il était vêtu de son habit traditionnel, une tunique de couleur rouge sertie de liserés d'or et un turban de la même couleur sur la tête. Il avança lentement jusqu'à son siège, qui trônait en bout de table, provoquant des soupirs d'adoration sur son passage. Il s'assied à sa place, lançant ainsi le début du repas.

 Les jacasseries reprirent avec entrain et les voix stridentes de ses compagnes de tablée lui donnèrent déjà la migraine. Elles cherchèrent à attirer son attention, à l'aide de minauderies exagérées ou en exposant de manière évidente leurs atouts. Il était dégoûté de la façon dont elles lui vendaient leurs corps. Il se sentait insulté et son honneur bafoué. Pensaient-elles réellement qu'il allait les choisir uniquement pour leur plastique avantageuse ? D'autant qu'aucune ne le faisait vibrer.

 Aucune, exceptée Leïla. Il la chercha au milieu la foule et la trouva à l'extrême opposé de sa personne. Il en fut déçu, même s'il n'en fut pas surpris, connaissant l'étiquette du palais. Il regrettait son odeur naturelle, vierge de parfum, qui aurait apaisée son odorat saturé par les fragrances agressives de ses voisines. Elle était intéressante et intelligente et ils auraient pu débattre ensemble des questions politiques sur lesquelles il butait depuis le matin.

 Au lieu de quoi, il devait écouter sa voisine lui raconter le menu de sa première nuit au sérail. Elle se plaignit qu'elle avait eu trop froid, que son bain n'était pas à la bonne température, qu'il y avait un moustique qui l'avait piquée - ce qui était tout à fait inadmissible !- , que le sérail était peuplé d'incompétentes. Et plein d'autres plaintes dont il se fichait sincèrement.

 Il se contenta de se faire une note mentale pour envoyer Zaphira, la responsable du sérail, relever toutes ses requêtes. Il eut envie de sourire car il savait que cette dernière allait se tirer les cheveux face à tant d'exigences absurdes. Il se retint néanmoins, sachant que son interlocutrice interpréterait très mal son geste et lui ferait une scène mémorable devant la totalité de ses invitées.Il hochait donc la tête de temps à autre dans l'espoir qu'elle pense qu'il l'écoutait alors que son attention était entièrement focalisée sur l'objet de ses fantasmes.

 Fantasme qui avait les yeux rivés sur la nourriture qui venait d'être apportée par un défilé de domestiques. Elle ressemblait à un chat prêt à bondir sur sa proie devant lui. Il était sûr que s'il avait été assis à côté d'elle, il aurait été capable de l'entendre ronronner. Il imaginait sans peine une queue imaginaire battre lentement au-dessus de sa croupe, un sourire éblouissant peint sur ses lèvres roses. Alors qu'elle dévorait son repas avec appétit, comme si elle n'avait rien mangé depuis longtemps, son visage, transparent à l'ensemble de ses émotions, témoignait de son plaisir.

 Il ne put s'empêcher d'être heureux, ravi qu'elle fasse ainsi honneur à la cuisine d'Aïcha. Cette dernière serait sans doute enchantée de l'apprendre. Il l'entendait déjà s'exclamer de bonheur. Elle serait fière qu'au moins l'une de ses invitées accepte de manger les plats qu'elle se démenait à préparer, au lieu de se contenter de picorer, tel un moineau d'Arabie, ce qui leur était présenté.Quant à lui, il aimait les femmes avec de l'appétit et la voir apprécier ce qu'il y avait sur la table lui procurait une intense satisfaction. Elle se délectait visuellement de chaque met avec une dévotion évidente et les dégustait avec gourmandise et sensualité. Un vrai plaisir !

 Elle semblait avoir repris des forces malgré sa courte nuit et cela le ravit d'autant plus. Quand Zaïna lui avait dit ce matin qu'elle était déjà réveillée à son arrivée, il s'attendait à la voir épuisée. Au lieu de cela, elle semblait fraîche et bien disposée, d'une beauté à couper le souffle vêtue de cette robe qui la mettait particulièrement en valeur. Oui, elle était vraiment magnifique, pleine de grâce et de féminité.

 Leïla n'en croyait pas ses yeux. Il y avait tellement de nourriture et de plats différents en face d'elle, qu'elle ne savait par où commencer. Il y avait des volailles, dont une énorme, qu'elle suspectait être de la Grande Outarde, toutefois, n'en ayant vu qu'en illustration, elle n'en était pas vraiment sûre. Il y avait beaucoup de fruits, des dattes, des jujubes qu'elle raffolait, des grenades, des nèfles et un peu plus loin des figues. Il y avait aussi du pain dont l'odeur alléchante venait titiller ses narines. Différentes confitures agrémentaient la table, telles que du miel, de la framboise ou encore de la prune.

 Elle salivait devant cet étalage de délice. Affamée, elle décida de goûter à l'ensemble. Tout en mangeant avec appétit, elle observait du coin de l'œil les autres concurrentes. Elle était sidérée par le spectacle qu'elles offraient. «Comment pouvait-on se ridiculiser de la sorte ?» Songea-t-elle. C'était à n'y rien comprendre. Elle porta un œil discret à la cause de toutes leurs coquetteries et découvrit qu'il faisait de même avec elle, lui aussi. Elle rougit d'embarras et tourna sa tête, gênée de s'être fait prendre sur le fait.

 Réfléchissant à son geste, elle se reprit rapidement, après tout c'était lui qui avait commencé, et reprit son examen constatant alors qu'il la fixait toujours. Elle en fit de même à son tour, fermement décidée à ne pas perdre ce duel la première. Il fronça ses sourcils, poursuivant tout de même son observation. Têtue, elle maintint le contact visuel allant presque jusqu'à le fusiller de ses yeux bruns.

 Lui ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il se redressa mal à l'aise devant l'intensité de son regard. Elle semblait en colère et cela le perturbait. Il ne voyait pas ce qu'il avait pu commettre de mal et qui serait la cause de son courroux. Il observa les autres convives, tentant de déterminer l'origine de sa fureur, mais ne vit rien qui puisse en être l'explication. Il reporta son attention sur elle et vit qu'elle arborait une expression moqueuse et pétillante de malice. Il comprit qu'elle se jouait de lui et qu'il avait perdu, tombant bêtement dans son piège. Bon joueur, il la fixa, arborant toute son autorité pour la forcer à baisser les yeux.

 Son sourire s'effaça et elle courba le dos, penaude d'avoir agi de la sorte. Elle jeta un petit coup d'œil dans sa direction curieuse de savoir s'il était toujours fâché contre elle et le vit afficher une expression victorieuse sur son visage. Elle se redressa d'un coup, le dos de nouveau droit, courroucée de s'être faite piégée à son tour. Elle inclina ensuite légèrement sa tête, reconnaissant sa victoire, la mine radieuse. Jamal eut l'impression d'avoir reçu un coup de poing en plein plexus solaire et une boule de désir se forma au creux de son ventre. Seigneur, Tout-puissant qu'elle était belle.

 Un raclement de gorge, qu'il identifia sans mal, venant de sa droite, lui fit l'effet d'une douche froide, le ramenant immédiatement sur terre. Il reporta son attention sur sa voisine, la mine sombre, furieux qu'elle ait interrompu ses délicieuses pensées. Émilira lui coula un regard sensuel et vint caresser son torse de sa main droite, marquant son territoire à la vue de toute, telle une mise en garde leur étant adressée.

 « Jamal ? M'écoutez-vous ? »

 C'était une femme blonde, aux lèvres pulpeuses, maquillée avec excès. Son visage fin à la peau claire et ses petits yeux bleus, où transperçait sa fourberie, lui donnaient l'air d'une fouine. Elle avait des formes avantageuses et jouait beaucoup dessus pour séduire tout ce qui bougeait, qu'il soit homme ou femme. Il avait grandi à ses côtés et leurs parents avaient eu une multitude de projets pour eux, elle était donc persuadée qu'elle deviendrait sa reine et cela l'agaçait. Il repoussa sa main d'un geste brusque, agacé. Il attrapa un bout de pain qu'il tartina de miel et commença à le manger.

 Elle en fut outrée. Elle bouda, espérant de cette façon réussir à l'amadouer. Il ne répondit rien, continuant son repas. Elle grogna de mécontentement et décida de remettre à sa place cette vulgaire gamine qui osait respirer le même air qu'elle.

 « Mon cousin, à quoi pensiez-vous en invitant cette souillon ici ?

 — De qui parlez-vous?

 — Eh bien, de la roturière en bout de table !

 — Vous parlez de Leïla ibn Salim Khazar ?

 — Si c'est ainsi qu'elle se nomme alors oui ! »

 Il était agacé du mépris dont elle faisait preuve envers sa favorite et savait parfaitement que sa jalousie maladive l'avait poussée à parler aussi fort dans le seul but de la rabaisser devant tout le monde.

 « Pourquoi dites-vous que c'est une souillon ?

 — Comment !? Ne me dites pas que vous ignorez ce que l'on dit partout !? »

 Elle lui fit part de ses confidences, se penchant doucement vers lui, exposant davantage son décolleté, elle baissa le son de sa voix maintenant qu'elle avait obtenu un quasi silence dans la salle, conspirant contre Leïla.

 « Ne dit-on pas partout qu'elle vit parmi les pauvres ? Certains racontent même que ce serait une sainte car elle aurait guéri des malades. D'autres qu'elle serait le chef des bandits qui sévissent dans Siloé. D'autres encore que sa mère y vivrait et que c'est en raison de cela qu'elle y séjourne. M'est avis que la dernière hypothèse soit la plus semblable, si vous voyez ce que je veux dire, mon cher cousin ... »

 Voyant qu'elle n'arrivait pas à convaincre son interlocuteur, elle commença à perdre patience.

 « Mais enfin ! Regardez-là, elle ressemble à une souillon ! »

 Il tourna la tête vers Leïla et la vit se raidir. Il comprit alors que sa voisine avait atteint son objectif car elle avait tout entendu de leur tête-à-tête. Contre tout attente, elle se redressa, un petit sourire moqueur aux lèvres :

 « Mais quelle ravissante histoire vous nous contez là, mademoiselle. Je me fais toutefois la réflexion que vos parents auraient dû vous apprendre à n'accorder aucun crédit aux rumeurs qui circulent ? Cela pourrait vous causer beaucoup d'ennuis, savez-vous !? »

 Elle s'était prise d'une envie de rabattre le caquet de cette dinde prétentieuse. Toutefois, lorsqu'un silence pesant se fit brusquement autour de la table, elle commença peu à peu à regretter sa spontanéité. Elle ignorait pourquoi la cousine de Jamal l'avait prise en grippe, mais sa familiarité avec lui témoignait d'une grande proximité entre eux. La surprise s'imprima sur les traits de sa rivale avant de faire place à de l'agacement et du dégoût. Elle la tutoya dans l'intention de lui faire comprendre tout le mépris qu'elle lui vouait.

 « Et toi ! Ne t'a-t-on jamais appris qu'il était malpoli d'interrompre une conversation et encore plus de se mêler de ce qui ne te concerne pas ?

 — À partir du moment où j'en suis le sujet principal, j'ai le droit de m'en mêler. Quant au reste ? Je devais être trop occupée à vagabonder aux pieds des murailles pour me consacrer à l'apprentissage de l'étiquette ... »

 Elle avait laissé volontairement sa phrase en suspens, l'agrémentant d'un haussement d'épaule moqueur, afin de lui faire comprendre ce qu'elle pensait de ses propos. L'autre la dévisagea avec condescendance et supériorité.

 « Dans ce cas, je me fais le devoir de t'instruire, tu dois me témoigner le respect qui m'est du en tant que princesse héritière du royaume de Cheim et t'adresser à moi uniquement si je t'en ai donné l'autorisation en m'appelant Princesse Émilira. De plus ...

 — Ainsi donc, vous êtes une princesse ! Qui l'eut cru ...

 — Que veux-tu dire par là ? »

 Emiliria était tellement offusqué de ce qu'elle sous entendait, qu'elle ne releva pas le fait qu'elle lui avait coupé la parole. Quant à Leïla l'expression que l'autre arborait lui donna envie de rire. Elle se força néanmoins à maintenir son sérieux et lui donna sa réponse avec innocence et candeur.

 « Oh ! Et bien ... Vous savez, votre tenue est si transparente que j'ai cru que vous étiez autre chose ... Après tout, les gourgandines que j'ai l'habitude de croiser sont nettement plus vêtues que vous ...

 — Comment oses-tu ? Comment oses-tu m'insulter de la sorte ? Sais-tu que tu t'adresses à ta future reine ? Je devrais te faire fouetter pour cet affront ! »

 Ses couinements étaient hilarants et Leïla eut beaucoup de mal à se retenir de rire.

 « Vraiment ? Vous êtes notre future reine ?

 — Mais n'est-ce pas évident !?

 — Et bien, voyez-vous, princesse ...»

 Elle insista sur le dernier mot avec sarcasme.

 « Il semblerait que cela ne soit indubitable que pour vous, sinon pourquoi serions-nous toutes réunies ici. Ne pensez-vous pas que le roi ait mieux à faire que d'organiser toute cette mascarade, si son choix avait déjà été fait ? »

 Émilira fut choquée de l'effronterie dont elle faisait preuve. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui parle ainsi. Habituée à ce que personne ne la contredise, elle était déstabilisée et perturbée par la situation, ne sachant trop quoi répondre. Elle enrageait de ne pouvoir la faire taire ou mieux d'ordonner son exécution sur le champ. Se rappelant soudain la présence de Jamal à ses côté, elle décida de faire valoir cette carte qui lui restait.

 « Mon cousin ! Enfin ! Dîtes quelque chose ! Vous ne voyez pas comment cette ... mégère se permet de m'insulter ?

 — Mais vous savez, ma cousine, elle n'a pas tort. À votre avis, quel est le but de cette sélection ? »

 Elle n'en revenait pas ! Son cher Jamal prenait la défense de cette gueuse. Elle avait les larmes aux yeux tant elle se sentait humiliée. Elle se jura qu'elle allait se venger. Peu importe les extrémités qu'elle devrait emprunter, elle l'humilierait devant tout le monde et l'obligerait à reconnaître sa supériorité ! La rage brillait dans ses yeux, elle serrait tant ses poings que les jointures en blanchirent.

 « Vous trouver une épouse, n'est-il pas ?

 — Permettez-moi de vous contredire très chère, mais c'est une reine que je recherche. »

 Il observa l'assemblé attablée autour de lui, insistant sur chacune des protagonistes s'assurant qu'elles comprennent parfaitement le message qu'il souhaitait leur faire passer.

 « Vous avez toutes été réunies dans le seul but d'être testées sur votre capacité à gouverner à mes côtés. À ce jour, aucune d'entre vous n'est formée à la tâche qui vous attend. Vous recevrez donc un enseignement complet qui vous apportera tout ce dont vous devrez savoir pour mener à bien votre mission. Chaque mois, vous subirez une épreuve qui permettra de vous départager. La perdante quittera l'aventure et rentrera chez elle. Étant donné que vous êtes vingt-quatre, dans deux ans, la gagnante sera celle qui deviendra ma reine. Afin de permettre aux habitants du royaume de se sentir concernés par ce choix et de vous rappeler que vous devez sans cesse penser à leurs intérêts, ils prendront part au vote. Ainsi vous vous devrez de convaincre, non seulement moi, mon collège de ministres, mais également le peuple, que vous êtes le meilleur choix possible. Avez-vous des questions ?

 — Messires, comment s'est faite la sélection ? »

 La princesse qui venait de prendre la parole était l'une des plus ferventes partisanes d'Emiliria. Elle regardait Leïla, lui exprimant un mépris évident. Elle se demandait pourquoi elle était là, souillant de sa présence la sélection qui se jouait. C'était, à vrai dire, une question qu'elles se posaient toutes d'ailleurs. Jamal soupira de lassitude et décida d'y répondre même s'il était affligé par la mésestime dont faisait l'objet sa protégée.

 « Dans un souci d'équité et afin que cette sélection soit le plus juste possible, vous avez été choisies parmi toutes les filles encore célibataires susceptibles de remplir le rôle d'une reine. Une enquête de plusieurs mois a été rondement menée afin de vous départager.»

 Un silence pesant accueillit sa réponse. On aurait pu entendre une mouche voler. Il leur adressa un léger hochement de tête, clôturant ainsi le sujet, et la fin du repas se fit à nouveau bruyamment. Chacune commentait le dérouler de la matinée et toutes tentaient de déterminer quelles seront ces fameuses épreuves qu'elles allaient toutes devoir passer.

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