Chapitre 17

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 Comme son frère n'avait jamais combattu dans les troupes royales, Leïla devait se rendre dans un camp d'entraînement. Mais celui où étaient normalement envoyées les recrues de Siloé étant plein, elle fut convoqué dans un autre, qui se trouvait à Khayma. Il lui fallut une semaine pour s'y rendre.

 Durant son long voyage, elle ne finit que trois fois par terre et ne se fit heureusement pas mal. Le matin du septième jour, elle aperçut enfin l'entrée du campement. Elle se tenait sur une colline qui lui conférait une vue d'ensemble de son nouveau lieu de vie, qui jouxtait une grande étendue d'eau.

 Une barricade, formée de pieux aiguisés au sommet, entourait plusieurs tentes de différentes couleurs. Il y avait beaucoup de vertes, situées plutôt à l'extérieur et quelques rouges plus près du centre. Au milieu une grande surface vide était visible. Elle supposa que ce serait là qu'ils seront formés aux différentes manœuvres.

 Une tente orange se tenait à l'extrémité nord d'où des hommes, vêtus de blouses aux couleurs claires, sortaient. Elle plissa les yeux pour mieux voir et identifia l'endroit comme étant probablement l'infirmerie. Elle identifia grâce à son armure un général qui sortait d'une tente rouge et supputa que la différence de couleurs devaient permettre de différencier les grades des habitants. Rouges pour les généraux, vertes pour les novices et oranges pour l'équipe médicale.

 Elle remonta en selle et reprit sa route pour rejoindre l'entrée. On lui demanda de décliner son identité et de donner sa convocation. Elle eut un instant d'angoisse, ayant peur que son interlocuteur découvre la supercherie, mais l'homme finit par la laisser passer.

 Elle venait d'affronter la partie la plus simple de son plan. La seconde étape consistait à tenir les deux mois d'entraînements intensifs, au milieu d'hommes, sans se faire démasquer. Et cela fut bien plus dur qu'elle ne l'avait envisagé.

 Dès son arrivée, on lui ordonna de poser ses affaires sous la tente principale qui leur servait de réfectoire. Elle n'était heureusement pas la dernière arrivée. Et même si certaines recrues étaient déjà là depuis près d'une semaine, ils n'avaient pas encore été divisés en petits groupes. Ce n'est que lorsque tout le monde fut là, qu'ils furent convoqués sur le terre-plein central.

 On leur expliqua d'abord les règles du campement et les punitions qu'ils encouraient en cas de désobéissance. Ils passèrent ensuite le reste de la journée à s'affronter afin de déterminer le niveau de chacun. De là, les généraux se réunirent pour faire les groupes. Quand ils leur firent à nouveau, chacun fut réparti dans une équipe.

 Le matin, ils recevaient des entraînements adaptés à leur niveau et leur spécialité, qu'ils soient archers, fantassins ou cavaliers. Comme beaucoup d'entre eux avaient déjà reçu un entraînement en amont, auprès de leur famille, ils apprenaient surtout la discipline, les différentes manœuvres militaires et savoir se battre au corps à corps avec d'autres à ses côtés. Ils firent aussi beaucoup de renforcement musculaire et travaillèrent leur endurance.

 L'après-midi fut consacré aux tactiques de déplacement de leur unité. Ils avaient tous à leur tête un chef qui devait assurer la cohésion du groupe au travers de différentes épreuves et exercices. Ils devaient être capables à terme de faire les manœuvres comme un seul homme et pour cela développer un esprit d'équipe était le plus important.

 Leïla et ses équipiers formaient une unité de huit hommes. Leur chef s'appelait Rayhan bin Malik Muharib. Il devait approcher les vingt-cinq ans, tout comme Jamal. Il était grand et possédait une couleur de cheveux étrange : ils étaient bruns tendant vers le cuivre, surtout au soleil. Leïla n'en avait jamais vu de cette teinte là mais les trouvât magnifique. Il avait des yeux verts très foncés et quelques petites taches sur le visage, comme s'il avait bronzé derrière une passoire. Il était vraiment bel-homme, bien qu'elle trouvât son mari bien plus beau que lui. Il avait un magnifique sourire et semblait sympathique et enjoué.

 Comme elle maîtrisait l'arc et l'épée, elle était dans le groupe des meilleurs. Tout le monde la regardait bizarrement en raison de sa frêle ossature et de sa très petite taille. Elle savait que leur petite stature, héritée de leur mère, était un complexe pour son frère mais en tant que fille, elle n'y avait jamais fait attention. Aujourd'hui elle comprenait mieux pourquoi. Elle se sentait comme une lilliputienne au pays des géants.

 Ils partirent déposer leurs affaires dans leur tente et elle choisit la place la plus proche de la sortie afin de pouvoir s'éclipser pour se laver durant la nuit, à l'abri des regards indiscrets. Les lits étaient superposés à son plus grand bonheur. Elle choisit celui du bas et suspendit une couverture, prétextant avoir du mal à dormir quand du jour passait, afin de pouvoir se cacher derrière quand elle se changerait.

 Elle espérait que personne ne déciderait de l'embêter et ne s'amuse à tirer dessus au moment où elle le ferait mais n'ayant pas d'autre choix, elle se contentera de ce semblant d'intimité. Elle rangea ses maigres bagages dans un panier prévus à cet effet et se prépara pour le reste de la journée.

 Les premiers jours au camp furent éprouvants. La nourriture était passable voir dégoûtante, surtout après avoir mangé à la table du roi. Les mois passés au palais lui avaient été en réalité très néfastes sur son entraînement. Elle avait perdu en endurance, rendant ses muscles tout endoloris. Sa peau s'était beaucoup fragilisée, la laissant avec des ampoules et des écorchures sur les mains et les pieds.

 Elle ne pouvait pas se laver quand elle le voulait et ne souhaitant pas prendre trop de risques, elle ne le faisait qu'une fois tous les deux jours. Et même si elle ne sentait pas beaucoup, en raison de sa sudation inodore, elle se sentait franchement sale. Mais ces rares moments de liberté volé dans l'eau avaient un goût de paradis pour elle.

 Elle devait faire face à bon nombre de moqueries de la part de ses camarades en raison de son apparence chétive mais à force d'entraînements et grâce à son mental d'acier, elle avait réussi à se démarquer des autres. Et chaque jour, elle donnait tout ce qu'elle avait dans le ventre afin d'être en mesure de pouvoir soutenir son époux et son peuple sur le champ de bataille.

 Un soir, alors qu'elle sortait en douce de sa tente, afin de se rendre au bord de la rivière pour se baigner, son chef la suivit. Il avait remarqué depuis le début que ce Leith bin Salim Khazar était étrange. Il ne parlait pas beaucoup, et se contentait d'observer le plus souvent, riant discrètement aux plaisanteries qu'il entendait, mais faisant tout son possible pour passer inaperçu.

 De plus, il ne se lavait jamais avec les autres et disparaissait régulièrement pendant un long moment pour revenir trempé, de la tête au pied. Et le comble de tout, il se cachait derrière sa couverture pour se changer, à croire qu'il avait honte de son corps. Bon d'accord, il était petit et franchement chétif mais il n'y avait pas de quoi en faire tout un drame. La curiosité avait toujours été son plus gros défaut et ce soir-là, elle le poussa à le suivre.

 Leïla courut discrètement jusqu'à la rivière, regardant autour d'elle et ouvrant grand ses oreilles à l'affût du moindre bruit ou mouvement susceptible de l'alerter. Elle arriva derrière un buisson qui jonchait la rive et se dénuda. Elle ne garda que sa chemise, au cas où un imprévu arriverait. Elle défit tout de même son bandage afin de laisser sa poitrine libre. Elle soupira de soulagement quand elle le fit.

 C'était si bon de ne plus l'avoir et de sentir le vent sur sa peau à travers l'échancrure de son vêtement. Une des autres choses qu'elle avait eut beaucoup de mal à se réhabituer c'était les bains d'eau glacée. Et malgré la semaine écoulée, elle appréhendait toujours le moment où elle allait devoir s'immerger dans ce lac qui lui servait de bassin.

 Elle s'avança tout doucement dans l'eau, se retenant de crier tant elle était froide et après s'être mouillée la nuque et un peu tout le corps, elle plongea d'un coup pour ne pas se laisser le temps de réfléchir. Elle se frotta énergiquement le corps, tout en claquant des dents, afin de se débarrasser de la crasse et la sueur qui imprégnait son corps. Elle nagea un petit moment tentant de se réchauffer.

 Avant de se décider à sortir de l'eau, elle s'allongea sur le dos, se laissant porter par les flots tout en regardant les étoiles. Jamal pensait-il à elle en ce moment ? Regardait-il aussi les étoiles ? C'était une question qu'elle se posait régulièrement. Il lui manquait beaucoup et elle avait hâte de l'apercevoir quand elle combattra dans les lignes Shamsen.

 Elle contempla le ciel encore un moment avant d'entendre un bruit de pas s'approcher de la rive. Elle se retourna immédiatement et plongea pour se cacher dans l'eau. Elle resta ainsi jusqu'à ce que son corps n'en puisse plus, réclamant de l'air de toute urgence.

 Quand elle ressortit sa tête de l'eau pour reprendre son souffle, sûre qu'elle s'était cachée suffisamment longtemps pour que l'intrus soit partit, elle aperçut Rayhan bin Malik Muharib sur la berge qui la regardait malicieusement.

 « Alors Leith bin Salim Khazar, c'est ça que tu fais chaque soir ? Les entraînements ne suffisent pas à t'achever pour que tu t'infliges plus de sport ? Ou es-tu simplement trop pudique pour te laver avec nous ? »

 Elle le regarda bouche bée, priant secrètement pour que la lueur de la lune, qui heureusement n'était pas pleine, soit suffisamment faible pour que ses formes féminines ne soient pas visible de là où il se trouvait. Elle souffla de découragement quand elle comprit qu'il attendait sincèrement une réponse à sa question.

 « Un peu des deux. Je tiens à garder un minimum d'intimité et j'en profite pour m'entraîner encore un peu afin de ne pas trop être en retard devant les autres.

 — Je peux me joindre à toi ?

 — Non, s'il te plaît ! Ne vient pas ! »

 Elle avait hurlé sa réponse du plus profond de son cœur. S'il l'approchait, elle était finie !

 « Je te fais peur ? »

Il ne la prenait pas du tout au sérieux et son sourire éclatant lui fit craindre le pire. Il la taquinait ce bougre et ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas eu ce qu'il voulait.

 « Oui ! J'ai peur de toi ! »

 Elle espérait sa réponse le fasse changer d'avis. Elle était terrifiée à l'idée qu'il puisse découvrir son secret.

 « Je ... J'ai ... Je ne suis vraiment pas à l'aise avec les autres. Je veux dire je suis vraiment trop ... »

 Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune homme sauta dans l'eau, l'éclaboussant au passage.

 « Là, je suis vraiment dans la panade. »

 Il ressortit de l'eau juste devant elle.

 « Tu sais, tu devrais t'entraîner à côtoyer d'autres hommes, aujourd'hui tu as l'avantage du cadre qui te permet cette intimité, mais au combat, tu n'auras pas le loisir de faire cela, tu devras te laver devant tout le monde. Alors pourquoi ne pas essayer avec moi ? Je te promets de ne pas me moquer de toi. »

 Il lui offrit un sourire qu'il voulait rassurant en approchant doucement ses mains vers sa chemise pour l'aider à la retirer sans l'effrayer. Mais elle se recula d'un bond protégeant du mieux qu'elle put son vêtement afin qu'il ne la découvre pas d'avantage. Elle ricana gênée par leur proximité mais aussi face à l'absurdité de sa réplique.

 « Parce que tu crois qu'on aura la possibilité de se laver là-bas. Si c'est le cas, tu es bien naïf. »

 Son visage s'assombrit et il se passa la main dans ses cheveux en soupirant. Son geste fit ressortir chacun de ses muscles et elle se fit la réflexion qu'il était vraiment magnifique ainsi, les cheveux mouillés, la lumière de la lune se reflétant sur les gouttes ruisselantes le long de son corps. Il devait faire fureur auprès de la gent féminine. Peut-être était-il déjà marié ? Sa réponse la sortit de ses pensées.

 « Je ne le suis pas. Contrairement à ce que tous les autres pensent, moi je sais que là-bas, ce n'est pas une promenade de santé. Nos professeurs auront beau nous entraîner de leur mieux, nous ne serons jamais prêts à ce qui nous attendra au cœur des combats. »

 Elle l'observa avec plus d'attention intriguée de sa réponse. D'après ses souvenirs, il avait une personnalité très enjouée et aimait beaucoup faire le clown. Elle avait pensé qu'il était plutôt du genre insouciant mais en réalité, il comprenait vraiment bien la gravité de la réalité qui l'entourait. De toute façon, on n'aurait jamais confié la tête d'une unité à un inconscient et elle était contente que ses préjugés ne se soient pas avérés exact.

 « Quel âge as-tu ?

 — Pourquoi veux-tu savoir mon âge ?

 — Par simple curiosité, j'imagine.

 — 26 ans. Et toi ? »

 Il avait croisé ses bras sur son torse et l'observant de haut en bas évaluant sans doute son âge.

 « Je viens d'avoir 21 ans. Tu as raison, nous ne serons jamais prêts à ce qui se passera et je sais de quoi je parle, j'ai déjà été confronté à la mort et à la misère mais ... Mais le lieu d'un affrontement entre deux armées aussi puissantes que les nôtres, ça, ce sera une véritable boucherie.

 — Tu es bien mature pour ton âge. Comment se fait-il que tu aies été confronté la misère ? Tu n'as pas l'air d'être issu d'un milieu défavorisé.

 — Tu ignores donc qui je suis ? Ou plutôt qui est ma sœur.

 — Je devrais ?

 — Le nom de Khazar ne te dit vraiment rien ?

 Ce nom lui disait en effet quelque chose, mais il ne savait plus où il l'avait déjà entendu. Il secoua simplement la tête en signe de dénégation. Elle soupira et se passa les mains dans ses cheveux.

 « Leïla ibn Salim Khazar est ma sœur jumelle et elle vient de devenir notre reine. Ma sœur s'est prise d'une envie d'améliorer les conditions de vie des miséreux de Siloé. C'est comme ça qu'elle a attiré l'attention du roi. Je l'ai souvent suivi dans ses déplacements pour lui donner un coup de main lorsque je m'ennuyais. »

 Elle mentait bien évidemment. Elle avait beau adorer son frère, sur ce point, ils étaient vraiment différents, il avait toujours refusé de l'accompagner. Mais c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour expliquer ses compétences ou comme ici son expérience du macabre.

 « C'est là que j'ai vécu ma première rencontre avec la mort. »

 Au fur et à mesure de son récit, les yeux de l'autre s'agrandirent de stupeur et ses bras se décroisèrent pour se retrouver ballant le long de son corps.

 « Tu es le beau-frère du roi ? »

 Son expression était tellement comique qu'elle explosa de rire. Il profita de son moment d'inattention pour lui arracher sa chemise d'un coup sec. Elle hurla de rage en refermant les pans de sa chemise sur elle.

 « Mais tu es complètement malade !

 — Tu ... Tu ... Tu ... »

 Il était maintenant écarlate et ses yeux allaient de son visage à sa poitrine ayant visiblement du mal à comprendre ce qu'il venait de voir.

 « Tu es une femme !? »

 Elle ne lui répondit rien et plaqua sa main sur sa bouche car elle venait d'entendre un bruit. Elle l'entraîna de force avec elle pour se cacher derrière un rocher. Elle se retrouvait dos à la pierre, le dos de Rayhan collé contre elle, sa main toujours sur sa bouche.

 « Ne fait pas un bruit, j'ai entendu quelque chose. »

 Il hocha doucement la tête pour lui faire comprendre qu'il avait compris.

 « Y a rien ! »

 La voix de la sentinelle les fit sursauter et ils se tassèrent plus encore contre la paroi rocheuse. Elle soupira de soulagement quand elle l'entendit partir et relâcha doucement sa prise sur la bouche de Rayhan. Ce dernier en profita pour se retourner immédiatement et plaça ses mains de part et d'autre de sa tête lui bloquant toute tentative de retraite. Il la fixa avec une expression grave.

 « Qui es-tu ? Pourquoi es-tu là ?

 — Si je ne réponds pas, tu vas faire quoi ? Me dénoncer ? »

 Elle le défiait du regard.

 « Je devrais peut-être le faire, mon père est l'un des généraux, c'est un homme juste, il ne te tuera pas, j'en suis sûr, mais tu mourras certainement au combat.

 — Parce que je suis une femme ? »

 Rayhan ne répondit rien, mais continua de la fixer, en colère, attendant une réponse à sa question. Vaincue, Leïla soupira.

 « Ce que je t'ai dit est vrai. Mais dans le sens inverse. Leith bin Salim Khazar est mon frère jumeau. Nous nous ressemblons comme deux gouttes d'eau, si ce n'est qu'il est un petit peu plus grand et beaucoup plus musclé que moi. J'ai pris sa place car il s'est cassé la jambe la nuit de mon mariage et que je ne voulais pas rester en arrière protégée dans un château doré pendant que mon mari se battait. Et puis, je me sens responsable des raisons qui ont conduites à cette guerre. »

 Il la regardait maintenant avec de gros yeux.

 « Tu ... Vous ... Vous êtes en train de me dire que vous êtes la reine de mon pays !? »

Elle hocha lentement la tête.

 « Admettons que je vous crois, vous rendez-vous compte de ce que votre présence signifie ? »

 Elle hocha à nouveau sa tête.

 « Vous êtes soit folle soit complètement dévouée à votre peuple, ou peut-être les deux à la fois... Mais je ne puis vous laisser rester ici. »

 Il s'était reculé d'elle en disant ses mots, et secoua sa tête refusant de croire à cette histoire. Elle le supplia du regard.

 « Je t'en supplie Rayhan. Je dois rester ici. Je me dois d'aller au front. Je ne sais pas encore pourquoi mais j'ai l'intime conviction que si j'y vais cela fera une différence. Je t'en prie. Tu as toi-même vu comment je me battais !

 — Mais vous êtes la reine ! »

 Il fulminait. Elle était complètement inconsciente des dangers qui l'entouraient. Il comprenait pourquoi son roi l'avait choisie, elle était belle, intelligente et tellement dévouée aux autres qu'elle était prête à risquer sa propre vie pour eux. Mais, il ne pouvait pas la laisser faire.

 « Si mes souvenirs sont bons, vous possédez des compétences médicales, si impressionnantes que les médecins de tous le royaume sont venus vous voir pour échanger avec vous. Est-ce vrai ?

 — Oui. »

 Elle ne comprenait pas où il voulait en venir et fronça ses sourcils pour le lui exprimer.

 « Alors je vous propose un marché. On manque cruellement de médecins sur le front. Vous continuez l'entraînement et arrivés là-bas, je demanderai à mon père votre changement d'affectation. S'il accepte, vous continuez l'aventure, s'il refuse, je lui dévoile votre identité. C'est bien compris ? »

 Il la fusillait des yeux sévèrement. Elle n'eut d'autre choix que d'accepter, priant pour que le général accepte sa demande.

 — Marché conclu !

 Elle lui tendit sa main qu'il empoigna, scellant ainsi leur accord. Il finit par la relâcher pour qu'elle aille se rhabiller avant qu'elle ne tombe malade, à cause du froid qui commençait à lui faire claquer des dents.

 « Allez-vous rhabiller.

 — Seulement si tu recommences à me tutoyer. On remarquera quelque chose si tu venais soudainement à modifier ta façon de t'adresser à moi. Je suis peut-être une reine aujourd'hui, cependant, il y a moins de 2 ans je n'étais rien. Alors tutoie-moi je te prie ! »

 Il approuva d'un hochement de tête et lui indiqua les rives du pouces. Elle capitula et pris la direction indiqué alors qu'il la suivait. Il resta en retrait pendant qu'elle se changeait. Après cela, Rayhan l'accompagna chaque soir à la rivière pour faire le guet pendant qu'elle se lavait. Il développa un côté très protecteur envers elle et une amitié finit par naître entre eux, qui s'affermit de jours en jours.

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