Chapitre 21

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 Dès le début de la guerre, Siloé fut mis sur le pied de guerre. Beaucoup de réfugiés politiques convergèrent par elle, fuyant la menace de l'esclavagisme de Cheim. Leith, Zayed et Salim avaient beaucoup à faire. Ils s'occupaient conjointement des affaires de l'état et s'étaient divisés la tâche en trois.

 Zayed avait rapidement découvert la supercherie lorsqu'il avait demandé à s'entretenir en personne avec Leïla et que Leith avait joué son rôle. Il avait accepté de ne pas informer son roi car il était d'accord avec sa décision. L'une des faiblesses de leur armée était bien la prise en charge médicale et de ce côté-là la reine pouvait faire des miracles.

 Mais il souffrait de l'absence du couple royal. Il assurait de son mieux ses fonctions mais angoissait à l'idée de commettre une erreur. Il était chargé de l'économie du royaume. Il veillait à ce que les ressources soient bien réparties. Il s'assurait que les échanges avec les autres pays frontaliers perdurent et maintenait une entente cordiale avec eux. Et en ce temps de guerre, le moindre faux pas pouvait signifier un éventuel nouvel allié pour leur ennemi.

 Son roi et sa reine lui avaient confié la régence du royaume parce qu'ils avaient confiance en lui et il ne pouvait se permettre d'échouer. Il appréciait le départ de tous les nobles corrompus. Cela avait permis de faire le grand nettoyage dont rêvait Jamal et les personnalités influentes qui restaient le soutenait dans sa mission. Il avait reçu beaucoup d'aide de leur côté que ce soit pour un apport financier ou pour des conseils afin de se sortir de situations épineuses.

 La plus délicate avait été de démentir la rumeur que Mufasa avait lancée selon laquelle, Jamal serait le père de l'enfant de la princesse Émiliria. Tous les pays frontaliers avaient été choqués de l'apprendre et avaient entrepris un blocus dans leur relation pour exprimer leur mécontentement.

 Il n'était pas encore parvenu à arranger la situation avec tous mais avait réussi à convaincre leur plus proche alliés qui lui avaient ensuite assuré un soutien de leur part. Mais même si le problème commençait à être résolu, il existait toujours des tensions dans les affaires économiques et Zayed craignait une riposte négative de leur part.

 Leith était chargé de la logistique. Il devait assurer le bon déroulement des flux migratoires, veiller à ce que chacun soit pris en charge dès son arrivée dans la capitale et s'assurer que personne ne meurt de faim. Il devait aussi se tenir au courant de quelle zone était susceptible que se faire envahir et immédiatement donné l'ordre de rapatrier la population plus en avant dans les terres.

 Il travaillait en étroite collaboration avec son père qui lui s'occupait de l'aspect militaire. Il avait été choqué par la misère à laquelle il fut confronté. Il n'avait pas réalisé l'ampleur de la tâche que sa sœur accomplissait. Son respect pour elle s'agrandissait de jours en jours. Il fut reconnaissant de l'aide apporté par ses amis. Ils l'aidèrent dans la gestion des arrivées, ayant déjà été confronté à une reconfiguration de leur lieu de vie.

 Ils lui apportèrent beaucoup de conseils pour savoir vivre, avec peu de moyens, de la manière la plus décente possible. Les ennemis du roi s'étaient tous empressés d'immigrer vers le royaume de Cheim dès le début de la guerre si bien que la capitale n'était peuplée que de ses alliés.

 Un vent de solidarité souffla dans tout le pays et même les plus riches se privèrent pour assurer la survie des autres. La population de Siloé avait triplé et c'était le cas pour toutes les grandes villes. Mais malgré la menace d'une invasion, le peuple était heureux.

 Salim devait anticiper les lieux d'invasions qu'il transmettait à son fils pour qu'il ordonne l'évacuation de la zone visée. Il assurait aussi la protection des civils. Quand Leith annonçait un exil, il était chargé d'envoyer des hommes pour protéger les civils. Il devait également assurer le bon déroulement des convois d'armes, de nourritures et de médicaments qui devaient rejoindre le front.

 Il était inquiet de la situation militaire. Il n'avait que 13 000 hommes à sa disposition, ce qui était bien trop peu pour assurer la protection du pays, si l'avant-garde venait à s'effondrer. Il devait jouer de tactiques et anticiper les mouvements de l'adversaire.

 Par chance, il avait déjà combattu au côté de Mufasa sous les ordre de Ahmad le précédent roi, si bien qu'il était capable de prédire certains de ses mouvements. Il savait par exemple que sa présence à la frontière n'était en réalité qu'un leurre, un appât, pour attirer les troupes de Jamal et fragiliser la défense du pays.

 Le royaume de Cheim était entouré par la mer et possédait donc une excellente flotte navale. Il savait que la première percée au niveau des gorges du Jouran n'était pas un hasard. Cette armée avait servi à diviser les troupes pour affaiblir son adversaire et servait aussi d'essai.

 Contrairement à ce qu'un autre commandant aurait fait, Mufasa allait tenter une nouvelle percée par la mer. Salim avait déterminé qu'il prendrait la même route et quitterait le port de Madina pour rejoindre la frontière Sud de Shamsen. Il ignorait par contre où ils allaient accoster.

 Il envoya donc des éclaireurs à Madina pour découvrir leurs intentions et prévenir toutes tentatives d'intrusions. Il en envoya ensuite d'autres dans les différents ports stratégiques dans lesquels ils étaient susceptibles d'arriver. Il avait également placé 7 000 hommes sur les terres du sud qu'il pourrait rapidement rassembler en cas de besoin.

 Un peu moins d'un mois après le début de la guerre, Salim reçut des nouvelles de ses éclaireurs. L'armée du requin blanc venait de lever l'ancre à Madina et d'après leurs informations, elle devait se rendre à Mina'. Ils étaient 8 000 à traverser. Il rassembla ses hommes et partit dans leur direction afin de contrer cette invasion. Ils les rejoignirent une semaine après.

 L'adversaire était déjà arrivé depuis deux jours et, tout comme à Alitilal, avait commencé à réduire la population en esclavage. Ils avaient monté leur campement et semblaient les attendre. Salim pré-sentit un piège. Il divisa à nouveau son armée en deux. Une première partie composée de 4 000 hommes se rendit près de Mana' où ils établirent leur campement. L'autre partie resta en retrait, hors de portée de l'adversaire, dans l'attente de ses ordres.

 Le commandant de l'armée du requin blanc se nommait Ezeckiel bin Nawaf Alsour. C'était un homme dans la force de l'âge tout comme Salim. Il avait une grande expérience militaire mais excellait plus dans une bataille navale que sur la terre. Salim comptait sur ce léger avantage pour prendre le dessus.

 Le lendemain de leur arrivée, Cheim attaqua. La bataille fut rude, mais les deux dirigeants étant d'excellents tacticiens, elle se termina sur une égalité. Le jour suivant, les combats reprirent. Et de la même façon que le jour précédent, personne ne remporta la victoire. Ce manège durant encore le jour d'après et Salim hésita à appeler l'autre moitié de son armée pour renforcer ses rangs qui faiblissaient.

 Quand il se décida enfin à prendre cette décision, ses éclaireurs, lui annoncèrent l'arrivée de renfort venant d'Eazim. Il se félicita de sa stratégie et retira ses troupes pour la nuit. Ils démontèrent leur campement et se reculèrent un peu plus loin dans les terres.

 Ezeckiel le poursuivit et la bataille du jour suivant se déroula à vingt kilomètres au Nord-Est de Mina'. Salim rassembla ses deux armées et la divisa en sept bataillons de 1000 hommes chacun. Il fit face à l'adversaire avec seulement trois mille hommes, ceux qui étaient restés en retrait depuis le début de l'affrontement. Il espaça chacun des bataillons de plusieurs mètres ce qui lui permettait de couvrir un plus large périmètre.

 L'armée du requin blanc était désormais au complet et comprenait 15 000 hommes. Ezeckiel lança l'offensive et le combat débuta. Quand son adversaire atteignit le milieu de la plaine, il abaissa l'étendard de son armée qui portait l'emblème du magnolia pourpre. À ce signal les quatre autres bataillons s'élancèrent. 1000 sur le flanc gauche, 1000 sur le droit et 2 000 à l'arrière.

 Depuis le début de la bataille, ils avaient reçu l'ordre de se déplacer afin d'encercler l'adversaire, l'armée principale n'étant qu'un leurre pour les attirer dans le piège. Cette manœuvre leur assura la victoire.

 Quand le soleil se coucha sur la plaine, le sang des soldats de Cheim rougissait la terre, et les cadavres attiraient déjà les corbeaux et autres charognards qui attendaient de se repaître de leur chaire. Il ne resta aucun survivant. Nous étions le trentième-huitème jour après le début de la guerre.

 Salim resta dans la région pour libérer les prisonniers et assurer la liaison avec son fils pour la prise en charge de la population et le début de la reconstruction. Les vivres et l'armement furent récupérés et répartis là où la demande se faisait.

 Les armures furent revendues dans les pays voisins afin d'avoir un revenu pécuniaire. Les navires de Cheim furent envoyés près de la capitale en passant par le fleuve Sayl et servirent de zone de logement pour une partie de la population. D'autres furent utilisés pour le convoi de nourriture et de médicaments à travers le pays.

 Quatorze jours, après la fin de la bataille de Jizé, Salim prit contact avec Jamal pour assurer un renouvellement des ressources. Les soldats blessés furent rapatriés et remplacés par des hommes valides. Les deux dirigeants entrèrent dans une guerre froide qui durera pendant 6 mois.

 Les frontières entre les deux pays furent fermés et personnes ne put entrer ou sortir par ici. Les échanges commerciaux furent abolis et plus aucune collaboration politique ne fut d'actualité. La frontière fut le lieu de nombreuses batailles éclaires ayant pour but d'affaiblir l'armée adverse. Pendant que Mufasa tentait de renforcer ses troupes en faisant appel à ses alliés, Jamal faisait de même de son côté.

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