Toute petite, la terre n’a pas pu te retenir, tu es née. Une toute petite source, perdue entre deux rochers, tu bouillonnes. Tu n’es que quelques litres, une petite flaque si fragile. Et si forte à la fois. On ne peut t’arrêter de vivre, te détourner, tu as la force de la détermination. Tu couleras.

Tu couleras pour tous.

Ton chemin n’est pas encore défini. Tu le graveras toi-même dans la montagne. Tu creuseras tes gorges, tes vallées.

Tes gorges seront tumultueuses. Tu éclabousseras, te cogneras et ton cri grondera avec fracas. Une fois sortie de la montagne, tu te calmeras dans le lit d’une dernière cascade, et tu riras en lançant un dernier regard vers ton adolescence.

Dans ton parcours, tu mêleras peut-être ton eau avec celle d’un autre cours. Ce sera un choix ou une évidence. Et pour finir, tu t’étaleras lentement vers l’océan.

Tout ça, c’est écrit. Mais entre ces lignes, il reste ton écriture, ce long chemin sinueux que tu auras tracé. Et cela, ça t’appartient.