Chapitre 5 (3/9)

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Le soleil brûlait, accablant de chaleur l’atmosphère déjà lourde de tension. Heidi se trouvait dans une ruelle étroite, cachée dans l’ombre. Sa respiration haletante, comme si chaque battement de son cœur battait plus fort que le précédent. Son pouls martelait ses tempes, rapide, irrégulier, comme après une course effrénée. La sueur perlait de son front, glissant sur sa peau chaude, mais elle n’avait pas le temps de s’en préoccuper.

Ses yeux scrutaient les alentours, à la recherche du moindre mouvement. Du moindre bruit qui pourrait trahir sa présence.

Des soldats en uniforme gris-vert marchaient en symphonie. Elle attendit un instant avant de se faufiler derrière une grosse benne à ordure. Autour d’elle, les passants se hâtaient, évitant les regards. Des voiles dissimulaient les visages, pour se protéger du soleil ou bien d’autres choses.

Au loin, un cri déchira l’atmosphère, attirant soudain son attention. Elle s’écarta légèrement pour apercevoir un homme en train de voler une poignée de fruits sur un étal.

— Eh ! Reviens ici, espèce de voleur !

Les militaires relevèrent la tête dans un réflexe commun, leurs regards se braquant sur le voleur. Puis, en une fraction de seconde, ils commencèrent à courir dans sa direction. Heidi les observa brièvement avant de s'apercevoir que le voleur se dirigeait directement vers elle. Son cœur battait à tout rompre. Une fois à son niveau, d’un coup sec, elle tira le voleur par le t-shirt pour l’attirer vers la benne, avant de le pousser dedans.

— Qu’est-ce que… ?

— La ferme ! répondit-elle d’une voix basse, mais déterminée.

Les bruits de pas s’éloignèrent alors, laissant place à un silence lourd. Heidi, haletante, se tourna vers l’homme qu’elle venait de sauver.

— Sans moi, tu serais déjà cuit !

Le voleur la dévisagea, un sourire moqueur accroché à ses lèvres.

— Oh, bien sûr. Comme si j'avais besoin d'une gamine pour m'extirper de ce genre de situation.

— T'as volé en pleine journée ! T'es suicidaire ou quoi ? Si ces types t’attrapent, ils te feront parler jusqu’à ce que mort s’ensuive.

— Et toi, comment tu sais ça ?

Heidi se mordit la lèvre un instant, son regard se durcissant.

— Parce que mon père a subi ça... pour s’être rebellé.

Un instant de silence pesant s’installa. L'homme, soudainement désarmé, détourna les yeux, comme gêné par la révélation d’Heidi.

— Je… je suis désolé.

Le poids de ses mots flottait un instant dans l'air, avant que l'homme, après une hésitation, tende une pomme à Heidi.

— Tiens, pour te remercier.

— Merci, répondit-elle simplement.

Il lui sourit, puis tendit la main.

— Moi, c’est Karl.

— Heidi.

Ils échangèrent un regard, un sourire furtif, un instant de complicité fragile dans un monde qui ne laissait guère de place à la tendresse. Heidi souleva doucement le couvercle de la benne, scrutant la rue déserte. La voie était libre. Ils en sortirent discrètement, puis se mirent à courir, leur souffle s’accordant, chacun suivant l'autre pour trouver enfin un refuge dans l’ombre.

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