Chapitre 5 (8/9)

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ATTENTION, contenu sensible.

Heidi était entourée d’hommes en uniforme. Leurs mains froides la tenaient fermement. Elle se débattait. Criait. Pleurait. Elle avait résisté si longtemps, et voilà qu’elle était attrapée pour un simple petit vol. Ils la trainèrent dans une grande pièce vide. L’allongèrent sur une sorte de fauteuil de dentiste. L'odeur du lieu lui piquait le nez. Ils lui attachèrent les mains. Depuis plusieurs années, le moindre délit était puni. Et, ils s’en donnaient à cœur joie.

Ils la plaquèrent contre le dossier, déclenchant une nouvelle vague de cris. La peur l’avait envahie. Sa sentence allait tomber, et elle savait pertinemment quel était le sort réservé aux femmes. Les hommes se regardèrent d’un air complice. Ils riaient.

Je me sentis impuissant. Mes mains étaient paralysées. Je me débattais : en vain. Si je le pouvais, je l’emmènerais loin, la sauverais de cette vie. Mais c’était impossible. Mon rôle était d’observer. Le passé ne pouvait pas être changé.

Un des hommes enleva sa ceinture et fouetta la cuisse d’Heidi. Ses hurlements résonnaient dans la pièce, mêlés aux miens. Leurs rires accompagnaient nos gémissements de douleur.

— Tu sais c’qu’on fait à des minettes dans ton genre ?

Il enleva le bouton de son jeans, dégrafa sa braguette. Dans un geste vif, il finit de l’enlever, le jeta en boule juste à côté du fauteuil. Deux autres hommes maintenaient Heidi. Le jeu semblait les amuser. L’homme sans pantalon s’avança vers Heidi, lui arracha le sien ainsi que sa culotte. Ses hurlements ne cessaient de monter dans les aigus. Elle se débattait. C’est ce qui semblait exciter l’homme en face d’elle.

— Non ! Hurla-t-elle.

Quand il s’approcha, elle lui cracha au visage. Ce qui lui valut une grosse claque, qui lui démonta la mâchoire. Je me tins la joue. L’homme caressa ses cuisses, les écarta avec violence. Il glissa quelques doigts à l’intérieur de son intimité. Je me sentis sale. Je peinais à me concentrer. C’était si douloureux. Si déchirant. Si horrible.

L’homme ôta son caleçon et grimpa comme une bête sauvage sur Heidi, son sexe déjà en érection. Il la pénétra avec force.

La douleur était abominable. Heidi criait, son cri se mêlant au mien. Nous pleurions en écho. C’était insupportable. Tout brûlait. Tout à l’intérieur d’elle se déchirait. Elle ferma les yeux, essayant de s’imaginer ailleurs. De s’imaginer auprès de Karl. Seulement, la douleur l’empêchait de penser à autre chose. À chaque coup de reins qu’il donnait, des morceaux de son âme se brisaient. Encore et encore.

Les cris d’Heidi étaient stridents. Des larmes roulaient sur ses joues, son cou. Je me sentis tomber sur le sol. Je n’en pouvais plus. Voir ces souvenirs était trop difficile. J’avais si mal. J’agonisais. Je me sentais souillé. Impuissant.

Comment pouvait-on observer les souvenirs de quelqu’un, avec une telle intensité, et se sentir totalement indifférent ? Comment pouvait-on faire pour soulager une personne qui avait de telles douleurs en elle ?

N’y tenant plus, je sentis le contact avec son âme se rompre.

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