Chapitre 9 (4/9)
Cette fois-ci, je me retrouvai au milieu d’une soirée étudiante. Rien à voir avec la soirée costumée à laquelle j’avais assisté dans ma résidence. L’ambiance était plus… Trash. L’alcool coulait à flot, la drogue circulait de partout et pas d’adulte à l’horizon. Certains se roulaient des pelles à s’en décrocher la mâchoire. J’eus un rictus de dégoût. Les tenues des invités paraissaient d’un autre temps. Les filles avaient crêpé leurs cheveux. Les hommes portaient des pantalons pattes d’éléphant. Si je me référais à mes connaissances historiques, il s’agissait d’un thème sur les années 1970.
Je sentis mes boyaux se tordre. Je me sentis soudainement mal à l’aise, nauséeux. Ce n'étaient pas mes propres sentiments, mais je comprenais qu’on puisse se sentir mal dans ce genre d’ambiance. Moi-même, je ne savais pas si j’aurais apprécié.
Mon regard se porta automatiquement sur la brune, que j’avais aperçue dans les souvenirs précédents. Elle dansait au loin, collé-serré avec un des garçons qui lui parlaient dans le lycée.
La blonde était assise, je sentais la douloureuse sensation du métal dur sous mes fesses. Son cœur était triste. Une douleur naissant dans le bas de mon ventre. La brune ne faisait pas attention à elle. Ses mains caressaient les cheveux du jeune homme tandis qu’elle dansait contre lui. Puis, ils s’embrassèrent passionnément, leurs langues entrèrent en collision.
À cette vue, mon cœur se brisa en mille morceaux. Je sentais mon rythme cardiaque accélérer. Chacun de ses battements me faisait souffrir. Un poids se forma au fond de ma gorge, me donnant envie de hurler à m’en déchirer les poumons.
La blonde ne tenait plus en place sur sa chaise, la rage montait de plus en plus en elle. D’un bond, elle se dirigea dans la foule d’un pas décidé. Elle s’arrêta à côté de son amie.
— Ça va pas la tête ?!
La brune se dégagea de l’étreinte du garçon.
— C’est quoi ton problème Marie ? lança la brune à la blonde.
— Arrête de jouer la pute !
Elle hurlait si fort que tout le monde se retourna sur elles.
— Mais ça va pas la tête ? répliqua de nouveau la brune, folle de rage.
— Tu te dandines contre lui comme une poule sur son œuf ! T’as le feu au cul ! Tu me fais peine à voir.
— Va te faire foutre !
Marie gifla la brune et quitta la pièce en pleurant. Je sentais ma main brûler. Je voulais bousculer toutes les personnes autour de moi, tant ma douleur prenait de l’ampleur. Parcourant chaque centimètre de ma peau.
Marie titubait. Une fois dehors, elle hurla comme une folle. Tout le monde la regardait, mais elle s’en fichait. Elle hurla de plus belle. Elle renversa tout ce qui se trouvait sur une des tables extérieures, tapa dans des gobelets au sol, shoota dans un caillou. Je sentais sa tristesse au plus profond de mes tripes.
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