Chapitre 9 (6/9)
— Hors de question que j’y aille toute seule, fit Marie.
— Mais attends, je ne vais quand même pas venir avec toi ! répliqua une petite brune.
— Elle m’a dit que je pouvais venir avec quelqu’un.
— Je ne me vois pas débarquer chez elle…
— Pourquoi ?
— Je vais me sentir inférieure, répondit la brune, soucieuse.
— N’importe quoi !
— Si, c’est une rivale de taille !
— Parce qu’elle est plus grande que toi ? se moqua Marie.
Cette dernière fit des chatouilles sur le ventre de la brune, qui se mit à rire. Elles étaient toutes les deux dans une petite pièce avec une imprimante. La lumière clignotait. Doucement, Marie caressa le visage de la brune. Je sentis la douceur de sa peau sous mes doigts.
— Marie… fit cette dernière, le rose aux joues.
— Sybille…
Les deux femmes se sourient. D’un regard, je sentais l’affection qu’elles avaient l’une pour l’autre.
Marie saisit Sybille par les mains et la plaqua contre l’imprimante. Elle l’embrassa avec ardeur. Ma bouche brûlait de désir. Sybille attrapa Marie par la taille pour resserrer son étreinte. Les doigts de Marie se baladèrent dans la chevelure de lionne de Sybille. Je sentais son odeur de fleur, qui lui collait bien à la peau.
Soudain, un bruit se fit entendre derrière la porte. Les deux collègues se séparèrent immédiatement, à bout de souffle. Un homme entra dans la salle en sifflotant, lançant l’imprimante. Marie caressa ses lèvres du bout des doigts, encore brûlante de désir.
— Salut les filles, lança-t-il gaiement.
— Salut Sylvain, répondit Marie, essoufflée.
Il repartit aussi vite qu’il était venu, ses feuilles fraîchement sorties de l’imprimante.
— Je n’ai pas trop envie d’aller dans l’appartement de la fille que tu as toujours aimée. Je ne me sens pas à la hauteur. Tu la connais depuis toujours… Et puis tu l’as dit toi-même, tu ne te sens pas capable de la supprimer définitivement de ta vie.
— C’est un bout de moi, de mon passé… Mais tu sais très bien que c’est toi que j’aime. Je n’ai plus aucun sentiment amoureux pour elle.
— Promis ?
— Promis.
Marie lui fit un sourire chaleureux auquel Sybille répondit par une grimace.
— Bon d’accord, tu as gagné.
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