Chapitre 21 ~ L'aile gauche (3/4)

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*Alice*


La soirée d’hier à la bibliothèque m’avait épuisé. Pourtant, on ne pouvait pas dire que c’était le boulot le plus compliqué. C’était même relaxant, d’être au milieu des livres, des portes de l’imaginaire. Vous ne trouvez pas que le temps ralentit quand on attend quelque chose ?

Je me levai pleine d’énergie. Je voulais faire un tour en ville ce matin. C’était ridicule, mais je voulais trouver une tenue sombre, passe-partout. Pour mon intrusion de ce soir. Ça ne changerait sûrement pas grand-chose, mais ça aiderait peut-être à ne pas me faire remarquer. Notre uniforme est assez voyant et reconnaissable. Mes vêtements de ville ou de soirée n’étaient pas non plus appropriés.

Il valait mieux prévenir que guérir, non ?

Après avoir fait quelques magasins qui n’avaient pas été concluants, je finis par trouver une robe-pull noire. Ce n’était pas mon style vestimentaire habituel, mais ça ferait bien l’affaire.

Quand j’arrivais dans le hall d’accueil, j’aperçus Mattheus, Mirabella et Célestin. Je clignai des yeux. On aurait dit qu’une couleur émanait d’eux, je n’avais pas spécialement fait attention à ça avant.

Enfin, l’autre fois, j'avais vu une sorte d’ombre gris-noir émanant de Mattheus, mais je pensais que c’était lié à l’alcool. Je clignai une nouvelle fois des yeux. Plus rien.

Ils collaient des affiches. J’attrapai celle qui était sur la porte d’entrée. Le dessin me fit penser à un décor d’Halloween. Des tombes et des squelettes étaient représentés. « Venez vivre une soirée mortelle ».

Un sourire se dessina sur mes lèvres, observant Mattheus du coin de l’œil. Comme il ne m’avait pas encore vu, je décidai de le rejoindre.

— C’est en quel honneur, cette soirée ? demandais-je.

Mattheus se retourna vers moi et me sourit. Mirabella n’était pas loin et fit une grimace.

— Quoi ? J’ai dit un truc qu’il fallait pas ?

— C’est l’anniversaire du chéri de Mira, taquina Mattheus.

Mirabella leva les yeux au ciel et continua de coller des affiches sur les vitres.

— Ça va ? me questionna Mattheus.

— Ouais et toi ? T’es toujours partant pour ce soir ?

— À ce propos… On pourrait en parler dans ta chambre ?

Je me mordillai la joue. D’autres pensées m’envahirent, mais je les balayai. Je devais rester focus.

— Ouais.

— Je reviens ! Lança Mattheus à Mirabella.

— Y’a plutôt intérêt. Il est hors de question que je fasse ça toute seule !

Mattheus laissa échapper un rire.

— C’est quoi l’histoire ? l’interrogeai-je.

Je lançai un regard rapide vers Mirabella. Dire qu’ils avaient couché ensemble. Une boule se forma dans le creux de mon ventre. Ouais, bon, je sais. Après tout, ils étaient célibataires, libres comme l’air. Ce n’était pas pour autant que ça ne me faisait pas de peine.

Mirabella était d’une beauté… Glaçante. Ses yeux étaient perçants, et ses cheveux blonds polaires… J’en étais presque jalouse.

— Rien de particulier, elle peut pas se voir l’organisateur de la soirée.

— C’est qui ?

— Melvin.

Toujours le même prénom problématique. Pourtant, comme je lui avais confié à la soirée jeu, il dégageait une sérénité qui m'encourageait à lui faire confiance. Je sentais qu’il avait une fêlure en lui. Une sorte de faille. Vous voyez, des fois, certaines personnes se cachent derrière une carapace ? Je percevais ça chez lui. Mon analyse n’était pas toujours correcte.

En fait, il me rappelait un frère que je n’avais jamais eu. C’était étrange comme sensation. Comme si nous étions de la même famille. En bref, je l’appréciais.

— Pourquoi elle l’aime pas ? demandai-je, curieuse.

— C’est une longue histoire.

— Raconte !

Mattheus me lança un regard en coin. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Nous arrivions à ma chambre. Mince, déjà ?!

— Plus tard. Je voudrais qu’on parle de ce soir.

J’ouvrais ma porte. Mes clefs glissaient dans mes mains tellement elles étaient moites. Mattheus entra dès l’instant où j’entrebâillis la porte, pressé. Sa tête bougeait dans tous les sens, comme s’il était à la recherche de quelque chose.

— C’est ça que tu cherches ?

Je sortis le badge volé de sous mon pull, le lui tendant avec un air amusé.

— Si tu le veux, il va falloir m’enlever mes vêtements.

Mon sourire s’élargit quand je vis son air gêné. Ses joues rouges. Ses lèvres pincées. Il détourna le regard, posant ses mains contre ses hanches.

— Plus sérieusement, Matt, dis-je d’un ton sérieux. Rien ne m’empêchera de mettre mon plan en action.

— Alice… Je t’en prie, renonce.

Il s’avança vers moi et posa ses mains sur mes épaules. Je frémissais à son contact. Mon regard se posa dans le sien, désireuse. Je me mordillai de nouveau la joue afin de revenir sur terre. Je le repoussai et me dirigeai vers la porte.

— Si tu veux venir avec moi, je t’attends à 19 heures.

Je lui fis un geste, indiquant la sortie. Les yeux de Mattheus se posèrent sur moi, me détaillant. Son visage était fermé, impassible. Sa mâchoire était serrée.

Sans ajouter quoi que ce soit, il quitta ma chambre. Retournant sûrement accrocher le reste des affiches. Un soupir s’échappa d’entre mes lèvres.

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