Chapitre 27 ~ L'anniversaire (2/3)

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En observant Mirabella lever son bras pour boire, j’aperçus un bracelet que je n’avais jamais vu auparavant à son poignet. Le bijou était fin, en or blanc. Des fleurs de toutes les couleurs entouraient la chaîne.

— Joli bracelet, lui fis-je remarquer.

Mirabella eut un mouvement de recul, sous mon regard perplexe. Elle nous raconta :

— J’ai retrouvé un paquet devant ma porte ce matin, avec ce bracelet… Je sais pas qui me l’a offert. Il est vraiment beau…

— Sûrement un admirateur secret, se moqua Melvin.

Elle lui fit une grimace.

— C’est vrai qu’il est beau, ton bracelet, confirma Alice, l’observant de plus près.

— Oh Alice, ton costume est génial !

Elle sursauta, ne s’attendant pas à ce qu’on lui parle. Jaya était derrière elle. Son visage était peint de blanc. Ses yeux entourés de rouge. Elle arborait une grande cape noire et rouge. Ses dents étaient également complétées par un dentier de canines pointues. C’était un vampire.

— Le tien aussi, Dracula ! lança Alice.

— Par contre, toi… commença Jaya en me pointant du doigt.

— Tu peux pas comprendre, il se rebelle contre notre société !

— Cesse de te moquer, sorcière ! m'écriai-je.

— Calme-toi ou je te lance un sort !

— Oh non, quelle horreur.

Je levais les mains en l’air, cédant sous la fausse menace. Mes amis levèrent les yeux au ciel. Au loin, j’aperçus Sophie, dans un costume identique à celui de Melvin. Elle salua tout le monde. Je ne pus m’empêcher de rire.

— Quoi de plus terrifiant que la mort ? se justifia-t-elle.

— Je doute que La Mort s’habille ainsi, me moquais-je.

— Et qu’est-ce que t’en sais ? T’en connais des Maîtres de La Mort peut-être ?

— Tu veux que je t’en présente un ?

Alice lâcha un rire.

— Ça serait marrant, dit-elle.

— Quoi donc ? demandai-je.

— D’en rencontrer un. Ça doit pas être évident de récupérer des âmes à tout bout de champ.

— À qui le dis-tu.

La salle continuait de se remplir. Melvin en profita pour s’éclipser, allant voir le DJ présent sur l’estrade. La fumée qui sortait des tombes se densifia, donnant une ambiance mortuaire au lieu. Sophie invita Célestin à danser. Mirabella était accoudée au bar. Elle jetait un coup d’œil vers Melvin. Jaya semblait chercher quelqu’un dans la salle.

Alice m’entraîna sur la piste de danse.

— Qu’est-ce que tu fais ? T’es folle, tu sais que j’aime pas danser…

Pour me dérider, elle commença une danse absurde. Je ne pus m’empêcher de rire en la voyant faire. Elle m’attira plus proche d’elle et je finis par me prêter au jeu. Puis, nous finissions par danser collé-serré, dans un slow revisité.

Mirabella nous rejoignit. Je l’observais tandis qu’elle murmurait quelque chose à l’oreille d’Alice avant de m’attraper par la main.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Viens avec moi. Faut que je soulage ma conscience, et j’ai pas envie de le faire seule.

Elle m’entraîna à la suivre. Nous rejoignîmes Melvin qui discutait avec un Timéo déguisé en chien. Sans demander l'avis de Melvin, elle l’attrapa par le bras, avant de nous conduire tous les deux à l'écart.

— Qu’est-ce qu’il y a, Bella ? Tu veux nous faire danser tous les trois ? fit Melvin, commençant à se remuer bizarrement.

— Non. Je voulais juste te dire… Je… Je suis désolée d’avoir insinué que tu avais fait tuer Vilenia. Je sais que ça n’a pas dû être facile pour toi, puisque c’était ton… Amie...

L’expression de Melvin devint glaciale. Ne lui donnant aucune réponse, il s'en allait brusquement. Mirabella le retint par le bras. L’expression de Melvin était indifférente, neutre.

— Tu cherches quoi, Bella ? Ta dignité ? Tu la retrouveras sûrement dans les objets trouvés.

— Je savais pas, OK ?

— Qu’est-ce que ça change, au juste ?

Ils s’observaient dans un duel silencieux. Melvin finit par rompre leur échange, retournant dans la foule. Mirabella poussa un soupir de frustration. Son regard était bloqué sur l’endroit d’où il avait disparu, comme si elle venait de perdre un ami cher à son cœur.

J'ignorais quoi lui dire. À vrai dire, je ne comprenais pas ce changement soudain.

— Il a raison, qu’est-ce que tu cherches, Mira ? Tu l’as traité comme un ennemi toute l’année, c’est trop tard pour les excuses.

— Oh, mais je le supporte toujours pas, répliqua-t-elle, amère. C’est juste que… Si ça avait été toi ou Célestin qui étiez morts et qu’on m’avait balancé à la gueule que j’aurais un quelconque lien avec votre disparition, ça m’affecterait.

— On parle de Melvin. On peut pas dire que ce soit le genre de personne à avoir de la compassion.

Mirabella haussait les épaules avant de glisser sur moi un regard inexpressif. Puis, elle aussi, disparut dans la foule. C’était également son anniversaire, et, quelque part, je fus triste qu’elle ne trouve aucune joie dans cette soirée.

Alice vint me rejoindre, le sourire aux lèvres.

— Tu pensais pouvoir m’échapper ?

— J’y pensais pas une seule seconde.

— Tu veux qu’on sorte un peu ? Il fait chaud…

— Si tu veux.

Alice passa son bras sous le mien et nous nous dirigeâmes vers le hall. L’air extérieur était doux.

— Tu n’avais plus envie de danser ? lui demandais-je.

— C’est pas trop mon truc non plus, tu sais.

— Pourquoi tu vas à des soirées comme ça, si t’aimes pas danser ?

— Je peux te retourner la question, me lança-t-elle, le sourire aux lèvres.

— C’est vrai. J’y vais surtout pour passer du temps avec mes amis. Pendant les cours, c’est pas pareil. Ça fait du bien de penser à autre chose le temps d’une soirée.

— Et pourtant, à chaque fête du campus, c’est avec moi que tu passes ta soirée, se moqua-t-elle.

— Peut-être parce que tu es la plus importante de toutes.

Alice détourna les yeux, le feu aux joues.

— Si j’aime pas danser, reprit-elle sans me regarder, c’est parce que ça me rappelle trop ma mère. Elle adorait ça. C’était son truc. Alors que moi… Je suis nulle.

Je relevais sa tête du bout des doigts.

— Tu es tout sauf nulle, Alice.

— Si. Regarde, je suis venue ici pour savoir la vérité sur ma mère et, en presque un an, qu’est-ce que j’ai appris ? Rien.

Mes mains retombèrent mollement contre mon buste. Mes yeux fouillèrent les siens, à la recherche d’une solution. Comme il m'était impossible de lui dire, je ne voyais pas comment la rassurer. Et puis, j'étais censé disparaître après cette soirée, je ne pouvais pas lâcher une bombe pareille.

— J’ai pas besoin de ta potion, tout compte fait, dis-je pour changer de sujet.

Alice plissa les yeux.

— Pourquoi ?

— Parce que c’est toi ma potion. Une dose d’Alice dans ma journée et hop ! Je suis heureux.

Alice haussait les sourcils, surprise. Puis, elle fit un pas vers moi. Un autre. Encore un autre. Réduisant l’écart entre nous. Son visage se retrouva à quelques centimètres du mien. Son souffle chaud me donnait des frissons. Sa bouche s'était entrouverte, laissant apparaître sa langue.

Je clignais des yeux, à deux doigts de céder. Mais je tins bon.

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