Chapitre 28 ~ Idylle (2/4)
Elle rassembla ses affaires avant de sortir un plat du frigo. C’était une tarte que nous avions préparée la veille. Une fois qu’elle eut terminé, elle vint m’embrasser. Puis, elle referma sa main autour de la mienne avant de m’aider à me relever.
— Bah alors, tu viens ?
Je clignais des yeux avant de constater que j'étais statique. Je scannais chaque parcelle de cette bulle, avant de l'éclater pour toujours. Puis je la laissai m’entraîner à sa suite jusque dans le hall, avant de lui ouvrir la voie.
Une fois dans mon couloir, Alice resserra son bras autour du mien.
— C’est vachement sombre, ici.
Je ne répondis rien, me contentant de déverrouiller la porte.
— C’est ça qu’on vous donne chez les bourgos ? lança Alice en entrant dans ma chambre avec entrain. Elle est minuscule, votre chambre. Je m’attendais à un palace !
Je haussai les épaules.
— Ça me convient bien, j’ai pas besoin de plus.
En m'installant sur mon lit, je remarquai mon Livre noir, posé en évidence sur ma table de chevet. Je m’empressai de le ranger, veillant à ce qu’Alice ne me voie pas m’agiter. Comme elle était occupée à sortir son plat, elle ne fit pas attention à moi. Elle coupait des parts avant de se tourner et de s’adosser contre mon bureau. Elle balaya la pièce du regard, hochant la tête en silence.
— T’en veux ?
Sans grande conviction, je saisis la part qu'elle me tendait. En réalité, je n’avais pas faim du tout. Là, je souhaitais être enterré six pieds sous terre. Mais, pour lui faire plaisir, je croquais un petit bout.
— C’est mauvais ? T’en tire une de ces têtes…
Je levai les yeux vers elle, détaillant chaque parcelle de son être. En l’observant intensément, je pouvais distinguer la couleur de son âme qui ondoyait légèrement. Alice m’adressa un sourire, mâchant en silence. Puis, une pensée s'installa en moi : quitte à passer une dernière soirée ensemble, autant la passer à fond. Alors, je posai ma part sur le bureau et attirai Alice contre moi.
— Qu’est-ce que…
Sa phrase resta en suspens. Je me levai en hâte et déposai Alice sur mon bureau. Dans la surprise, elle avait laissé tomber son repas sur le sol. D’un coup de bras, je déplaçai les affaires qui traînaient, avant de l’embrasser avec fougue. Elle émit un grognement étouffé avant de me rendre mon baiser.
Sa lueur blanche dansait autour de moi, en unisson avec mon âme. Du bout du nez, je caressais sa peau, essayant de m'imprégner au maximum de son odeur. Je passais mes mains dans ses cheveux. Ils étaient désormais en bataille, lui donnant un air sauvage. Puis, je reculai mon visage, la scannant de la même manière que sa chambre.
Alice avait le souffle court. Elle mordilla sa lèvre inférieure, interdite. Son regard brillait du même feu ardent que le mien. Son désir faisait vibrer l’effluve qui dansait autour d’elle. C’était agréable de sentir que vous étiez unique dans le regard de quelqu'un.
Alice…
Comment pourrais-je vivre sans cette femme ? Sans la sensation de ses mains sur ma peau, qui m'électrisait. Sans sa douceur, sa bienveillance. Tout son être allait me manquer.
Mes sentiments se déchaînaient en moi, comme une tempête en mer. Ma passion, ma tendresse, ma sauvagerie…
Avec délicatesse, je touchais ses joues du bout des doigts. D’un mouvement de tête, elle rapprocha sa peau contre la mienne. Puis, elle m’attira contre elle et m’embrassa avec passion. Ses bras se resserraient contre mon dos, me tenant prisonnier. Du bout de sa langue, elle lécha ma lèvre inférieure. Ses pupilles étaient dilatées. Ses sourcils étaient légèrement froncés.
Je plongeais encore une fois sur ses lèvres, me faisant plus pressant.
— Tu me rends folle… murmura-t-elle dans le creux de mon oreille.
Ces mots déclenchèrent une sensation en moi. Quelque chose d'incontrôlable. Toutes mes barrières, mes peurs, s’envolèrent. Comme une évidence, je savais que je la voulais, comme je n’avais jamais voulu personne auparavant. Ça allait me détruire, je le savais. Mais je ne pouvais plus lutter contre mes ressentis.
Alice jouait avec moi. Sa main caressait mon torse, se baladait sur mon corps. Je me sentais à l’étroit dans mon jean. Nous nous embrassâmes une nouvelle fois, puis, avec douceur, j’ôtais son t-shirt, dévoilant un soutien-gorge en dentelle rouge. Je caressais sa peau du bout des doigts, voulant la découvrir sous mes mains. Puis, je tentais de retirer l’agrafe — avec difficulté, comme c’était la première fois. Quand j’eus enfin réussi, je partis à la découverte, voulant goûter chaque parcelle de son corps. Elle tressauta à mon contact. Sa peau frissonnait.
Avec elle, c’était instinctif. Presque comme si j’avais fait ça toute ma vie, je prenais les devants. Il fallait dire qu’elle m’inspirait, ce n'était pas très compliqué. Avec sa permission, je vins défaire son bas, voulant la voir tout entière. Cette nouvelle proximité faisait réagir tout mon être, comme un poison se diffusant dans mes veines. Puis, je sentis son corps se tendre sous ma langue.
À cet instant, elle n’était plus Alice, et je n'étais plus Mattheus. Nous n’étions qu'un prolongement l’un de l’autre, deux âmes qui se fondaient, qui se mêlaient, comme une danse.
Remontant vers sa bouche, je touchais ses lèvres du bout des miennes avec tendresse. Ses joues étaient rougies par le plaisir que je venais de lui procurer précédemment. Doucement, elle toucha mon corps avant d’ôter mon t-shirt, mon pantalon. Ses yeux étaient désireux. Avec une lenteur maîtrisée, elle continuait de balader ses mains sur moi. Je fermais les paupières, souhaitant ressentir ce moment jusqu’au noyau de mon âme.
Puis, je la sentis enlever mon caleçon. À présent, nous étions tous les deux nus. J'ouvrais les yeux, souhaitant garder son image en mémoire. Nous vibrions à l'unisson de nos émotions, enflammés par notre fougue. Son corps se tendit, attendant que nous fusionnions.
Tel le servant de nos âmes, je m’exécutais. Doucement, je prolongeais notre connexion. Mon corps s’engourdissait de satisfaction. Quand nos corps ne firent plus qu'un, nous poussions tous les deux un grognement en écho. Au plus profond de moi, je sentais mon âme qui s’agitait, comme si elle avait attendu ce moment depuis toujours. Et tandis que j’accélérais le rythme, que nos corps tremblaient de désir, transpiraient d’amour, je me rendais compte que je l’aimais.
J'aimais cette femme de tout mon être, de toute mon âme. Jamais je ne pourrais retrouver un bonheur identique. Ce n'était pas tant l’acte en lui-même que je désirais, mais la proximité que nous avions à ce moment. Cette connexion intime entre nos âmes, entre nos corps, qui ne faisait que renforcer notre lien. Ces sensations que l’on se procurait soulignaient l’intensité de nos émotions.
Et dans un soupir, nous jouissions en harmonie, avides de plaisir.
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