chapitre 3

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 [...] Dans le grand bureau du maître du manoir s'étaient réunis plusieurs personnes.

Debout devant les grandes vitres recouvrant le large mur face à la porte, le vampire faisait face à sa petite assemblée. Les dominant tous de son aura. Les pâles rayons du soleil soulignaient la courbe de sa silhouette, mais au lieu de réchauffer la pièce, ils semblaient la glacer encore plus.

Assise à même le tapis, une femme intemporelle aux longs cheveux blanc, une douce peau aussi claire que le lait, de long cils blancs ombrageant délicatement ses yeux aux iris d'un gris mystique, gardait son délicat visage baissé sur son oeuvre. Derrière elle, deux hommes comme entourés de ténèbres attendaient en silence. Le centre de l'attention à cet instant était la femme. Devant elle, s'étalait une peau de bête ancienne sur laquelle elle avait répartis diverses pierres et herbes dans un cercle formé de cendres et de fragments blancs que l'un des deux individus avait reconnu comme des os.

- Alors sorcière ? s'impatienta le vampire.

- Encore un instant maître. J'y suis presque.

Le maître tiqua sous la tension due à l'attente mais patienta comme demandé. Puis, sans que personne ne s'y attende des flammes d'un mauve étrange s'élèvairent. Si vite qu'elles poussairent la sorcière à se reculer sous la surprise et par peur, et embrasairent la peau de bête et tout ce qui s'y trouvait. Les deux hommes ne réagirent toujours pas, laissant à la sorcière le soin de son occuper seule. Elle incanta rapidement et jeta des herbes sorties d'une besace à son côté sur les flammes. Celles-ci étouffèrent dans un cris d'agonis propre à un feu noyé par une gerbe d'eau. Une fumé âcre et violette s'éleva et empesta la pièce. Finalement, l'un des deux hommes s'avança à grandes enjambées et ouvrit l'une des grandes fenêtres précipitamment.

- Alors ? Que signifiait ceci ? Répond sorcière!

- Maître. Je n'ai pas pu remonter jusqu'à la banshee.

- Comment ? À quoi te sert donc ta magie et tes herbes si tu es incapable de me retrouver cette chose !

- Maître, dois-je vous rappeler que jusqu'à présent nous n'étions pas sûre qu'une représentante de ce peuple puisse exister encore ? De plus, vous devez savoir qu'il est presque impossible pour une sorcière de trouver quelqu'un sans avoir quelque chose lui appartenant pour remonter sa trace.

- Arrête donc de parler à demi-mots et va droit au but.

- Je suis l'une des sorcières noires les plus puissantes qui existe, c'est pour ça que vous avez besoin de moi, et c'est pour ça que malgré la difficulté insurmontable pour la plupart de mes congénères j'ai été capable de repérer l'existence d'une banshee dans cet univers.

- Je me fiche de ta puissance. À quoi bon si tu es incapable de me la trouver ! Cesse de blablater et montre-moi des résultats !

Tous se figairent dans le bureau. La présence du maître venait de s'échapper un court instant et les avait paralysé. Ces derniers temps, le vampire perdait patience. Il devenait dangereux de lui annoncer des nouvelles qui le contrariaient un tant soit peu. L'un des deux hommes se racla la gorge, rappelant le maître à eux. Le vampire prit alors une longue inspiration, ses épaules tressautairent et il passa une main nerveuse dans ses longs cheveux de jais. Lorsqu'il relâcha son souffle contenu, ses épaules s'affaissairent et un peu de sa tension le quitta. La présence se dissipa alors et tous purent se remettre à respirer.

- Explique-toi, dit-il de sa voix grave et redevenue calme.

- Il existe bien encore une banshee, la dernière sans aucun doute. Mais elle est protégée par un sort qui m'empêche de l'atteindre et de la trouver.

- Comment cela se peut-il ?

- La sorcellerie. Je ne peux plus la localiser, elle est comme devenu invisible à mes yeux.

- Donc tu as échoué. En partie.

- J'ai tout de même eu le temps de délimiter une zone de recherche.

- Où ?

- Elle se trouve dans ce pays maître. La messagère de la mort est sur votre territoire.

L'homme, ou plutôt le mort, fixa un instant la sorcière. Son regard glacial semblant la sonder, à la recherche du moindre mensonge. Finalement, il détourna son attention et arpenta son bureau. Longeant les murs, passant deux doigts sur la surface du mobilier. Un tour de marche plus tard, le voila debout devant son bureau. De profil. On eu dit une statue, non pas grecque, aux origines inconnues mais à la beauté indéniable. Mais lorsque le visage de cette beauté marbrée se tourna à nouveau vers eux, ses yeux luisirent d'un éclat sanguin et dangereux, le signe de la chasse. Ses hommes se redressairent prestement et une tension tout autre monta. Il porta son regard au-dessus de la femme toujours au sol, sur les deux hommes.

" Trouvez-la et ramenez moi cette banshee. "

Aussitôt, les deux quittairent la pièce. Le maître venait de lancer ses chasseurs aux trousses d'une femme inconnue et invisible.

" Sorcière, d'ici demain, je veux que tu aies trouvé un moyen pour que mes hommes mettent la main sur cette banshee. Sinon, je te tranche la tête. "

Et sur ces mots, il quitta le bureau sans qu'elle ne puisse le suivre du regard, la laissant assimiler la menace. Une poignée de secondes seulement se fut écoulées avant qu'il ne se retrouve au centre des cuisines. Les quelques domestiques présentes poussairent des cris de surprise. Sans leur prêter attention, il appella de son ton autoritaire :

- Maria.

- Oui maître ?

- Fait sonner la domestique, je veux la voir dans mon bureau à mon retour.

- Oui maître.

Puis, de la même façon qu'il était apparu il s'évapora.

La cuisinière resta un instant debout à fixer l'espace où s'était tenu le maître du manoir. Elle n'aimait décidément pas quand il venait dans sa cuisine. Les seuls morts ayant le droit d'y entrer devaient être les animaux à cuire. Et chaque fois qu'il lui ordonnait d'appeler Julia elle s'inquiètait. Après une minute de prière silencieuse à son amie au ciel pour la sécurité de la jeune femme elle cria aux domestiques et à ses commis de retrouver leur sérieux et de se remettre au travail. Tous obéïrent en silence tels de bons petis soldats. Personne ne voudrait s'attirer les foudres de la vieille Maria. Elle délassa ensuite son tablier en même temps qu'elle donnait ses dernières instructions aux commis et quitta ses cuisines. Direction, la clairière des caravanes.

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