25 octobre

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De l’importance du cycle en biodynamie. Voici l’autre leçon donnée par Dörte ce matin : les déjections d’animaux nourrissent les céréales qui nourriront plus tard les animaux… qui finiront par chier. Par ce truchement, l’animal et le végétal interagissent, et vivent en symbiose en ne formant qu’une seule et même entité : la ferme.

L’heure de la promenade – et l’heure de la pratique – a sonné. La plupart des vaches sont déjà sorties de l’étable. Elles paissent dans le silence et dans la boue. Deux autres ont choisi de se vautrer sur un lit de paille. Des divas, des vaches sacrées. Soudain, Dörte tombe en arrêt devant une belle bouse de vache, et nous la présente. Elle se décompose avec politesse, inodore ; à l’intérieur, les bactéries convertissent en or brun, en substances nutritives, ce qui de prime abord n’était rien qu’un monticule indigeste et puant. Mais ce fumier, si précieux soit-il devenu, ne suffit pas selon les prescriptions de la biodynamie. Ce qui parachève le travail, c’est le suivi de la « préparation 500 ». Nous allons d’abord incorporer cette bouse dans la corne d’une vache (qui serait ravie de l’apprendre), avant de l’enfouir sous terre pendant toute la période hivernale. Au printemps, Dörte et Jens démouleront l’intérieur de la corne afin de récupérer de la bouse fermentée, qu’ensuite ils dilueront dans de l’eau de pluie. Pour finir, et répétant le même processus qu’hier, ils pulvériseront le mélange sur les champs de céréales, à dose homéopathique, afin de fertiliser les sols. Est-ce là de la pensée magique, ou de la sorcellerie ? Il n’en demeure pas moins qu’après pulvérisation, Dörte jure que ses céréales ont de meilleures défenses immunitaires. Ce qu’elle en dit, après toutes ces années de pratique obscure, c’est que ce fumier-là nourrit mieux la rose que tout autre fumier. C’est ainsi, Dörte ne sait ni pourquoi ni comment, mais c’est ainsi.

Le fumier nourrit la rose. Incidemment, je puis confesser que ces mots, quoique banals, me sont apparus comme une étrange révélation, par laquelle j’ai percé le vrai sens de notre voyage, et de nos différents woofings accomplis tout le long. Car le fumier nourrit la rose. Et les ruines de notre civilisation finiront par produire un monde plus acceptable.

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