Chapitre 7 - La colère de Freyki
Le silence pesant qui planait sur le palais de Fereyan éclata soudain dans la grande salle, rompu par les cris de Freyki. Le roi, furieux, arpentait la pièce d’un pas rapide, le visage marqué par une colère contenue, ses poings se serrant à chaque instant.
« Comment as-tu pu, Jaelith ?! » s’écria-t-il, sa voix grondant comme un orage. « Sortir en ville sans escorte, mettre ta vie en danger ainsi que celle de Tyrian ! C’est insensé ! »
Face à lui, Jaelith, pâle mais déterminée, se tenait droite, son regard empli de calme et de résolution. Elle n’était plus la reine affaiblie par la maladie, mais une mère prête à défendre son enfant.
« Freyki, » répondit-elle doucement mais fermement, « Tyrian avait besoin de ce moment. Il étouffe ici, sous la pression et le poids de tes attentes. Nous devions sortir, ne serait-ce qu’une heure, pour qu’il puisse respirer, se sentir vivant. »
Freyki serra les poings, ses traits se durcissant davantage. « Et pour cela, tu as pris le risque insensé de vous exposer, sans aucune protection ?! Tu aurais pu être blessée, ou pire ! Tyrian aurait dû essayer de te raisonner au lieu de te suivre aveuglément ! »
À ces mots, Tyrian, qui observait la scène à l’écart, baissa la tête, le poids de la culpabilité pesant sur ses épaules. Freyki, les yeux flamboyant de reproche, se tourna vers lui, sa voix se faisant plus tranchante.
« Tyrian, tu es un prince de Fereyan ! Tu aurais dû protéger ta mère, pas l’accompagner dans cette folie ! As-tu la moindre idée des conséquences que cela aurait pu avoir pour notre famille ? »
Tyrian, dévasté par la colère de son père, murmura faiblement, le regard fixé sur le sol. « Je suis désolé, père. Je… je n’ai pas voulu... »
Avant qu’il ne termine, Talia s’avança et se plaça entre son père et son frère, son regard défiant croisant celui de Freyki. « Père, arrête ! Ce n’est pas la faute de Tyrian. Mère voulait seulement lui offrir un moment de répit, un instant où il n’avait pas à être celui que tu exiges qu’il soit. Pourquoi ne peux-tu pas comprendre cela ? »
Freyki fixa sa fille, la surprise se mêlant à une indignation farouche. « Talia, tu n’as pas à prendre parti dans cette affaire. Ce n’est pas à toi de décider ce qui est bon pour ce royaume ou pour cette famille. Tyrian a agi de manière irresponsable et doit en subir les conséquences. »
Soudain, Tanis, le plus jeune des enfants, apparut dans l’entrée de la salle et s’avança, le visage grave. Bien que sa stature soit plus frêle que celle de son père, il se tenait droit, les bras croisés sur sa poitrine. « Père a raison, » déclara-t-il, sa voix calme mais ferme. « Tyrian aurait dû essayer de dissuader mère. Les règles sont là pour nous protéger. »
Talia tourna brusquement vers lui, ses yeux étincelant de colère et de tristesse. « Tanis, comment peux-tu dire cela ? Tyrian souffre déjà suffisamment à cause de cette pression incessante. Ce n’est pas en le condamnant davantage qu’on l’aidera ! »
Tanis soutint le regard de sa sœur sans faillir, un éclat de loyauté inébranlable dans ses yeux. « Les règles existent pour une raison, Talia. Si nous les ignorons, nous mettons tous en danger. »
Voyant ses enfants divisés par cette querelle, Jaelith leva une main apaisante, un appel au calme dans sa voix douce. « Freyki, » murmura-t-elle en regardant son époux avec une lueur de tristesse dans les yeux, « nous devons nous unir, pas nous déchirer. Tyrian a besoin de notre compréhension et de notre soutien, pas de notre colère. »
Les épaules de Freyki se détendirent légèrement, mais la frustration demeurait visible dans ses yeux. « Jaelith, je comprends ce que tu cherches à faire, mais la sécurité de notre famille et de notre royaume doit rester notre priorité. Nous devons être plus prudents, surtout en ces temps troublés. »
Jaelith acquiesça, son regard adoucissant quelque peu la dureté de ses traits. « Je suis d’accord, Freyki. Soyons plus prudents, mais sachons aussi être plus compréhensifs. Tyrian mérite notre soutien, tout comme Talia et Tanis. Nous devons être une famille unie, car ce qui nous attend à l’avenir ne fera qu’exiger plus de force de notre part. »
Freyki hocha la tête, le regard adouci par les paroles de sa femme. Après un moment, il posa les yeux sur son fils, Tyrian, qui restait en retrait, le visage pâle.
« Très bien, » dit Freyki d’un ton plus posé. « Tyrian, à partir de maintenant, tu passeras davantage de temps avec le père Nidud. Il veillera à ce que tu t’entraînes sérieusement et respectes les règles de notre maison. Cela ne sera pas une punition, mais une leçon pour te guider. »
Tyrian acquiesça, acceptant la décision de son père, même s’il sentait en lui une pointe de tristesse. Talia, s’approchant discrètement, serra la main de son frère, lui offrant un sourire réconfortant, chuchotant doucement pour que seul lui puisse l’entendre.
« Nous traverserons cela ensemble, Tyrian. Nous devons rester forts, quoi qu’il arrive. »
La tension dans la salle semblait se dissiper quelque peu, comme un orage qui s’éloigne, mais les cicatrices des conflits familiaux restaient visibles. Freyki, Jaelith, et leurs enfants savaient qu’ils devaient trouver un équilibre entre leurs devoirs et leurs sentiments. Les liens entre eux s’étaient étirés, certains s’étaient affaiblis, mais tous savaient que pour l’avenir de Fereyan, la force de leur famille était primordiale.
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