Heure 64
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Enfouie sous ma couette, j'inspire les bribes que l'extérieur m'amène, les mumures froids. D'un regard au carreau, je pourrais prendre connaissance de couleurs de la même manière qu'on observe tes peintures - il a neigé sur le vert, il a neigé sur la ville, il a gelé, c'est l'hiver.
Mais cet après-midi, enfouie sous ma couette, je ne veux plus rien voir, simplement tendre le nez aux effluves frileux, accorder une oreille aux croassements, aux vapeurs incisives d'un monde flou, aux éclats électriques qui parcourent le frimas. Comme l'impression que tout vit sans moi. Et je m'emplis de ce vacarme de là-bas, de ce tout qui rugit sans s'écouter... Tout ça brûle, agité, engoncé dans un manteau presque trop froid.
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