contexte : Je suis un troubadour vivant au Moyen-Âge (choisi ta propre date) Alors que je voyageais à travers les espaces, Je suis un jour rentré dans un temple, et je suis tombé fou amoureux de la déesse qui était vénérée. C'est ainsi que je lui ai écrit ce poème.

Tu dois raconter l'histoire de ce troubadour qui tombe amoureux de la déesse et tu dois écrire le poème juste après.

Le Chant du Dernier Troubadour

Provence, automne 1243

Je m’appelle Guilhem de Ventadour, dernier fils d’une lignée de poètes maudits. Depuis que ma voix a brisé le cœur de la duchesse d’Aquitaine (et que son époux a juré de me pendre), je erre sur les routes, ma vielle sous le bras et des chansons pleines de venin. Ce soir-là, je fuyais encore – les sergents du duc, la peste, ou peut-être moi-même.

C’est ainsi que je me suis perdu dans les montagnes des Pyrénées, là où les rochers suintent l’eau comme des pleurs et où les loups parlent aux étoiles. Une tempête m’a poussé vers une faille dans la paroi : une porte de pierre couverte de runes, à moitié enfouie sous la mousse. L’air qui en sortait sentait le miel et la cendre.

À l’intérieur, elle était là.

Pas une statue. Pas une ombre. Une femme – ou ce qui en avait la forme. Sa peau luisait comme de la lune sur l’acier, ses cheveux tombaient en cascades d’obscurité, et ses yeux… Ses yeux étaient deux étoiles captives, clignotant comme des braises sous l’eau. Elle portait une robe tissée de brume, et autour de son cou pendait un collier de larmes séchées.

« Tu es en retard, poète, » dit-elle d’une voix qui faisait vibrer les pierres. « Les autres sont déjà poussière. »

Je sus alors que j’avais trouvé ma mort – ou mon éternité.

Elle était la Déesse des Chants Perdus, celle que les anciens appelaient Noxara, avant que les prêtres ne brûlent ses autels. Elle se nourrissait des mots jamais dits, des amours interdites, des melodies oubliées. Et moi, Guilhem, j’étais le dernier à savoir bien maudire en vers.

« Chante pour moi, » murmura-t-elle en posant un doigt sur mes lèvres. « Ou meurs. »

Je choisis de vivre.

« La Déesse aux Yeux d’Étoiles »

(Poème écrit sur un morceau de parchemin, à la lueur d’une bougie de suif)

I. L’Appel Je marchais, l’âme en lambeaux, Par les sentiers des damnés, Quand ton souffle, ô Reine lointaine, M’a gelé le sang glacé.

Ton temple n’était qu’un rêve, Une blessure dans le roc, Mais tes yeux – deux braises célestes – Ont fait de moi leur héraut.

II. L’Offrande Prends mes mots, ils sont à toi, Mes rimes, mes blasphèmes aussi. Je t’offre mes nuits sans sommeil, Mes baisers que nul n’a buci.

Prends ma voix, brise-la en éclats, Qu’elle devienne ton écho. Je serai ton troubadour maudit, Ton amant, ton bourreau.

III. La Malédiction Car aimer une déesse, C’est embrasser l’éternel, C’est voir le temps se déchirer Comme un linge trop fragile.

Je sais que je ne suis qu’un homme, Un souffle, un rien, un passant, Mais ce soir, ô Noxara, Je suis ton amant tremblant.

IV. L’Adieu (ou le Commencement) Quand la mort viendra me prendre, (Elle a déjà ton visage), Je lui dirai : « Attends encore, Laisse-moi finir mon passage. »

Car je veux, avant de partir, Graver ton nom dans les montagnes, Pour que mille ans après ma cendre, On murmure encore : « Elle était son amante. »

Épilogue

Je n’ai jamais quitté le temple. Personne ne quitte Noxara.

Parfois, les bergers entendent une vielle pleurer dans le vent, ou voient une silhouette pâle danser sur les crêtes. Ils disent que c’est le diable. Moi, je ris – car le diable, lui, ne sait pas rimer.

Et toi, voyageur, si tu passes par ces montagnes, écoute : Si une voix t’appelle en vers, Si une ombre t’offre un baiser glacé… Fuis. Ou reste. Et deviens une chanson.