La belette

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Le bain fut une volupté... J'en sors à regret. Mais je me sèche lentement. Je ne suis pas très tranquille dans cette chambre. Porte fermée à clé, je découvre - j'ai le temps en ce jour férié - chaque partie de mon corps comme autant de nouveautés. Un regard scrutateur vers l'évolution de mon épilation réalisée la semaine dernière... Mes poils restent discrets, voire toujours invisibles. J'aime tellement la sensation de ma main sur ma jambe, partant du haut de mes cuisses, cette peau parfaite adoucie à l'Uriage, puis je remonte du bout des doigts jusqu'à ma "belette" : voilà le mot que j'ai trouvé pour nommer ma plus secrète intimité.

Comment vais-je m'habiller ? J'ai passé une bonne partie de la nuit à y réfléchir. Je cherche dans mon armoire ; j'ai les vêtements que je viens d'acheter : trois culottes, toutes d'occasion, des bas Dimup, blancs et noirs, un joli haut avec de la dentelle, un soutien-gorge 95B, une belle robe dénichée sur Vinted... J'achète beaucoup de vêtements d'occasion et même mes slips, alors que je gagne très bien ma vie en expertise et sémiologie linguistique. C'est que j'éprouve une joie folle à l'idée qu'avant moi, une femme a utilisé la reine des lingeries : la petite culotte. J'imagine la vie de celle qui a vendu une Perla ou une Carine Gilson d'occasion. Est-ce une bourgeoise à court de sous ? S'agit-il d'une maîtresse quittée qui se sépare de tout vêtements caressé par son ex-amant ? D'une autre qui jouit à l'idée que quelqu'un d'inconnu portera ses sous vêtements, tout comme moi j'ai plaisir à glisser mon entrecuisse dans la soie d'une autre ?

Puis, sans m'en soucier, avant même de choisir la culotte, ma main s'aventure sur mon pubis. Trop de pulsion... Elle glisse sur le haut de mes cuisses qui sont dans la hâte de retrouver la beauté d'un bas, puis caresse entre ma belette et mon petit cul. Ma main se contente de le tourmenter légèrement. Il est bien refermé, son arrondi brun collé sur ses petits plis, tout propres du bain, puis il se décontracte doucement sous ma caresse mouillée, mais se referme encore.

Je dois maintenant m'habiller et je décide de rester sage. Je choisis d'abord la culotte. J'opte pour la blanche, une Charmel. Le blanc, c'est le plus simple et le plus charmant qui met bien en valeur mes cuisses, et puis surtout la dentelle. Une poésie de voile avec la peau. Elle glisse sur le haut de mes cuisses qui ont hâte de retrouver la beauté d'un bas, puis caresse entre ma belette et mon petit cul, par dessus la dentelle. Mes doigts aveugles explorent cependant chacune de ses arabesques, s'attardant sur la peau vibrante, les quelques poils de mon duvet en dessous.

Est-ce le décor de cette chambre ? La pulsion revient, plus forte. Maintenant, j'adore les plaisirs humides. Alors, je suce mes doigts pour saliver un petit peu encore ma culotte, précisément vers le périnée, entre mon petit trou et mon sexe. Cet Équateur corporel : sentir ma culotte chaude et humide. Je rêve de mouille tiède. Je remonte, vers ma belette. Elle est bien installée dans son petit logement. Savez-vous mon fantasme ? Aimant à la fois par devant et par derrière, Défiant toutes les lois de l'anatomie, je voudrais que ma belette puisse se caresser à mon petit cul, qu'elle s'y épanouisse, que les deux sensations n'en fassent plus qu'une... Bref. Que le paradis soit là.

Je glisse maintenant mes doigts sur la dentelle qui embrasse le mont de Vénus. Dentelle devant, doublée de lycra... J'aime mes culottes ainsi : broderie à l'extérieur, lycra, élasthane en dedans. La doublure offre en effet un parfait maintien. Et puis, je n'aime pas la sensation de mes poils sous la broderie nue. J'aime la caresser, sentir chaque fil de la Charmel immaculée (qui fait encore partie des lingeries fait main, mais hélas plus en France). Puis mes doigts maintenant s'aventurent sur le nombril, osent le masser, avec cette sensation si particulière qu'il procure et, finalement, il devient si ému quand je m'y attarde. Puis, alors que ce petit puits a eu son content, mes doigts remontent encore. Les pigments de mes aréoles rougissent sous ma main et mes tétons s'enflamment.

Mais, trêve de douceur. Je dois finir de m'habiller. Des bas noirs ou blancs ? Dim-up ou porte-jarretelle ? Finalement, je vais prendre mes derniers bas auto-fixants Dim-up tout neufs. Je sais : les Dim-up, c'est la facilité. Mais j'avoue que je n'ai pas encore la dextérité adéquate et j'ai déjà abîmé des clips. J'adore cette danse à se vêtir : allonger ma jambe gauche, faire entrer mes doigts tout délicatement, le long du bas blanc, dans sa douceur de soie... je fais glisser le bout de mon pied dans la pointe en prenant soin de bien replier mes orteils pour éviter - cauchemar des cauchemars - le bas filé, puis je remonte doucement le bas sur mes mollets, mes genoux, puis mes cuisses, jusqu'en haut où la jarretière se colle à merveille sur ma peau. Miracle de l'auto-fixant. Je fais de même avec le deuxième... J'admire mes jambes resplendir enfin. Qui ne connait pas la sensation d'enfiler et d'ôter un bas ignore la moitié du monde.

Je mets rarement des collants, même l'hiver. Cependant, j'adore quelques fois mettre un collant noir sous un short en jean. N'est-ce pas aussi magnifique ? Les longues jambes noires qui s'offfent au sortir du denim ? Bien sûr, c'est plus compliqué pour aller aux toilettes. L'avouerai-je ? Bien... Quand je m'installe sur la cuvette blanche (toujours impeccable) de mes toilettes, que je retire mon short, mes collants puis ma petite culotte de dentelle, je suis incroyablement excité(e) à la vision de mes sous-vêtements (que j'aime garder toujours impeccables eux aussi, malgré parfois quelques incidents dans la journée) ; j'aime voir, en particulier, ma culotte qui s'alanguit sur mes genoux ou en bas de mes mollets, attendant patiemment que mon pipi soit terminé. Je m'essuie ensuite très soigneusement et presque toujours, je me mets un petit jet frais de Boku, parfois même un peu de savon avec ma main, car j'exècre absolument tout soupçon de la moindre impureté à cet endroit là.

Cette pensée, euh, choquante une fois enfuie, je continue sur le blanc avec mon soutien-gorge, un joli en dentelle d'Aubade, 95B. Il me serre un peu, en dessous de la poitrine ou sur les épaules, mais j'aime cette sensation de se savoir la poitrine bien lovée dans la soie, la sentir au détour d'un mouvement sur mes tétons, en bas de mes seins. Puis, pour finir, j'ai choisi une robe midi, qui descend juste un peu au dessus des genoux. Elle est dans des tons écrus, bien évidemment en lin, assez droite, et de jolis boutons décoratifs couleur terre de Sienne font le tour d'un col échancré.

Que je me sens fébrile, dans l'excitation à l'idée de m'admirer dans ma toute nouvelle tenue ! Je m'assieds, je croise puis décroise mes jambes. Nylon de mes bas sur ma peau, mes jambes qui se frôlent l'une à l'autre, mon entre-cuisse qui se ferme puis s'ouvre, mes tétons qui se replient maintenant. Cet univers si féminin qui m'emporte, me fléchit le corps et tous mes sens, puis se diffuse au creux de mon être, par tous les pores et orifices de mon corps. En cet instant, je dois rendre grâce aux enseignements de Mme le professeur Makvilain qui m'a tellement appris quant aux orifices, malgré toute la réserve prude que j'avais alors à propos de ces toutes ces choses dégoutantes.

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