17. 04,10,22, GRAND-FRESNOY, JEUX DE SORCIÈRES

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À Grand-Fresnoy aussi les sorcières m'ont inspirée et mes amies avec, dont Nathalie.

Nous faisions des mixtures sur la gazinière, chez sa grand-mère, des «décoctions» de fleurs aux couleurs variées avec lesquelles nous avons parfois teint des textiles ou du papier.
Nous avions trois circuits différents pour l'approvisionnement en fleurs :

- La nature

- Les jardins du voisinage

- Le cimetière

Cela nous valut deux aventures moyennement sympathiques.

1, Nous avions plusieurs fois escaladé la clôture du jardin des « parisiens ». Les pauvres étaient victimes de l'ostracisme général du à leur origine. Même sils venaient dans leur maison de campagne depuis plus de vingt ans, ils n'étaient pas de là... Nous avions donc récolté une grosse brassée de fleurs que nous avions conservées dans le grenier de Nathalie. Mais on avait un peu exagéré sur la quantité et ces gens se sont rendus compte du pillage. Malgré le mépris dont ils étaient poursuivis, ils finirent, après un certain nombre de questions, par savoir qui étaient les coupables. En effet, entre chez eux et chez moi, un autre voisin restaurait sa toiture, nous avait vues et dénoncées. Engueulade, punition, et l'obligation d'aller s'excuser. Ce que nous avons fait. Normal. Du coup, ce fournisseur involontaire nous était devenu inaccessible.

2, Qu'à cela ne tienne, nous nous sommes rabattues sur le cimetière. C'était plus loin, mais mieux achalandé. Pour nous donner bonne conscience, nous redressions ce que le vent avait chamboulé, arrosions les plantes sur les tombes, ramassions les quelques papiers et vases cassés. Un jour que j'étais dans une allée et Nathalie dans une autre plus loin, j'entendis marcher dans les gravillons derrière moi. Comme ça faisait un bon moment que nous étions là et que notre stock était bien fourni, je proposai à Nathalie de rentrer et d'aller goûter. N'ayant pas entendu de réponse, je réitérai ma suggestion. De nouveau un bruit de pas, plus près derrière moi. Je me retournai et... ni la copine, ni personne. Juste ce bruit de gravillon crissant comme quand on y marche. Mon sang n'a fait qu'un tour, j'étais debout en une fraction de seconde cherchant ma collègue que je localisai trois allées plus loin. Et j'ai pris mes jambes à mon coup, effrayée par ce bruit de pas sans corps. J'ai rejoint ma complice en lui criant qu'il fallait partir de suite et vite. Elle n'a pas posé de question et m'a suivie à toute allure. Je devais être très pâle, le regard affolé. J'en ressens encore la sensation glaciale !

Je ne me souviens pas si nous avions emmené notre butin. Mais nous ne sommes jamais retournées au cimetière et nous n'avons raconté à personne cet épisode angoissant.

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