Le réveil du jouvenceau
(La jeune dame)
J’ai posé un baisé sur le front de l’homme
Ensommeillé parmis les bourdons en somme
Butinants comme mes lèvres ensoleillées
J’ai éveillé tout les vents de ses vingt ans
Ô J’ai vu sa poitrine se gonfler en pleine voile
La toile de ma vitrine à ses paupières, dévoilée
Le verrou s’est ouvert, humblement, l’échine à plié
Les charnières ont accueilli l’invité tant désiré
(Le vieil homme)
Très lentement, vers ses iris, mes yeux ce sont éveillés
Ses pupilles coulissantes tel un rideau à l’aurore
Se sont irisées de pensée colorée, émerveillé
Amoureusement, j’avance à son portique sans renfort
Pour l’occasion, cirés sont mes souliers, simple et sans parur
L’allée s’allonge comme une douce portée sans mesure
Je la vois, reine de mes saisons, de ce blanc floconné
Elle se tient là, une flamme au lampion du choeur habité *
Ce jour là, il neigeait
En plein été
Personne n’y croyait
(La jeune dame)
Vieil homme, vieil homme!
Le lointain te ramène à la vie
Rejoins-moi !
(Le vieil homme)
Jouvenceau, jouvenceau?
De ma mémoire, relève-toi
Amène-moi au fil des saisons
(La jeune dame)
Un hiver pour se connaître
(Le vieil homme)
Un printemps pour s’aimer et naître
(La jeune dame)
Un été pour vivre, de tout son être
(Elle et lui)
Un automne pour mourir et disparaître
|---- Note ---|
*Référence à une lampe de sanctuaire dans le choeur d’une église qui indique qu’il y a la « présence réel » dans le tabernacle
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