La maison céleste
(La jeune dame)
J’ai posé un baisé sur le front de l’homme
Ensommeillé parmis les bourdons en somme
Butinants comme mes lèvres ensoleillées
J’ai éveillé tout les vents de ses vingt ans
Ô J’ai vu sa poitrine se gonfler en pleine voile
La toile de ma vitrine à ses paupières, dévoilée
Le verrou s’est ouvert, humblement, l’échine à plié
Les charnières ont accueilli l’invité tant désiré
(Le vieil homme)
Très lentement, vers ses iris, mes yeux ce sont éveillés
Ses pupilles coulissantes tel un rideau à l’aurore
Se sont irisées de pensée colorée, émerveillé
Amoureusement, j’avance à son portique sans renfort
Pour l’occasion, cirés sont mes souliers, simple et sans parur
(La jeune dame)
Cesse toute parlure ! Vient! Grand voyageur de Sion
Car au delà de l’aorte les mots n’ont plus raison
Soigné est ton allure et le coeur en ébullition
Avance ta foi aux portes de la céleste, maison
J’ai vu en songe le visage le plus pur
(Le jeune homme)
L’allée s’allonge comme une douce portée sans mesure
Je la vois, reine de mes saisons, de ce blanc floconné
Elle se tient là, une flamme au lampion du choeur habité*
(La jeune dame)
Pour l’occasion, je me suis revêtu de l’hiver
À l’hysope j’ai nettoyé l’échoppe, pour te plaire
Pour toi, j’ai chopé la neige et les anges lurent
Au livre de vie ce passage des écritures
Ce que Dieu à uni, que l’homme ne le sépare pas
(Le jeune homme)
Ce jour là, il neigeait
En plein été
Personne n’y croyait
(La jeune dame)
Vieil homme, vieil homme!
Le lointain te ramène à la vie
Rejoins-moi !
(Le vieil homme)
Jouvenceau, jouvenceau?
De ma mémoire, relève-toi
Amène-moi au fil des saisons
(La jeune dame)
Un hiver pour se connaître
(Le vieil homme)
Un printemps pour s’aimer et naître
(La jeune dame)
Un été pour vivre, de tout son être
(Le vieil homme et la jeune dame)
Un automne pour mourir et disparaître
|---- Note ---|
*Référence à une lampe de sanctuaire dans le choeur d’une église qui indique qu’il y a la « présence réel » dans le tabernacle

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