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Inspiration, expiration.

Inspiration, expiration.

On souffle. On ne pense plus. On oublie.

Inspiration, expiration.

Inspiration, expiration.

On calme sa respiration. On refoule les larmes.

On souffle. On ne pense plus. On oublie.

Assise contre un mur, Camille tremble. Les jambes serrées contre sa poitrine.

Des larmes coulent le long de ses joues, son menton tressaute, ses dents claquent.

Ses longs cheveux cachent son visage tétanisé.

Inspiration, expiration.

Inspiration, expiration.

On souffle, on ne pense plus, on oublie.

Inspiration, expiration.

Inspiration, expiration...

Elle ne se contrôle plus. Sa respiration s’accélère, elle a peur. Ses épaules montent et descendent, accompagnant son souffle paniqué. La douleur nichée au creux de son ventre s’intensifie, s’empare de sa proie. Camille lève la tête. L’obscurité l’enveloppe mais un point rouge lumineux fend l’ombre à quelques pas d’elle. Il clignote. Elle le fixe, tentant vainement de calmer sa panique.

Inspiration, expiration.

Inspiration, expiration.

Un trait de lumière apparaît. Laissant deviner une porte. La pièce n’est que légèrement éclairée, mais suffisamment pour qu’elle puisse s’apercevoir que le liquide sur ses mains ne vient pas de ses larmes abondantes. Ce n’est pas de l’eau mais un liquide chaud aux reflets cuivrés.

Soudain elle sort de sa torpeur, suffoque, vacille, hurle. Ses cordes vocales implosent, ses lèvres asséchées se fissurent, sa langue desséchée s’embrase, sa bouche se consume, mais elle continue de hurler, de souffrance, de tourment, de détresse, de supplice. Elle hurle. Puis sa voix craque. Et le silence reprend doucement ses droits.

Elle se bat contre sa douleur, contre elle-même. Recroquevillée, si faible, si fragile. Camille gît sur le carrelage qui lui glace les os. Des taches vermeilles parsèment les carreaux. Camille, à moitié inconsciente, les yeux révulsés, entend des pas, des cris. Fébrile, elle se bouche les oreilles tant bien que mal. La porte s’ouvre à la volée, le temps ralentit. Des gens entrent, des femmes vêtues de blanc, les cheveux tressés. On la sort de cette pièce de malheur.

Puis enfin, le noir.

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