La sonnerie de mon téléphone vient mettre fin à mon confortable sommeil. Émergeant difficilement, c’est seulement après plusieurs sonneries que je débarque dans ma cuisine.

Réalisant que les placards sont encore vides, je saute l’étape petit-déjeuner et pars rapidement me préparer dans la salle de bain, je suis déjà en retard.

Dix minutes plus tard, je suis dans les transports bondés, parmi tous ces gens impassibles où une frontière invisible mais infranchissable nous empêche d’échanger quelques mots, rendant l’atmosphère déprimante. Quel paradoxe, d’être seul entouré de centaines...

Enfin, j’arrive juste à l’heure devant mon poste de travail. Et c’est parti pour coder un énième marketplace bidon, qui n’apportera rien de bon à notre monde. Mais au moins, ça paye bien, c’est le plus important.

Les heures sont longues, les collègues distants n’améliorent pas ma motivation décadente. Mais quand finalement l’horloge annonce la fin de cette journée de travail fastidieuse, ce n’est même pas une libération. Il reste le retour, presque aussi barbant que cette journée, regardant les métros pleins à craquer me passer devant le nez, étant impossible de monter.

Le soulagement approche un peu plus quand je déverrouille la porte de mon appartement. Mais il faut que j’aille faire les courses si je veux manger ce soir, j’ai tenu le plus longtemps possible mais là, il n’y a vraiment plus rien...

Deux heures plus tard, les placards et le frigo sont pleins. Assis devant mon ordinateur, une canette de Fanta à la main, le son des ventilateurs m’apaise.

Je jette un œil dehors, à ce ciel masqué par une couverture de pollution marquant l’épée de Damoclès qui est au-dessus de nos têtes.
Je rejoins mon univers virtuel, seule lumière dans cette vie morose, oubliant tous ces problèmes bien trop importants pour que mes épaules ne les supportent.

Mais comme nos vies, ce petit moment de plaisir a une fin. Il faut que j’aille commencer cette nuit déjà trop courte, car demain approche douloureusement à grands pas.

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