Prologue - Fragment de souvenir

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Alice n’aimait jamais les idées de Célia. Ou plutôt, c’est ce qu’elle aimait faire croire. La vérité était que Célia avait le don pour convaincre qui que ce soit que ses idées étaient les plus brillantes, et qu’il n’y en avait pas de meilleures. Et, aujourd’hui encore, pour la énième fois depuis leur naissance, Alice se faisait entraînée par les humeurs de sa soeur.

“Comme ça ?” demanda-t-elle en regardant Célia.

“Non, plus vers la taille je pense”

Célia s’était mise en tête d’apprendre la valse grâce à des vidéos Youtube et elle avait convaincue Alice d’être sa partenaire. La jeune fille avait d’abord catégoriquement refusé, mais la pensée du visage dépité de sa soeur pendant des semaines l’avait effrayé encore plus que quelques moments de ridicules. Quand Alice lui avait demandé pourquoi elle y tenait tellement, elle avait haussé les épaules et répondu “On ne sait jamais, cela pourrait être utile si je me fais inviter au bal par un prince charmant !” . Cette remarque avait fait rire Alice qui avait ensuite accepté d’aider sa soeur.

Elles avaient donc passé plusieurs minutes à s’assurer d’avoir la bonne posture. Ensuite, elles avaient essayé de faire quelques pas.

“C’est plus dur que ce que je pensais” Célia fronça les sourcils”mais ce n’est pas grave, tout pour rencontrer mon prince”

Elle avait dit ça le poing en l’air avec un regard exagérément sérieux. Alice éclata de rire.

“Bon dans ce cas, il ne faut pas ménager nos efforts !” elle lui tendit la main.

“Madame, si vous m’accordez cette danse”

Célia fit la révérence.

“Mais bien sur”

Et elles se remirent à danser jusqu'à ce que la nuit tombe. Épuisées, elles s’allongèrent ensuite sur le lit d’Alice. Après quelques instants de silence, Célia demanda :

“Je sais que je plaisantais tout à l’heure, mais tu crois vraiment que mon prince charmant existe ?”

Alice réfléchit.

“Je ne sais pas, j’aurais tendance à penser que c’est toi le prince charmant dans l’histoire, tu sauverais tout le monde et galoperais sur ton cheval blanc”

Célia laissa échapper un petit rire. Regardant le plafond, elle tendit la main comme pour essayer d’attrapper un astre invisible. Puis, elle la laissa retomber doucement sur le côté. Tournant sa tête vers Alice, elle sourit avant de murmurer.

“Tu n’as pas tort. Mais parfois, je me dit que ça doit être bien d’être sauvée”

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