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  Une fois les provisions emballées et rangées en sureté pour le voyage qui s’annonçait, on se mit en route. L’air s’était davantage refroidi ; les corps avaient plus de mal à se mouvoir et le simple fait de respirer était devenu désagréable. Si certains – comme le vieux Max – avaient ajouté plusieurs couches de vêtements ainsi qu’un bonnet et une écharpe, Kayn avait simplement relevé la capuche de son sweat. Une barrière plutôt faible contre le froid – à dire vrai, ce n’était pas uniquement contre celui-ci – mais il avait refusé tout autre vêtement.

Le trajet fut plutôt paisible malgré la température glaciale ; la calamité semblait loin, on ne l’avait pas vue depuis plusieurs jours. Ses pas l’avaient donc bien guidée à Folks, au plus grand malheur de ceux qui s’y étaient rendus. Du moins, c’est la conclusion qu’on en tira. Les arrêts furent peu nombreux car outre les visites impromptues de la créature, le manque de nourriture et la météo inquiétèrent tout le monde. On ne voulait pas se retrouver piégé par un soudain soubresaut de l’hiver et mourir de froid ou de faim.

Lorsqu’après plusieurs jours, on vit Sance s’élever à l’horizon, un sentiment général traversa le groupe. Bien sûr, il y avait la joie d’arriver à destination, partagé avec l’espoir d’y trouver un toit et de la nourriture, mais… Le doute s’installa. Et si ces gens pratiquaient des sacrifices pour calmer la bête comme le faisait Ghudam ? Ne seraient-ils pas, en tant qu’étrangers, les premiers sur la liste des participants ? Cela mit de côté, allait-on être accepté ? Y avait-il assez de nourriture ? Et tout cela, à quelles conditions ?
Après tout ce chemin parcouru, l’heure n’était plus à l’hésitation. On ne pouvait pas se permettre de repartir à Petit-Azuré – là-bas, il n’y avait plus rien qui permettait de survivre.

En vérité le choix n’avait jamais été leur : Petit-Azuré signifiait mourir de faim et Sance, un espoir incertain de pouvoir prolonger un peu leurs misérables existences. Et si misérable furent-elles jusqu’alors, on ne voulait pas pour autant y mettre un terme. Pas un seul ne concevait d’abandonner sa vie pour mettre fin à ces souffrances car en tous résidait encore l’espoir que la calamité ne foulerait pas éternellement le sol de cette planète. Rien ne reste immuable : cette seule pensée aurait suffi à les faire tenir face au plus puissant des blizzards pour atteindre Sance.

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