Où sont les ténèbres ?

Une minute de lecture

Ethan se leva pour fermer les deux volets de la seule fenêtre. Deux panneaux de bois, un assemblage de planches fermement resserrées entres-elles. La parfaite mesure des deux évents et l'invisible fente qu’ils laissaient une fois fermés témoignait du soin apporté à la construction. Une lumière diffuse persistait, ce qui dessina un sourire forcé chez le propriétaire des lieux, comment les ténèbres pouvait voir le jour dans une pièce ou son némésis continuait à se faufiler. Quand finirait donc les jours heureux, ce plein soleil, ce monde où la misère semblait disparue. Quand finirait cette lancinante rengaine du bonheur, quand pourrait-il être triste, pleurer, crier au désespoir.

Depuis que le héro avait vaincu les ténèbres, il ne subsistait plus que la lumière aveuglante, pesante. Les sourires, tous faux, contrits par la non existence de la douleur peuplaient les rues. La tâche harassante du bonheur, de la béatitude constante et débilitante avait transformé le monde. Les ombres disparues, Ethan s’affairait à ramener les ténèbres, la douleur, le deuil, les insultes, les cris du cœur, qui, par sa lancinante besogne se doit de l’exprimer. Ah, comme il aimerait crier sa frustration au monde, comme il aimerait casser ce laboratoire si propre, si parfait, si rangé. Le sourire aux lèvres, des pleurs coincés dans sa gorge serrée, il continua son travail, gribouillant de savantes formules qui le ramenait toujours au même point : les ténèbres ne pouvait voir le jour que dans le noir.

Alors il tournait en rond dans son deux pièces poussiéreux, manquant de renverser des fioles, qui jamais ne se brisaient. Il était allé s’enfermer dans les grottes les plus profondes qu’il connut, sans jamais les apercevoir. Jusqu’où devrait-il voyager pour re-découvrir le halo froid de la Lune, où les ténèbres s’étaient-ils donc cachés ? Il devait en être ainsi, ils devaient exister, puisque sans eux, la lumière aurait cessé, toute chose aurait cessé.

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