3.5 Le dernier anniversaire de Hugo

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Un peu plus tôt, ce même jour, Talence - Gironde

Hugo allait fêter ses vingt-et-un ans ce jeudi soir. Avec ses amis d’école de commerce, ils avaient prévu, de longue date, de fêter cet anniversaire dans son logement d’étudiant. Les évènements leur firent penser qu’il vaudrait mieux reporter cette fête, mais après avoir hésité, ils décidèrent de maintenir la fête car tous habitaient le même quartier.

Hugo se rendit donc avec son amie Chloé dans le grand centre commercial le plus proche. Venus à pied ou en vélo, les clients étaient nombreux mais l’atmosphère était pesante. Devant toutes les caisses automatiques, qui avaient pratiquement remplacé toutes les sorties avec caissière, de longues queues de chalands s’étiraient. Entrant dans le magasin Chloé remarqua :

  • Tu as vu les files devant les caisses, on en a bien pour un quart d’heure d’attente avant d’y accéder.
  • Carrément. On n’est pas sorti.
  • Regarde, il y a plein de rayons vides. Là il n’y a plus de PQ.
  • Non et ici il n’y a plus de riz, ni de farine
  • Idem pour le sucre, c’est vide…
  • Whaou, l’essentiel c’est bien qu’il reste de la bière.
  • C’est bien pour cela qu’on est là.

Les deux amis empilèrent de nombreuses cannettes dans leur cadi ainsi que des biscuits apéritifs, de la charcuterie et des glaces. A l’issue de leurs achats, ils et se dirigèrent vers les caisses. Dans les files d’attente, la colère commençait à monter contre des gens qui n’en finissait pas de traiter des cadis remplis jusqu’à raz bord de choses qui semblaient inutiles ou futiles. La tension devenait palpable.

Au bout d’une vingtaine de minutes d’attente, les deux amis accédèrent enfin aux caisses.

Ils avaient scanné environ le tiers de leurs achats quand subitement un intense grésillement se fit entendre et la totalité des éclairages s’éteignit. Les caisses cessèrent immédiatement de fonctionner et une alarme stridente inonda tout l’espace sonore du magasin. Plusieurs clients étant en train de sortir à cet instant, les portiques donnant sur l’extérieur restèrent bloqués en position ouverte.

Immédiatement, la panique envahit les consommateurs et le personnel du magasin. Tous les clients qui attendaient d’avoir accès aux caisses se ruèrent vers les sorties en une marée humaine déferla qui entraina Hugo et Chloé avec leur cadi.

A l’inverse, des individus se ruèrent vers les rayons présentant les produits les plus chers et dévaliser des postes de télévision et des ordinateurs, piller les alcools forts ou briser les vitrines de bijoux. Ceux-là avaient compris que les services de sécurité ne seraient pas en mesure d’intervenir et ils comptaient en profiter largement.

A l’extérieur du magasin, Chloé et Hugo furent interpelés par un groupe de malfrat.

  • Laissez votre cadi là et dégagez
  • Cela na va pas, non, leur répondit Hugo
  • T’es qui toi pour nous défier, dit alors l’un des agresseurs.
  • Tu me fais chier, laisse-moi passer
  • Chloé intervint : Hugo, viens, laisse tomber, ils sont trop nombreux
  • Tu ferais mieux d’écouter ta copine, dit celui qui semblait être le chef de la bande. D’ailleurs elle est mignonne, comment tu t’appelles, lui dit-il en lui attrapant de poignet. Tu vas bien me faire un gros bisou pour nous faire pardonner ton idiot de copain.

Le malfrat passa alors ses mains derrière la nuque de Chloé et l’embrassa en pleine bouche.

Comme celle-ci se débattait, Hugo se jeta sur lui. Mais aussitôt les autres membres du gang prirent part à la rixe. Le chef relâchât Chloé qui attrapa aussitôt une bouteille dans le cadi et la fracassa sur le crâne d’un des assaillants. La fureur des autres redoubla alors et armés de couteaux et de barres de fer, ils firent pleuvoir les coups sur les deux amis. Ne s’étant jamais battus, ils ne résistèrent pas longtemps et Hugo eut le temps de voir Chloé périr sous ses yeux avant de succomber lui-même.

Ce drame ne fut pas un cas isolé et de nombreuses bagarres s’étant déclenchées, le nombre des victimes augmenta rapidement.

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P.K. 29 mars 2024

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