Écrit avec en fond sonore " White Rose : Michael Maas et Alina Lesnik )

Pendant tant d’années je me suis sentie étrangère au monde des vivants.

Une âme toujours en partance,

perdue dans son errance,

prisonnière de mes nuits sans songe,

qui dissolvaient mon envie de faire partie de ce monde.

Trop souillée pour espérer la moindre rédemption,

je n'avais que faire de Sa bénédiction.

Et quand mon cœur fut bercé par ton amour,

apeurée,

je détruisais tout.

Je t’aimais, me suicidais en toi,

comme si j’étais née pour mourir,

et que pour t'aimer il me fallait souffrir,

mais je savais que de mes mains,

les fleurs du bonheur allaient flétrir.

Car au royaume de ma mélancolie,

je veillais comme une reine,

sur mon château de peine,

je me battais pour que rien ne s’allume,

ne s’éclaire,

et ne me pénètre d’une quelconque lumière.

Alors la lune devint mon amie,

et ces monstres qui t'effraient mes plus tendres ennemis.

J’avais choisi mon camp,

« Je ne t’aime plus »,

je dis,

je mens.

Tu pris ton cœur,

armé de ton beau sourire, me le donnais,

et moi,

monstre,

je l’avalai.

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Les années sont passées,

j'ai enterré mon coeur,

et dans ce monde de nuit où j’écris à l’encre de mes larmes,

j’y ai caché

ces bouts de moi ;

de toi,

de nous,

de tout.

Et depuis j'écris.

Pour que de cet amour n'en reste pas qu'une carcasse,

car ma mémoire me menace.

Je tire ce fil qui me lie à toi,

et je vis cet instant,

car il arrête le temps.

Tu es là...

Je te vois...

" J'ai mal au coeur,

mal à l'âme,

mal partout"

Je recasse tout en moi,

pour voir ton visage une nouvelle fois.

ça recommence...

Il fait si froid...

Ici, je relie ces deux espace temps,

et mon visage devient un torrent.