En vrac
La tête en vrac, tout s’emmêle, je perds mes mots.
Le cœur qui s’emballe, j’étouffe.
Le bruit meurtrier, constant, ne me laisse pas de répit.
Les mains qui tremblent et les spasmes qui me possèdent.
Cette lueur dans ma vision n’est pas angélique mais diabolique ;
elle brille de mille feux, m’annonce la douleur.
J’ai vécu dans le flou, et désormais, je ne vois que ça.
Je marche… parfois, je flotte même, je crois.
Je suis coincée sur l’autoroute médicale,
là où les gens crèvent sur le trottoir,
là où le temps s’est arrêté.
Un examen en annule un autre, par prescription.
« Je vous envoie chez un confrère,
c’est un expert,
mais il fait des dépassements d’honoraires. »
« Allô madame, vous aurez une place dans un mois, bien évidemment.
Mais si vous prenez un rendez-vous privé…
En public, je dirais une année. »
Je suis prostrée, des mots brouillons pleins la tête.
Ma peinture sèche, à mon image, attend son heure de gloire.
Je fuis les discussions. À quoi bon, si parfois je ne comprends rien ?
Un jour avec, un jour sans,
là où le temps n’existe plus.
Un texte à la fois,
une toile à la fois.
Pour l’espoir,
je suis toujours là.
Annotations