Chapitre III | Où l’on raconte comment un voyage vers le sol se transforma en exploration de l’âme
Je courais dans le vide, et pourtant j'avançais. Je tombais toujours plus proche du vide. Je ne pouvais plus respirer dû à l'air qui m'asphyxiait. J'essayais pourtant chercher un sol qui me tuerait de cette chute.
Depuis où je tombais ? Je ne sais plus.
Comment suis-je tombé ? Je n'ai pas de réponse.
Vais-je survivre ? Je ne pense pas.
Une réponse, une nouvelle perspective ne serait pas de refus. Pourquoi trouver la vérité est si difficile alors qu'un mensonge peut se créer en même pas deux secondes ?
Je ne sais toujours pas.
Je tombais peut-être de dix kilomètres plus haut. Peut-être de moins, peut-être de plus.
Comment suis-je tombé ? Je ne sais toujours pas.
Comment vais-je survivre ? Je ne peux pas.
Comment faire savoir ma mort ? Je ne sais pas.
Aucun mode d'emploi était fait pour aider quelqu'un à qui le seul désir était d'être vu et qui tombé d'un endroit indéterminé et qui se posait plein de questions sans regarder autour, évidemment.
Je me rapprochais dangereusement de ce que je cherchais : le sol. Je voulais cela et pourtant je le redoutais a présent.
Je n'ai pas peur.
Je regardais le décor, recherchant désespérément un endroit où atterrir. Je voyais une ville, une fôret, plein de belle choses mais qui ne sauveraient pas d'une chute. Je n'en trouvais pas. Il ne me manquait plus que quelqu'un me jetant un sac de huit kilogrammes.
Ceci n'arriva pas, par toute chance.
J'étais encore douteux que la réalité de la vie me rattrape une fois de plus. Pourquoi ? Je n'en ai pas l'idée, évidemment.
Comme pour m'embêter, les questions qui arrivent n'ont jamais de réponse. Malheureusement, je devais faire avec ces questions ma vie.
Je me rapprochais maintenant le plus dangereusement du sol possible, étant à quelques mètres de moi.
Puis le temps s'arrête. Tout ce que l'on avait créé donnait l'impression de donner aucun impact.
J'ai l'impression que je vais mourir, mais sans douleur, sans se rendre compte que je serais mort.
Je fermais les yeux, et tant donné que je ne voulais pas voir que j'allais rester jusque la fin des temps inanimé.
Mais pourtant, je n'avais pas peur. J'avais plutôt le sentiment d'être dépassé par tous les éléments constituant ce monde mis à part le temps semblant à l'arrêt. Plus un souffle sort de ma rapidité, plus un seul bruit, et puis...tout reprend, et quand vient la chute - ou plutôt ma mort - écran noir.
Et d'un coup, j'ouvre les yeux. Mais tellement sans aucun prétexte dans la pièce où je dormais quand je n'avais même pas un mois. Je ne comprenais pas. Où étais-je ? Cette phrase unique a glacé mon sang, car je n'arrêtais de penser que ceci était le déroulé de ma vie que je voyais quand j'étais mort. Ou alors, j'étais encore en vie, mais en mort cérébrale, qui sait ? En voyant ces images, je me remémore à chaque fois cette dernière image, ce noir complet. Ou est-ce que je vivais, mais mon corps ne pouvait s'empêcher de jouer des tours. Comment suis-je arrivé à cette situation cauchemardesque ?
Je voyais les dernières images déjà de mon film - pour ne pas dire bande-annonce vu le temps que cela a pris. Comme si ma vie de 17 ans pouvait se résumer en trois minutes...
Je ne pouvais pas comprendre, évidemment.
Depuis ma naissance on me dit à chaque fois que je pose une question difficile du genre : "Comment on a réussi à exister ?", ils me répondaient : "Chut, on a pas le droit d'en parler, c'est un secret". Et au début, je les croyais et je me taisais. Après, j'ai compris le jeu, et ensuite je me suis lassé et j'ai regardé des C'est pas sorcier, et au moins, Jamy, comparé a mes parents, me disait comment le monde fonctionne, ce qui a été pour moi un énorme soulagement.
Et là, le noir absolu.
Tel un bandeau recouvrant tout mon corps, une pression intense se dégageait depuis une minute. Mais est ce que ce que je vivais durait déjà depuis une heure, ou alors un jour ? Une semaine ? L'éternité ? Est ce que le temps qui passe est réél. Peut être qu'aucune seconde ne s'est écoulé. suis-je coincé ?
Le vide obscur ne s'arrête pas.
Suis-je humain ? Est-ce que depuis que mon âme à pris conscience d'elle, je ne fais partie que d'une représentation virtuelle de tous les moments que j'ai passé pendant que j'attendais d'être ce que je suis ? Ce monde existe-t-il ? Y-a t-il une réalité qui puisse exister ?
Suis-je présent ? La vie existe ou alors sommes nous des pions avec lesquels de vraies personnes jouent ?
J'ai l'impression de voir. Me voir. Voir mon vide se remplir. Puis...rien. J'arrête maintenant de penser et tant donné que cette faculté m'est simplement doté quand je suis assez calme, que je ne me pose pas de question, que je ne suis pas en train de perdre la tête.
Puis-je assister a cette vie que les autres ont le privilège d'avoir ?
Puis-je renaître ? Non.
J'ai l'impression d'être choqué par ma rapidité de réponse. En même temps, je ne peux pas croire à cette utopie.
Je m'engourdis alors que je ne fais rien. Je crois que je vais...
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