Main dans la main, face au temps
Le premier mot que je dis après ce tout premier baiser — le premier d'une longue lignée, je l'espère —, a été :
- Je t'aime.
- Moi aussi, Ezren.
Chacun de ses mots, chacune de ses paroles, me réchauffent le cœur. J'aimerais qu'ils durent éternellement. Plus qu'éternellement. À l'infini.
- Oh ! J'ai fait tomber le paquet de pain en tombant moi-même ! ,reprit-il avec douceur.
- Ce n'est pas grave, j'ai tout prévu ! je sort un paquet de pain identique à celui qui s'est perdu dans un lac.
- Merci ! Merci énormément, même.
Des étincelles de joie allumèrent une flamme d'une bougie éternelle en moi. Une flamme à l'abri des courants d'air et de l'étouffement.
D'un coup, il m'embrassais. À moins que c'était moi qui l'embrassais sans m'en rendre compte.
Il me relâche puis me tient la main solennellement. Il me dit avec une pointe de peur que j'ai pu lire sur ses lèvres :
- Je préfère qu'on ne subisse aucune violence. Paris et ses alentours sont plutôt hostiles pour un couple comme nous, tu le sais. Des putains d'agressions arrivent aux homos. Rien aux homophobes.
- Tant pis. Si on meurt à cause de ces gens-là, on mourra ensemble. Je t'aime plus que tout. Rien ne vaut plus que toi. Rien arrêtera notre amour.
Quand je finis cette phrase, des papillons s'élançaient dans mon ventre. Je me sentais...le plus heureux du monde. Le plus amoureux aussi.
On se tenait main dans la main. Sa main était d'une douceur sans pareille et d'un réconfort sans égal.
Après avoir marché cinq bonnes minutes, on apercevait une somptueuse table de pique-nique. Une table du plus merveilleux bois, et aux plus belles sculptures qu'elle soit au monde. Dieu sait que toute personne ne pourrait pas rêver mieux comme table.
Cette table est entourée d'arbres faisant de l'ombre sur tout ce merveilleux endroit. À l'intérieur, quelques bosquets se trouvent sans aucune abeilles. Le seul bruit qu'il y a est fait par un paisible silence.
- On s'assoit sur cette table ? dis-je en hésitant, comme si s'assoir dessus allait faire mourir ces arbres et amener les abeilles.
- Mais bien sûr ! Il n'y a pas meilleure table au monde !
On s'assoit sur cette table en bois aux bancs étrangement douillets. Au moment où je lui parle, nos yeux interceptent des oiseaux par centaines.
J'ai l'impression que Dieu sait combien je l'aime.
Je pense qu'il a su lire dans mes pensées et n'a fait qu'accepté le fait que je l'aime. Il a cédé à rendre mon amour encore plus profond, et mes désirs plus intenses.
Mes papillons dans le ventre augmentent encore.
Je comprend que je l'aime et je l'aimerais toujours plus.
Parfois, un rêve devient réalité après la volonté de la personne. Le mien s'est réalisé seul. Mon seul rêve à présent est de vivre assez longtemps cet amour pour que j'en oublie notre séparation.
Les seuls moments qui vont me manquer sont les premières choses que l'on aura fait ensembles. Ces premiers pas dans le berceau si douillet que l'on pourrait y dormir jusqu'à un prochain monde.
J'aimerais vivre éternellement si notre amour dure autant. Est-ce que je vis est réel ? Si c'est un rêve, je pries pour que mon sommeil soit infini.
Je finis à la hâte mon pique-nique pour parler à cet être que je décrirais comme un vrai ange tombé de ses si somptueux nuages blancs.
Je n'aurais pas besoin d'écrire d'histoires sur nous pour la vivre réellement, mais je le ferais peut-être, par peur de faire déborder ce vase d'amour où se poseront ces fleurs du plus magnifique rouge.
- Tu admires le paysage ? dis-je à voix basse tout en imaginant la forêt trembler par mes mots cassant l'œuvre de ce coin paisible.
- Mais bien sûr ! répondit-il de sa douce voix sur le même ton.
Je tenais un paquet de chips, tendit ma main puis dit :
- T'en veux ? C'est littéralement le meilleur goût ! avec une pointe d'amusement et de joie dans mes mots.
- Non, ça va aller.
- Ok ! Pas grave !
D'un coup, je me posait une question : "me considérait-il vraiment comme son petit-ami ?" Je ne veux pas chercher la réponse, si ça marche entre nous on verra. Je verrais aussi la réaction de ma mère.
Une fois après avoir fini, on se dirigeait vers l'hôpital, enfin, vers le métro qui amène jusqu'à l'hôpital.
On traversait le premier passage piéton. Un passage plutôt furtif vu qu'il n'y avait pas de feux tricolore. Je lui tenait la main. Une main si...belle. Tout est beau chez lui, après tout. Tout cela va être difficile de m'y habituer.
Le couple qu'on formait avait l'air imparfait. Je ne sais pas encore qu'est ce que les autres vont en penser. Les personnes qui vivent ici sont largement une bande des pires personnes qui existent. On est ce qu'on est, un point, c'est tout.
Quand je me rappelle que ma mère va bientôt mourir, je me demande s'il y a une issue de secours à cet avertissement, que je vais plutôt nommer indication. Elle ne pourra pas y échapper, pour tout le malheur du monde.
Certains moments méritent d'être vécus, je pense que celui là est totalement inverse. La mort d'une personne est...un tournant de ma vie. Se sera surement ce virage trop serré menant vers un gouffre. Soit j'arrive à bien tourner, soit je meurs.
On me l'a annoncé il y a une semaine. Une semaine que le compte à rebours est lancé. Il l'était déjà depuis bien longtemps. Depuis bien plus longtemps pour s'en soucier vraiment.
Je me dis quand même que...chaque minute, au moins cent personne meurent. Au moins deux familles perdent leurs proches chaque seconde. Dire chaque seconde que je vis sont les dernières de deux d'entre nous.
Si on est mille dans une salle, il faudrait attendre 48 jours au moins pour un mort, j'avais lu dans un post Reddit. Pourtant ma mère n'aura pas à attendre 48 jours dans une salle pour que sa mort parvienne.
On traverse encore. Nous nous dirigeons tranquillement. La ville étant paisible me fait penser à celui qu'on à trouvé dans le parc.
Après, on a marché, discuté, s'est amusé, et surtout, on est arrivé. Je suis rentré dans le métro, j'ai dormi, et...j'ai rêvé de merveilleuses chose comme terrible, on m'a pris en photo en train de dormir, puis, on s'est plutôt pas mal amusé.
J'ai rendu visite à ma mère, versé quelques larmes de joies, mais aussi énormément de tristesse de ne pas pouvoir se voir plus souvent, et de ne pas l'avoir aidée. Elle m'a confiés des choses drôles, moi aussi.
Au final, quand j'y pense, la journée était magnifique, j'aimerais qu'elle soit éternelle encore, mais je me dit que je m'y habituerais puis m'en lasserais jusqu'à sombrer dans la folie.
J'écris ces lignes, puis me convaincs de faire de la journée suivante une journée excellente pour tout le monde, en aidant toutes les familles, toutes les personnes, et tous les âges. J'aurais beaucoup de mal, en tout cas.
Malgré ma profonde peine enfouie du futur décès de ma mère, je resterais brave. Je fus pris de cette fatigue qu'on à après un dur entrainement sportif, puis m'endormis.
-------------
Fin du chapitre 9 ^^
Il était bien ? Je veux savoir votre avis !!! Explosez moi la barre de commentaires pour me le donner ^^
Annotations
Versions