Je me promène tranquillement dans la forêt, respirant profondément les différentes odeurs des arbres et des plantes m’environnant. Ma soif s’est quelque peu apaisée grâce à l’être humain qui a bien voulu me donner son sang ce qui m’a énormément soulagé. Vouloir la mort de chaque personne croisant ma route était quelque peu fatigant à force et je me sentais faiblir de plus en plus. Je suis soudain tirée de mes pensées par des bruits de pas derrière moi mais, lorsque je me retourne, il n’y a absolument personne. Je hausse les épaules mais, au moment de continuer mon chemin, je butte contre quelque chose et recule de quelque pas.

- Qu’est-ce que…

 Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’une main se referme autour de mon cou, me plaquant contre l’arbre derrière moi. Mon souffle est brusquement expulsé de mes poumons par le choc et j’écarquille les yeux de surprise. La poigne se resserre automatiquement et je commence à suffoquer. Malgré que je sois une vampire, j’ai moi aussi besoin d’oxygène pour pouvoir vivre. J’attrape les poignets de mon agresseur dans l’espoir de lui faire lâcher prise, ouvrant les yeux pour voir à qui j’ai affaire.

- Ian… Je réussi à dire en le reconnaissant.

 Mais ce n’est plus le Ian que je connais. Celui-ci est déterminé et les traits de son visage sont tirés par la colère.

 - Toi aussi, tu pensais réussir à me cacher ta véritable nature encore longtemps ? Gronde-t-il en pressant plus fortement ma gorge.

 Je tente de me débattre mais il a beaucoup plus de force que moi et je ne parviens pas à me libérer. Soudain, j’entends un gros craquement sur ma droite et je comprends très vite ce qu’il est en train de faire. Dans mon champ de vision que se rétrécit de plus en plus, je vois un long bout de bois pointu qu’il tient d’une main, l’autre compressant toujours ma jugulaire avec autant de poigne.

- Non… ne fais pas…

 Le pieu improvisé s’enfonce dans mon corps, juste à côté de mon cœur. Le cri de douleur reste coincé dans ma gorge alors qu’avec un sourire mauvais, il le pousse plus profondément, arrivant même, je ne sais comment, à percer le tronc de l’arbre derrière moi, me clouant à celui-ci. Ma vision devient tout de suite flou et mes oreilles se mettent à bourdonner. Malgré tout, j’entends au loin d’autres bruits de pas et des gens parler. Ian se recule en les entendant lui aussi, puis me laisse pour morte, ne vérifiant même pas s’il a atteint sa cible ou non. Après plusieurs minutes sans pouvoir rien faire d’autre que respirer très difficilement, je retrouve assez de force pour casser le morceau de bois devant moi et m’effondrer sur le sol, un trou béant dans la poitrine. Celle-ci se soulève par soubresauts alors que l’air vient à me manquer de plus en plus. C’est alors que je vois totalement noir et sombre dans l’inconscience, ayant juste le temps d’espérer qu’une écharde n’a pas réussi à se faufiler jusqu’à mon cœur.