J’étais tranquillement posée sur une branche en hauteur, les mains derrière la tête, observant le ciel à travers le feuillage des arbres qui m'entouraient. Lucen s’affairait dans les parages, chassant un être humain qui s’était perdu dans la forêt. Je pouvais l’entendre courir, à bout de souffle, son cœur battant la chamade, ce qui signifiait qu’il se trouvait pas très loin de moi. Je n’avais pas spécialement faim alors je laissai le vampire s’amuser avec sa proie, me concentrant sur mes pensées. Je repensais à la soirée que nous venions de passer quand quelque chose me tira de mes réflexions. Je ne compris pas d’abord ce qui m’avait dérangée puis j'entendis un craquement. Je n'eus pas le temps de me redresser que la branche céda sous mon poids. Je chutai dans un cri et atterris sur le dos trois mètres plus bas. Mon souffle se coupa sous le choc, le bois me rentrant brutalement dans la colonne vertébrale. Ma vision se troubla et je fus incapable de faire un mouvement sur le coup.

 Je ne ressentis pas la douleur tout de suite puis elle explosa dans mon dos et mon ventre, comme si quelque chose venait de me traverser de part en part. Je me cambrai pour y échapper, ouvrant la bouche dans un cri silencieux, mais cela ne fit qu’amplifier le supplice. Mes oreilles bourdonnaient et ma respiration était de plus en plus courte. Soudain, me parvenant de très loin, j’entendis quelqu’un qui m’appelait et essayait de me maintenir immobile.

 - Kaitlyn, je suis là, ne bouge plus, Kaitlyn !

 Je respirais par à-coup et ouvris des yeux pleins de larmes sur le visage de Lucen. Je ne pouvais même pas parler tant la souffrance envahissait mon cerveau, anesthésiant toute autre sensation. Sa main vint doucement se mettre sur mon cou, apaisant un peu la douleur, assez pour me permettre de recouvrer un peu la raison.

 - Là, maintenant arrête de bouger, je vais te sortir de là.

 Il passa son bras sous mon cou et mes genoux, compta jusqu’à trois puis me souleva, m’arrachant un cri de souffrance. Il me reposa quelques mètres plus loin et appuya une main sur mon ventre, l’autre caressant mon visage pour me calmer. La douleur reflua peu à peu jusqu’à totalement disparaître, me laissant pantelante et en larmes. Lucen me pris dans ses bras et caressa mes cheveux, le temps que je reprenne la maîtrise de tout mon corps. Une branche pointue avant transpercée mon corps de part en part mais, quelques minutes après, il ne restait qu’une fine cicatrice, comme si l’incident s’était passé il y a déjà plusieurs mois.