Le train du bien
Qui n’a pas entendu “c’est pour notre bien”,
Quand il faut tirer le train ?
On tire, on tire, toujours plus loin,
On n’a pas le choix, c’est notre pain.
Mais quand on arrive au profit,
“Notre” devient un déni,
Remplacé par un “Moi” et un mépris,
Cet égo qui grandit.
Oubliée la cause de leur richesse,
Marchant tête haute comme une duchesse,
Des miettes de pain qu’on nous laisse,
Ne reste alors que leur noblesse.
Et si, un jour, le Tout-Puissant
Inversait alors les deux camps,
Qu’ils goûtent un peu à leur sang
Et sentent l’amertume du temps.
Ce qu’on demande, c’est la paix,
Notre misère n’est qu’une face du dé,
Mais votre bien, de nos mains, il est fait,
Chaque sou, c’est votre apogée.
Pourtant, ce train est un moyen
De transport humain,
Face à son destin.
Pour chacun, suit son chemin.
Et toujours roule le train,
Transportant l’ombre malin,
Oubliant qu’il porte le pain,
Qui pourrit, tout comme son bien.

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