Est-ce que tu sais ce que ça fait, de ressentir en soi la fin d'un monde, mon amour ?

La fin d'un monde de tourments, de cris et de sang ?

L'écho de ces doutes qui me terrifient, et qui tailladent chacun de mes sentiments ?

La monstruosité, un visage et des airs que j'ai voulus parfaitement maîtrisés mais qui ne sauraient me tromper.

Je ne veux pas, j'ai peur chaque jour que tu puisses voir, que tu saches enfin toute la laideur en moi.

Je ne veux pas, je devrais te quitter, je devrais arrêter.

Rompre les fils entremêlés à la toile d'un destin que tu veux faire tien.

La toile linceul de nos deux avenirs.

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J'ai espéré. J'ai espéré tant de fois quelqu'un comme toi.

Quelqu'un qui saurait voir et qui saurait surtout lire le vide qui dévore mon ventre.

Quelqu'un qui saurait enfin le remplir. Une plaie refermée, à jamais cicatrisée par ta hargne.

Dès que tu détournes le regard, dès que tu te tais, j'ai peur de disparaître, tu sais.

Que tu oublies qui je peux être quand tu dévoiles de moi ce que je n'avoue jamais.

Ces mots qui nous relient, les pleurs d'infamie mais qui nous soignent aussi.

Sur ta peau, je me suis écrite sans même le voir.

Comme pour laisser le testament de mon passage.

Un serment indélébile contre l'inexistence.